Conférence "Miséricorde Divine pour le Monde".
23 juil. 2016Conférence – « Miséricorde Divine pour le monde » par Sr SANGWINA de la Congrégation Notre-Dame de la Miséricorde à Cracovie, Pologne
La décision du Pape François d’annoncer le Jubilé Extraordinaire de la Miséricorde – l’Année Sainte – comme un temps plein de grâces et de bienfaits – pour l’Eglise – est un signe qu’on ne peut passer sous silence ou rejeter, qu’il faut bien discerner, de même dans le contexte des vérités présentées par le « Petit Journal » de sainte Sœur Faustine.
Sainte Faustine nous révèle les paroles de Jésus : « Avant de venir comme un Juge équitable, je viens d’abord comme Roi de miséricorde. Avant qu’advienne le jour de justice, ... » Il y a un grand jour – l’Année Sainte de la Miséricorde.
L’Eglise, notre Mère, donne à tous ses enfants, en particulier à ceux qui tournent le dos à l’Eglise ou à ceux qui méprisent les commandements, le temps de la grâce et de la miséricorde.
En face de ce signe des temps, tellement grand et expressif, on ne peut rester aveugle, ni sourd – comme les pharisiens.
En face de Dieu qui est l’Amour, qui se penche vers la misère humaine, vers la pauvreté, on ne peut pas être inerte, inactif.
Comment vivre cette Année Sainte qui devrait terminer en novembre 2016, en la solennité de Jésus-Christ Roi de l’Univers ?
Comment nous préparer à passer la Porte Sainte ou chacun pourrait expérimenter l’amour de Dieu qui pardonne, console et donne l’espérance ?
Au début de la bulle « Misericordiae Vultus » le Pape François indique certaines activités qui devraient nous aider à ouvrir le cœur afin d’expérimenter de grands fruits de ce Jubilé Extraordinaire.
Elles ne sont pas difficiles à faire, ne dépassent pas nos possibilités, ne demandent pas de l’héroïsme de notre engagement. Elles sont simples, pratiques, même faciles.
1. Contempler le mystère de la miséricorde.
Qu’est- ce que c’est qu’une contemplation ? La contemplation est une forme de prière dans laquelle la personne se tourne vers Dieu afin de s’unir à Lui – avec le cœur et l’esprit. On peut s’aider par le silence et le recueillement, la solitude extérieure et intérieure et l’abandon de tout ce qui est terrestre.
Ici notre enseignante peut être la Sainte Faustine, qui, en vivant au couvent, avait plusieurs possibilités de contempler les choses divines. Elle tâchait connaître Dieu comme Miséricorde. Elle méditait par exemple, sur ce que Dieu fit pour sauver les âmes à la création, ce qu’Il fit à la Rédemption et ce qu’Il leur prépare dans la gloire éternelle. Sœur Faustine a deviné qu’au centre de la Création se trouve l’homme pour qui Dieu créa l’univers entier. Elle fut émerveillée par l’amour miséricordieux de Dieu pour l’homme et s’exclamait : « O Dieu, avec quelle largesse Ta miséricorde est-elle répandue et Tu as fait tout ceci pour l’homme, puisque Ton amour est si actif pour lui » (P.J.1749). Elle fut fascinée par le mystère de la miséricorde de Dieu dans l’œuvre de la rédemption. Elle adorait Dieu pour le don de l’Incarnation de Son Fils. Cet abaissement de Dieu se dévoile de la manière plus complète dans la passion, la mort et la résurrection de Jésus. Dieu, méditait Sœur Faustine, qui pourrait d’un mot sauver des milliers de monde, un soupir de Jésus donnerait satisfaction à Ta justice, mais Toi, ô Jésus, Tu T’es chargé Toi-même, uniquement par amour, pour nous, d’une si terrible Passion. La justice de Ton Père aurait été fléchie par Ton seul soupir, et ton anéantissement est uniquement l’œuvre de Ta miséricorde (P.J. 1747).
