Homélie du 2e dimanche A 14

Jean-Baptiste nous présente donc Jésus comme « l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde »....

Jésus agneau de Dieu...drôle d’expression qui n’entre pas d’emblée dans notre façon de nous exprimer...Mais l’expression devient parlante si nous la situons dans la tradition biblique où elle s’enracine. Lors de la fête de la Pâque, dans chaque famille juive on immolait et l’on mangeait un agneau...Cet agneau rappelait celui que l’on avait immolé et mangé à la hâte lors de la libération de l’esclave d’Egypte...L’agneau lié à ce moment si important de l’histoire du Peuple de Dieu était devenu symbole de libération...symbole de liberté. Dire de Jésus qu’il est « l’agneau de Dieu » c’est dire qu’il est le libérateur envoyé par Dieu pour libérer les hommes du mal le plus grave qui soit : le péché qui enchaîne l’homme, qui défait l’homme et le monde. Si nous regardons notre monde nous constatons des duretés, des injustices, des abandons, des malhonnêtetés, des divisions même entre chrétiens...nous sommes dans la semaine de prière pour l’unité des chrétiens divisés...toutes ces déviances et ces souffrances viennent du cœur de l’homme...de ce que le cœur de l’homme est esclave de l’orgueil, de la jalousie, du mépris, de la cupidité, de l’oubli de Dieu et de sa loi...ces déviances et les souffrances qui s’en suivent sont la manifestation d’un mal profond.

Notre monde a besoin d’être libéré de bien des maux...et d’abord du mal qui est dans le cœur de l’homme, le péché, ce manque d’amour envers Dieu et les autres. Les sociétés peuvent promulguer toutes les lois les meilleures qui soient...elles peuvent mettre sur pied tous les forces de police qu’elles voudront...rien ne changera tant que le cœur de l’homme ne sera pas renouvelé profondément. Le monde ne sera beau que lorsqu’il sera libéré du mal-source qu’est le péché. L’homme ne sera sain et équilibré que lorsqu’il sera libéré du mal intérieur et grave qu’est le péché...Tant qu’il en sera prisonnier il ne pourra qu’engendrer des souffrances ... Nous-mêmes, parce que prisonniers d’un mal intérieur que nous connaissons, nous causons des souffrances.

« Voici l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde »...Jésus est l’agneau innocent annoncé par Isaïe...il est le pur, le juste, le tout-aimant qui vient nous visiter afin de nous rendre libres pour aimer vraiment...S’il peut nous libérer profondément, c’est parce qu’il est « Fils de Dieu » comme en témoigne Jean-Baptiste...Créateur avec le Père et l’Esprit-Saint il vient recréer le monde des hommes blessés dans leur cœur...Pendant tout son passage sur terre il a vécu un amour parfait...Ainsi il a vécu et mis au monde la seule attitude qui sauve...Plus encore, Fils de Dieu, vivant en Fils de Dieu il veut nous partager sa vie de Fils de Dieu , son amour de Fils de Dieu. Le péché fondamental, « originel », de l’homme est de si peu comprendre l’amour de Dieu qu’il tient Dieu à distance, qu’il fuit son regard et veut décider sans lui de ce qui est bien et de ce qui est mal, qu’il veut se construire seul.

Depuis le commencement, nous dit la Bible, tous les péchés viennent de là. Le Salut de l’homme est dans l’accueil de Dieu. Mais le Seigneur ne nous libère pas sans notre collaboration. Il ne nous sauve pas sans nous. Comme disait St Augustin « Ton Dieu qui t’a créé sans toi ne te sauve pas sans toi ». Dès lors la question qui se pose à nous est celle-ci « Es-tu décidé à te laisser libérer de ton péché qui te perd ? As-tu un réel désir de vivre en enfant de Dieu ? Benoît XVI a écrit « L’expérience enseigne qu’un monde sans Dieu est un « enfer » où prévalent les égoïsmes, les divisions dans les familles, la haîne entre les personnes et les peuples, le manque d’amour, de joie et d’espérance.

A l’inverse, là où les personnes et les peuples vivent dans la présence de Dieu, l’adorent en vérité et écoutent sa voix, là se construit très concrètement la civilisation de l’amour, où chacun est respecté dans sa dignité, où la communion grandit, avec tous ses fruits...C’est la rencontre avec le Fils de Dieu qui donne à notre vie un dynamisme nouveau. Quand nous entrons dans une relation personnelle avec Lui, le Christ nous révèle notre propre identité, et dans cette amitié, la vie grandit et se réalise en plénitude...Lui seul peut libérer le monde du mal et faire grandir le Royaume de justice, de paix et d’amour auquel nous aspirons tous » (Message aux jeunes pour le JMJ de 2013).

Ouvrons-nous constamment à Jésus l’Agneau de Dieu, le véritable libérateur.

Michel Marie

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