Appel à vivre comme des enfants.
12 déc. 2015« EN VERITE, JE VOUS LE DECLARE, SI VOUS NE CHANGEZ ET NE DEVENEZ COMME LES ENFANTS, NON, VOUS N’ENTREREZ PAS DANS LE ROYAUME DES CIEUX » Mt 18,3
Les évangiles synoptiques sont concordants sur cette exhortation de Notre Seigneur Jésus. L’évangile selon St Marc situe la déclaration de Jésus dans un contexte pastoral où IL intervient et réagit vigoureusement contre l’attitude des Apôtres empêchant les enfants de venir à Jésus : Jésus s’indigna et leur dit : « laissez les enfants venir à moi Ne les empêchez pas. Car c’est à ceux qui leur ressemblent qu’appartient le Royaume des Cieux » (Mc 10,14). Sous la plume lucanienne, l’enseignement portant sur la place des enfants intervient à un moment de rivalité et de quête de grandeur entre les disciples ( Lc 9,46).Quant à l’Évangile selon St Matthieu, c’est en plaçant carrément au milieu d’eux un petit enfant que Jésus va leur révéler cette bonne nouvelle. (Mt 18,3)
Mais que voudrait dire le Seigneur quant il nous invite à ressembler aux enfants pour avoir le Royaume en partage ? Il est évident que Jésus ne nous demande pas de vivre dans l’infantilisme, de collectionner les puérilités, de s’attacher aux vétilles et broutilles pour refuser la maturité. Loin s’en faut ! L’apôtre St Paul nous prévient : « Pour le raisonnement, ne soyez pas comme des enfants. Soyez des enfants par rapport au mal, mais soyez des adultes par rapport à la façon de raisonner. » ( 1 Cor 14,20). Dans toutes les Saintes Ecritures, l’enfant apparaît comme un privilégié de Dieu en raison même de sa faiblesse, de son imperfection native et de sa pauvreté radicale. Dieu l’aime ainsi (Os 11,1-4) .Les enfants sont les destinataires de la Révélation divine. Jésus laisse éclater sa Jubilation spirituelle dans sa prière : « Père, Seigneur du Ciel et de la terre. Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout petits. » (Lc 10,21) Par cette révélation, Jésus nous exhorte avant tout à recevoir et à accueillir les réalités spirituelles en toute simplicité de cœur et avec un regard toujours neuf à l’instar des enfants. Il nous faut consentir à la grâce de renaître comme il l’explique à Nicodème, le vieux et sage notable pharisien venu le consulter en pleine nuit.(Jn 3,5)
La grandeur de la petitesse atteint son acmé dans le mystère hautement troublant de la Nativité du Christ Jésus que nous nous préparons à célébrer dans quelques jours à Noël : Dieu a pris chair de notre chair en devenant petit enfant. Dieu a pris visage humain. Il est tellement l’un de nous que désormais tout ce qui blesse et méprise l’homme blesse inexorablement le cœur même Dieu. Il n’est guère superflu de préciser que toute barbarie et violence faites à l’homme et à la femme constituent une dégradation blasphématoire de la plus belle œuvre de Dieu. Celle qu’il a faite à son image et à sa ressemblance. (Gn 1,28). Le Seigneur Jésus va encore plus loin en déclarant : « Malheur à celui qui est cause de la chute de l’un de ces petits. (Mt 18,6). Par contre, une béatitude entoure ceux qui accueillent et le royaume et ses enfants. » (Mt 18,5) Cet enseignement du Christ sollicite en nous une conversion profonde dans les relations à Dieu à nous-mêmes et aux autres.
Plusieurs vertus dansent autour de l’appel à vivre comme des enfants : Humilité, Pauvreté, Simplicité, Espérance,Tendresse,Foi,Quiétude,Maturation,croissance,pour suivre le Christ devenu un petit enfant .
Père Jean-Parfait CAKPO.