En considérant le mystère de la Miséricorde Divine dans l’ordre du salut, Sœur Faustine le voyait dans l’institution de l’Eglise, dans la Parole de Dieu, dans les Sacrements, en particulier celui de la Réconciliation et de l’Eucharistie. La part accordée à l’homme dans la Gloire de Dieu est une conséquence de l’œuvre de la création et du salut. Cela aussi est un don de sa miséricorde.
Pendant la méditation – écrivait Sœur Faustine –« le Seigneur m’a fait connaître la joie du ciel et des saints (...). Ils aiment Dieu comme l’unique objet de leur amour, mais ils nous aiment aussi tendrement et sincèrement (...) cette joie venant de la face divine se déverse sur nous, car nous, nous Le voyons face à face. Cette face est si douce que l’âme tombe en un nouveau ravissement ». (P.J. 1592). Sœur Faustine tâchait aussi de connaître la miséricorde du Seigneur a l’aide des moyens très ordinaires, tels que la lecture spirituelle, la méditation quotidienne, la participation aux conférences, la contemplation des mystères du Rosaire et des stations du chemin de croix, les retraites annuelles, la pratique sincère des Sacrements, la participation aux fêtes de l’Eglise etc… Elle tâchait de méditer aussi sur les bienfaits que Dieu a déposés dans le monde et dans sa vie personnelle. La contemplation dans la vie de Sœur Faustine ne se réduisait pas aux moments de la prière, mais elle s’étendait à toute son existence. La connaissance du mystère de la Divine Miséricorde lui permettait de découvrir Dieu dans son âme ; elle ne Le cherchait pas très loin, elle n’était pas obligée d’aller devant le tabernacle pour Le rencontrer, mais elle était près de Lui au fond de son être où qu’elle se trouvait. « L’intérieur de mon âme est comme un monde grand et magnifique, ou Dieu demeure avec moi. En dehors de Dieu, personne n’y a accès » (P.J.582, cf. 193). Dans sa lettre « Misericordiae vultus » le Pape dit que la miséricorde est le propre de Dieu (n.6), dont la toute-puissance consiste justement à faire miséricorde (selon sainte Thomas d’Aquin). « Dieu sera toujours dans l’histoire de l’humanité comme présent, proche, prévenant, saint et miséricordieux ». « Patient et miséricordieux » - sa miséricorde se manifeste à l’intérieur de tant d’événements de l’histoire du salut où sa bonté prend le pas sur la punition ou la destruction. » Dans les Psaumes, nous lisons, par exemple : Il fait justice aux opprimés, aux affamés, Il donne le pain, le Seigneur délie les enchaînés, …ouvre les yeux des aveugles, …redresse les accablés, …aime les justes, protège l’étranger, Il soutient la veuve et l’orphelin, Il égare les pas du méchant. (...) Donc, continue le Saint Père, la miséricorde de Dieu n’est pas une idée abstraite, mais une réalité concrète à travers laquelle Il révèle son amour comme celui d’un père et d’une mère qui se laissent émouvoir au plus profond d’eux-mêmes par leur fils. Il est juste de parler d’un amour « viscéral ». Il vient du cœur comme un sentiment profond, naturel, fait de tendresse et de compassion, d’indulgence et de pardon. Il y a des moments où nous sommes appelés de façon encore plus pressante, à fixer notre regard sur la miséricorde, afin de devenir nous aussi signe efficace de l’agir du Père- écrit le Pape François. C’est la raison pour laquelle j’ai voulu – continue le Pape, ce Jubilé Extraordinaire de la Miséricorde, comme un temps favorable pour l’Eglise, afin que le témoignage rendu par les croyants soit plus fort et plus efficace. Dans le « Petit Journal » Sœur Faustine a écrit les paroles de Jésus : « Ma fille : Regardes-en mon cœur miséricordieux ». (P.J.177). Il faut regarder, afin que, selon nos possibilités, connaître les pensées de Dieu, pour les réaliser dans notre vie et les prendre comme un modèle du comportement. Le regard fixe dans le visage du Père, riche en miséricorde (Ef 2,4). Jésus avec ses paroles, ses gestes et avec toute sa personne