Homélie du VI ème de PÂQUES-C : 1er Mai 2016

Ac 15,1-2.22-29/ Ps 66/ Ap 21,10-14 ;23 / Jn 14,23-29.

Résidence secondaire ou résidence principale ?

La question est spirituelle, la réponse individuelle.

Fils et filles bien aimés de Dieu Frères et sœurs en Christ.

La page d’Évangile que nous méditons aujourd’hui est une partie de la réponse de Jésus à la double préoccupation de deux Apôtres, Philippe et Jude. C’était lors du dernier repas et dernier discours de leur Divin Maître. Rappelez-vous leur question : « Comment se fait-il que tu veux te manifester à nous et non pas au monde ? » lui demande Jude ou encore : « Montre-nous le Père cela nous suffit. » s’exclame Philippe. (Jn14,8) C’est alors que Jésus leur révèle ceci : « Si quelqu’un m’aime,il gardera ma parole, mon Père l’aimera,nous viendrons chez lui,et nous nous ferons une demeure . » Une demeure ? Quelle demeure ? Résidence secondaire ou résidence Principale ?La question est spirituelle, la réponse individuelle.

Depuis que Jésus a annoncé cela, est-ce que les Chrétiens ne continuent pas de chercher ailleurs Celui qui se trouve en eux ? « Où est-il votre Dieu ? » nous demandent les non croyants. Existe-il vraiment,Et nombre d’entre eux s’empressent de répondre par la négative. Or,en faisant ses adieux à ses disciples, Jésus leur dévoile cette union mystique et cette communion ultime et sublime : Celui qui m’aime gardera ma parole et alors recevra une visite divine,trinitaire. Nous viendrons mon Père et Moi résider chez lui. C’est ce qu’on appelle la Sainte Habitation. Prendre conscience que par la foi et le baptême Dieu réside en nous. Saint Augustin le proclame comme une découverte majeure quand il s’écrie : « Beauté si ancienne toujours nouvelle. Tu étais au dedans de moi et je te cherchais dehors. » Jésus promet d’être toujours l’Emmanuel,Dieu avec nous si nous voulons l’accueillir. Car il ne force personne. D’ailleurs c’est écrit clairement dans le texte de ce jour : « Si quelqu’un m’aime… » Celui qui ne m’aime pas… » La même humilité de Dieu s’entend dans l’Apocalypse (3,20), quand il déclare : « Voici que je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui et je prendrai le repas avec lui et lui avec moi. » Ap 3,20.

Dieu passe mendiant d’amour. À l’heure où il passait de ce monde à son Père il dit à ses disciples : « que votre Cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé. Vous avez entendu ce que je vous ai dit : « Je m’en vais et je reviens vers vous ? » Elle est étonnante cette affirmation. Une question monte en nous : Comment revient-il vers nous ? Par quels chemins et à quel moment ?

Revient-il vers nous quand tombe le soir, que la terre se refroidit et que la nuit prend son relais en déployant son voile d’obscurité. Revient-il alors comme une lumière, comme un phare ? (Jn 9,5) Revient-il vers nous comme autrefois sur la route d’Emmaüs lorsque les Apôtres recrus de doute et de fatigue s’en retournaient à leur résidence de campagne ? Ne revient-il pas vers nous lorsque nous pleurons sur les tombeaux comme Sainte Marie Madeleine devant ,le tombeau de Jésus au matin de Pâques ?

Oui Jésus revient chaque fois que nous sommes réunis pour célébrer chanter prier en son nom comme il nous demandé de le faire. Jésus revient chaque fois que la Miséricorde nous pousse à donner à pardonner et à lui abandonner tous nos fardeaux. Il est là sur les pistes de notre existence,parfois mal tracées,tortueuses comme nos pensées,jonchées comme nos vies des bois morts de nos doutes et angoisses,encombrés des feuilles mortes de nos blessures Car il est Chemin. (Jn14,6) Jésus revient vers nous lorsque les vents nous sont contraires et que nous luttons sur la mer déchaînée de nos vies (Jn 6,20) Jésus revient vers nous lorsque nous l’accueillons comme l’Agneau qui déclare dans l’Évangile de ce jour : « Je vous laisse la paix,je vous donne ma paix. » Dans la liturgie de la messe, le rite de la paix tient une place importante avant la communion. Il ne s’agit pas d’une simple salutation,d’un simple bonjour à son voisin ou sa voisine.

Il rappelle les paroles de Jésus et il est signe de la communion que nous devons vivre. Il est vieux de 2000 ans. Faites-le accompagné de la parole : « La paix du Christ » Mais qu’est-ce que la paix ? Elle n’est certainement pas seulement absence de conflit. Car il n’est pas de paix sans justice, il n’est pas de justice sans vérité et il n’est pas de vérité sans charité : « amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent » (Psaume 85,11). Toutes métaphores confondues, pour ainsi dire, la Paix reste Comme une plante à entretenir, Comme une fleur à offrir, Comme un engagement à tenir, Comme une présence à découvrir, Comme une main à saisir, Comme un pas à faire, Comme un chemin à parcourir, Comme une page à écrire, Comme un mot à habiter, Comme une architecture à bâtir, Comme une partition à jouer, Comme une harmonie à inventer, Comme un dialogue à ouvrir, Comme un trésor à quérir.

Heureux celles et ceux qui font œuvres de paix. Ils sont fils et filles de Dieu. Alors chez eux JESUS viendra résider. Résidence secondaire ou résidence principale ? Et si c’était une résidence permanente ?

Père Jean-Parfait CAKPO.

Jésus viendra résider chez vous.
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