Homélie du Premier dimanche de carême Année C : Dt 26,4-10 / Ps 90/ Rm 10,8-13/ Lc 4,1-13.

Pour nous et notre Rédemption, Jésus a vaincu la Tentation. Fils et filles bien aimés de Dieu Il suffit d’ouvrir la Bible pour remarquer qu’Il porte à lui seul plus d’une vingtaine de noms et d’appellations synonymiques dans la Bible. Certaines livres des Saintes Écritures l’appellent : « le Mauvais, le Démon (Ac 19,13) Asmodée, (Tb 3,8) Le calomniateur(Jb 1,6) , Menteur et Homicide dès l’origine. D’autres livres bibliques le désignent comme le Dragon, (Ap 12,2) le Prince des Ténèbres, (Jb 1,6) le Rival ou la Bête,( Ap 13,1)le Numéro, le Serpent primitif (Ap 12,9). Mais dans l’Évangile de ce jour Saint Luc l’appelle le Diable et le nomme cinq fois. On pourrait bien l’appeler Le Tentateur car St Luc relate qu’à l’issue des quarante jours de jeûne et de prières au désert par Notre Seigneur Jésus,le diable est venu l’éprouver par une série de tentations.Mais comme vous venez de l’écouter : Pour nous et notre Rédemption, Jésus a vaincu la Tentation.

Il y a quelques années un intellectuel écrivain à succès faisait croire qu’en fait le diable était une invention des curés ou des religieux pour faire peur aux esprits faibles et asseoir ainsi leur autorité sur les ouailles. Pourtant 19 livres des 73 que compte la Bible parle explicitement du démon. Il aurait fallu supprimer 13°/° de la totalité des Ecrits bibliques pour ne plus le voir. Du reste faire croire que le démon est un conte de fées revient par ricochet à inscrire dans les propos de Jésus lui- même des mensonges puisqu’il en parle. : Le Jugement dernier (Mt 25,41) La trahison de Judas : (Jn 13,27). Faire croire qu’il n’existe pas n’est pas la tactique d’un ennemi rusé qui peut frapper à l’improviste et tout détruire. ? Cet Ennemi met Jésus à l’épreuve. Bien sûr,il ne s’agit pas d’un reportage à caméra cachée. Ce que nous relate l’évangile selon saint Luc est une expérience fondamentale et un combat spirituel. Jésus affronte l’Adversaire du Règne de Dieu. C’est une bonne nouvelle pour nous car cet épisode illustre avant tout que le Jésus a totalement pris chair de notre chair qu’il a éprouvé nos doutes et nos misères. Il est vraiment venu prendre nos vies humaines à bras le corps et à bras le cœur. Bonne nouvelle aussi car cette page d’évangile est notre propre histoire. Car nous aussi nous sommes associés à sa grâce de Fils Unique du Père sur qui repose L’Esprit Saint.

Mais que nous enseigne cette belle page des tentations de Jésus ?En ce début du temps de carême le récit de ST Luc nous invite à trois refus et un seul appel. Avant tout le premier refus que Jésus oppose au diable, c’est le refus d’une spiritualité de la pensée magique qu’on retrouve dans les propos du l’Adversaire qui s'attaque à l’identité même du Christ. ; Si tu es le Fils de Dieu » fais ceci ou fais cela ! Ne nous arrive-t-il pas à nous aussi d’agir pareillement envers Dieu ? Certains de nos contemporains vont jusqu’à dire : Si Dieu existe pourquoi ne fait-il rien ? Ce que le diable demande à Jésus de faire dans la première tentation est un véritable piège : le piège du pain qui est aussi la tentation du plein, du trop plein. Transformer des pierres en pain, c’est avant tout ordonner le rassasiement sans effort. Autrement dit,provoquer la satiété par la facilité. Jésus refuse car cette tentation vise à supprimer l’altérité. Avoir le pain sans en passer par l’autre conduit à abolir la reconnaissance : Le Pater Noster l’affirme clairement : « donne-nous le pain quotidien. » C’est pour que naisse en nous le désir grâce au manque et que la prière soutienne notre espérance. Plus encore, le pain seul ne suffit point à rassasier notre faim s’il manque ce que doit signifier le pain : don de Dieu Fruit de la terre et du labeur des hommes signe de partage et d’amour et d’amitié. Le deuxième refus de Jésus, sa deuxième Victoire sur le mal consiste à déjouer le piège de l’Idolâtrie « si tu m’adores … » Il s’agit ici de la tentation de l’ambition sans effort. «Je te donnerai tous les royaumes et les richesses. Jésus dit non à la cupidité mêlée de l’antique adoration du veau d’or.(Ex 32,1-10) Jésus sait qu’au nom des richesses de ce monde ,les royaumes des hommes ont semé l’injustice et le chaos , le désespoir et « l’abomination de la désolation » la mort. Du reste, c’est un véritable pousse à la mort qu’on découvre dans la troisième tentation lorsque l’Adversaire demande à Jésus de se jeter en bas en comptant sur les anges protecteurs. (Psaume 90)

Frères et sœurs bien qu’il y ait trois tentations, il y a un seul appel à nous tous lancé : COMBAT SPIRITUEL. Cela suppose de faire comme Jésus la démarche du désert,c’est-à-dire un temps de réflexion profonde,de solitude momentanée : oserions-nous cette initiative ? Jésus nous précède au désert pour nous apprendre la liberté nous initié à la vérité. Pour cela revêtons-nous de l’équipement de Dieu pour le combat comme le conseille St Paul aux Ephésiens (6,14-16) : en ayant pour ceinture la vérité,pour cuirasse la justice,pour chaussure l’élan pour la paix el la foi pour bouclier :car celui qui a vaincu le monde c’est celui qui croit. Et celui qui croit devient juste comme l’écrit Saint Paul aux Romains dans la 2e lecture. Gardons tous la foi. Elle nous identifie au Christ Jésus. Lui qui pour nous et notre rédemption A vraiment vaincu la Tentation. Alors de cette libération qu’attendez-vous pour faire un témoignage une proclamation vivante ?

Père Jean Parfait CAKPO

Le combat spirituel.
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