révélait la Miséricorde du Père. Il dit à nous aussi : « Soyez miséricordieux, comme mon Père est miséricordieux ». Pour Sœur Faustine l’attitude de miséricorde fut la caractéristique fondamentale de sa vie spirituelle. Jésus donnait à Sœur Faustine des motifs pour pratiquer les actions miséricordieuses : « Aime tout le monde pour l’amour de moi, même les pires ennemis, pour que ma miséricorde puisse se refléter dans toute sa plénitude en ton cœur ». (P.J.1695). Les instructions de Jésus avaient un caractère impératif. Non seulement Jésus lui donnait des conseils et des recommandations, mais Il exigeait de sa secrétaire, des actes de miséricorde constants : « J’exige de toi des actes de miséricorde qui doivent découler de ton amour pour moi ». (P.J. 742). Jésus voulait qu’elle pratique la miséricorde comprise comme style de vie, cela devait être l’attitude habituelle de Sœur Faustine à l’égard des hommes. Aucune raison, ni circonstance ne pouvaient la dispenser de cette obligation : « Tu dois témoigner (...) la miséricorde, lui disait-Il, toujours et partout, tu ne peux pas t’en écarter, ni t’excuser, ni te justifier ». (P.J. 742). Instruite ainsi par le Seigneur Jésus, Sœur Faustine fit de la miséricorde, à côté de la confiance, le contenu essentiel de sa vie. En imitant Jésus, de tout cœur, avec ardeur et zèle incomparables, Sœur Faustine s’engagea à l’œuvre apostolique de la Congrégation et à la réalisation de son charisme. Elle écrit dans son Journal : Je désire consacrer mes forces, travailler, m’anéantir pour notre oeuvre – sauver les âmes immortelles (...) Je désire être utile à toute l’Eglise par ma fidélité à notre Congrégation (P.J.194). Elle se sentait distinguée et honorée de pouvoir participer, à travers la réalisation de la mission charismatique de sa Congrégation, à l’oeuvre miséricordieuse de Jésus Lui-même.
Sœur Faustine pratiquait d’abord la miséricorde envers les jeunes filles et femmes dont s’occupait sa communauté. Mais quand on lit le « Petit Journal » nous voyons que son apostolat s’étendait très loin et dépassait largement les portes du couvent. En juin 1935, Jésus a révélé à Sœur Faustine son désir : « Tu vas t’efforcer par la prière avec tes compagnes d’obtenir la miséricorde pour toi-même et pour le monde » (435). Et quelques jours après, Jésus continue cette pensée : « Par tes prières, tu vas être intermediaire entre la terre et le ciel (438) ... Tu vas réconcilier la terre et le ciel, tu vas adoucir la juste colère de Dieu et vas obtenir par la prière, la miséricorde pour le monde. » (531). Dans le « Petit Journal » de Sœur Faustine, la parole « humanité » apparaît environ 30 fois et les paroles : « le monde » ou « le monde entier » sont utilisés environ 180 fois ! Cela nous fait penser combien le sort de l’humanite était un souci pour sainte Faustine et de quelle manière elle pensait et tenait au salut des âmes, disons plutôt : au salut de chaque âme humaine. Egalement le Saint Père François écrit : J’ai un grand désir que le peuple chrétien réfléchisse durant le Jubilé sur les œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles : Œuvres corporelles qui sont : donner à manger aux affamés, donner à boire à ceux qui ont soif, vêtir ceux qui sont nus, accueillir les étrangers, assister les malades, visiter les prisonniers, ensevelir les morts. Œuvres spirituelles : conseiller ceux qui sont dans le doute, enseigner les ignorants, avertir les pécheurs, consoler les affligés, pardonner les offenses, supporter patiemment les personnes ennuyeuses, prier Dieu pour les vivants et pour les morts. Donc, c’est à nous, en cette Année Sainte de la Miséricorde, de réfléchir, comment pouvons-nous pratiquer ces œuvres de miséricorde vers notre prochain ? Le Pape François, dans le n°4 de Sa lettre « Misericordiae vultus » écrit : « Animés par des sentiments de gratitude pour tout ce que l ‘Eglise a reçu (...) nous passerons la Porte Sainte sûrs d’être accompagnés par la force du Seigneur Ressuscité ». Donc, on peut penser que c’est bien à Pâques ou bien dans l’octave des Pâques, quand on fête la Résurrection du Seigneur, qu’il faut passer la Porte Sainte. Car justement nous serions préparés le mieux à cet événement spirituel. La grâce du IIème Dimanche de Pâques (Dimanche de la Miséricorde) nous offre (selon ce que Jésus Miséricordieux révélait à Sœur Faustine) une grâce énorme. Jésus nous dit : « En ce jour les entrailles de ma miséricorde sont ouvertes, je déverse tout un océan de grâces sur les âmes qui s’approcheront de la source de ma miséricorde : toute âme qui se confessera et communiera recevra le pardon complet de ses fautes et la remise de leur punition ; en ce jour sont ouvertes toutes les sources divines à travers lesquelles s’écoulent les grâces. » (699). Ici il faut souligner que la grâce du pardon complet des fautes et la remise de leur punition est une grâce beaucoup plus grande que l’indulgence plénière (le terme que nous bien connaissons) - selon la constatation d’un théologien polonais – l’abbé prof. I. Rózycki qui écrivait pour les besoins du procès de Canonisation de Sœur Faustine : Jésus n’a pas limité sa générosité à une seule grâce, mais Il a dit : « En ce jour les entrailles de ma miséricorde sont ouvertes... » En plus, Jésus voulait que le jour de la fête de la Miséricorde, les prêtres proclament le mystère de la Miséricorde de Dieu. De la même façon le pape François écrit en nr.12 : « l’Eglise a pour mission d’annoncer la Miséricorde de Dieu, cœur battant de l’Evangile, qu’elle doit faire parvenir au cœur et à l’esprit de tous, sans exclure personne. Et – continue le Pape, le thème de la miséricorde doit être proposé avec un enthousiasme nouveau et à travers une pastorale renouvelée. » Egalement, sur les pages du « Petit Journal », Jésus tant de fois encourage Sœur Faustine d’annoncer la miséricorde : « Dans l’Ancien Testament, j’ai envoyé à mon peuple des prophètes et avec eux la foudre. Aujourd’hui je t’envoie vers toute l’humanité avec ma miséricorde. Je ne veux pas punir l’humanité endolorie, mais je désire la guérir en l’étreignant sur mon cœur miséricordieux... » (P.J.1588) Ainsi sainte Sœur Faustine semble être celle, appelée personnellement par Dieu, dans les années 30 du siècle passé, pour être sa grande messagère. Jésus dit « Avant le jour de la justice, j’envoie le jour de la miséricorde. » (1588) Jésus dans cette phrase, compare la mission de Sœur Faustine à la mission des prophètes de l’Ancien Testament. La parole « je t’envoie » indique nettement cette élection Divine et sa destination pour cette mission très concrète. Sœur Faustine étant élue, doit proclamer (prêcher) au nom de Dieu, doit être la voix de Dieu, « tout en elle deviendra la parole de quelqu’un d’Autre » - la Parole de Dieu Miséricordieux vers l’humanité entière. Cette Parole – selon le désir de Jésus – elle devrait la proclamer et l’écrire sur les pages du « Petit Journal » - pour la consolation de beaucoup d’âmes. Tu es la secrétaire de ma Miséricorde – le Christ assure son élue – je t’ai choisie pour cette fonction dans cette vie et dans la vie future (PJ 1605). Secrétaire de ma Miséricorde, écris, parle aux âmes de cette grande miséricorde, car il est proche le jour de ma justice. Chaque appel, chaque vocation du prophète commence par une vision inauguratrice, lors de laquelle Dieu se révèle lui-même, révèle sa volonté et envoie le prophète à toute la communauté du peuple de Dieu. Dans la vie de Sœur Faustine nous sommes capables de discerner ce moment. Il s’agit de la vision qui commence sa mission au service de la Miséricorde, elle eut lieu précisément le 22 février 1931, le jour où Jésus Ressuscité lui apparait alors qu’elle se trouvait dans sa cellule au couvent de Płock. Jésus lui donne, à travers plusieurs révélations, des visions, une voix intérieure, le message de la Divine Miséricorde envers l’homme. « L’humanité ne trouvera pas la paix tant qu’elle ne se tournera pas avec confiance envers ma miséricorde. » (PJ 300). Sœur Faustine, elle sait très bien que son devoir, pendant qu’elle est vivante, ici sur la terre, c’est d’implorer la miséricorde pour chaque homme. Elle n’a exclu personne. C’est pourquoi chaque instant de sa vie était une prière continue afin d’obtenir la miséricorde pour l’humanité entière. « Parle au monde de ma Miséricorde, que l’humanité entière apprenne à connaître mon insondable miséricorde (848). Aujourd’hui je t’envoie vers toute l’humanité, je ne veux pas punir l’humanité endolorie, mais je veux la guérir en l’étreignant sur mon cœur miséricordieux. » (1588). L’imploration de la Divine Miséricorde pour le monde entier est devenue donc la tâche la plus importante de Sœur Faustine. Nous savons très bien que la prière ne connaît pas les limites ni du temps ni de l’espace. Grâce à la prière, Sœur Faustine pouvait rejoindre les pays les plus sauvages et de cette manière précéder les missionnaires : Par la prière et la mortification, nous parviendrons jusqu’aux pays les plus sauvages, frayant le chemin aux missionnaires. Nous devons nous souvenir que, comme au front le soldat ne pourrait tenir longtemps s’il n’était pas soutenu par les forces extérieures qui, sans participer directement à la lutte lui assurent tout ce dont il a besoin, et cela pour le missionnaire est rempli par la prière. Et donc chacune (des sœurs) doit se distinguer par l’esprit d’apostolat. (P.J. 539). Jésus a communiqué à Sœur Faustine les nouvelles formes du culte à la Divine Miséricorde : la vénération de l’Image de Jésus Miséricordieux, la célébration de la Fête de la Miséricorde (dont nous avons déjà parlé), la récitation du chapelet de la Miséricorde, la prière à 15 h 00, durant l’Heure de la Miséricorde et de même, la diffusion du culte de la Divine Miséricorde. Evidemment, la Fête de la Miséricorde peut être toujours précédée d’une neuvaine que Jésus a dictée à Sœur Faustine – durant laquelle nous amenons au Cœur Miséricordieux de Jésus un groupe différent de personnes. Jésus dit à Sœur Faustine : « Je désire que durant ces neuf jours, tu amènes les âmes à la source de ma Miséricorde, afin qu’elles puisent force et fraîcheur, ainsi que toutes les grâces dont elles ont besoin ... Et chaque jour, par la douloureuse passion, tu solliciteras de mon Père des grâces pour ces âmes. » (P.J. 1209). En ce qui concerne la vénération de l’Image, la principale promesse nous dit : « Je donne aux hommes un vase, avec lequel ils doivent venir puiser les grâces à la source de la miséricorde. Ce vase c’est cette image, avec l’inscription : « Jésus, j’ai confiance en Toi » (327). Jésus donc n’a pas limité les grâces, ni leur grandeur, ni leur portée. Les autres promesses concernent : le salut éternel, le progrès sur la voie de la sainteté, une bonne mort. Il faut rappeler, en regardant le Tableau de Jésus Miséricordieux, que Jésus sur ce tableau, c’est Jésus Ressuscité, donc Celui qui a vaincu la mort, le péché et le satan. Et Il l’avait fait grâce à la Résurrection. De cette manière le Tableau de Jésus Misericordieux peut constituer, de même pour nous, une Porte de la Miséricorde ou quiconque entrera pourra faire l’expérience de l’amour de Dieu « qui console, pardonne, et donne l’espérance » comme nous dit le Pape François dans sa lettre. Evidemment, c’est seulement d’une manière spirituelle que nous pouvons traverser cette Porte de la Miséricorde. Nous y trouverons alors les bras de Jésus. Ainsi nous pouvons amener de même les autres, nos proches, aux bras de Jésus. De quelle manière ? En confiant à Jésus Miséricordieux nos familles, nos enfants, nos proches, ceux qui nous sont chers. Saint Jean-Paul II, pape, durant la dernière visite en Pologne en l’année 2002, en venant au Sanctuaire de la Divine Misericorde à Cracovie, a prononcé l’acte de consécration du monde entier à la Divine Miséricorde. Actuellement, tous les pèlerins, qui viennent au Sanctuaire de Cracovie, durant leur prière, ils font la même chose. Les prêtres qui guident les groupes, ils confient tout le groupe, mais non seulement le groupe, mais ils confient toute leur paroisse, leur diocèse et leur pays, à la Divine Miséricorde. Dans notre Congrégation de même, depuis l’année 2002, dans nos communautés, toutes les sœurs, nous prononçons cet acte de consécration du monde entier à la Divine Miséricorde, chaque jour. Le message de Lagiewniki – est le message de toute l’Eglise Par l’intermédiaire de Sœur Faustine, l’Esprit Saint a conféré à l’Eglise un nouveau charisme qui consiste, à réaliser, dans le monde, cette valeur évangélique qu’est le Mystère de la Miséricorde de Dieu se penchant sur chaque homme, et en particulier sur les pécheurs. Dans le charisme conféré à Sœur Faustine, puise, également tout un mouvement apostolique de la Divine Misericorde (qui est né de ce charisme et de l’expérience mystique de Sœur Faustine), qui réunit membres de congrégations religieuses et d’instituts laics de vie consacrée, différents communautés, des associations, des confréries, et aussi des personnes qui s’engagent à titre individuel à prêcher et à implorer pour le monde la Miséricorde Divine. L’objectif de ce mouvement apostolique de la Divine Miséricorde, selon le désir de Jésus, est de préparer le monde à sa seconde venue. (P.J. 429). Les tâches de ce mouvement apostolique sont : le renouveau de la vie chrétienne dans l’esprit de la confiance en Dieu et l’activité apostolique qui consiste en la proclamation du mystère de la Miséricorde Divine et l’imploration de cette Miséricorde pour le monde entier. Il nous faut constater en ce lieu que les mêmes tâches que Jésus demandait de Sœur Faustine – de proclamer et d’implorer la Divine Miséricorde – ces tâches que réalisent en ce moment les Sœurs de la Congrégation de Notre-Dame de la Miséricorde, le Mouvement Apostolique des Apôtres de la Divine Miséricorde – ce sont des tâches auxquelles nous encourageait justement le Saint Jean-Paul II, pape, dans sa Lettre encyclique « Dives in misericordia » : « L’Eglise vit d’une vie authentique, lorsqu’elle professe et proclame la Miséricorde, attribut le plus admirable du Créateur et du Rédempteur, lorsqu’elle conduit les hommes aux sources de la miséricorde du sauveur, dont elle est la dépositaire... ». (VII, 13) ; et une autre citation : « l’Eglise professe la Miséricorde de Dieu révélée dans le Christ crucifié et ressuscité non seulement par les paroles de son enseignement, mais surtout par l’impulsion la plus intense de la vie de tout le peuple de Dieu... » Ainsi que le chapitre VIII de la même encyclique : « A aucun moment ni en aucune période de l’histoire l’Eglise ne peut oublier la prière qui est un cri d’appel à la Miséricorde de Dieu face aux multiples formes du mal qui pèsent sur l’humanité et la menacent » – nous dit le Saint Jean-Paul II... « Plus la conscience humaine s’éloigne du Mystère de la Miséricorde, plus aussi l’Eglise a le droit et le devoir de faire appel au Dieu de la Miséricorde « avec de grands cris » (...) ils doivent être adressés à Dieu pour implorer sa Miséricorde (DiM 8,15). Le Pape François écrit dans le n° 4 de sa lettre « Miséricordiae vultus » les paroles suivantes : « Nous confierons la vie de l’Eglise, l’humanité entière et tout le cosmos, à la Seigneurie du Christ, pour qu’Il répande sa miséricorde telle la rosée du matin... » Il nous faut donc demander à Jésus de répandre sa miséricorde sur le monde entier, pour une histoire féconde à construire moyennant l’engagement de tous au service de notre proche avenir. Jésus, Lui-même encourageait tant de fois Sœur Faustine, lui recommandait, lui demandait d’implorer les grâces de la Miséricorde pour les âmes. Il lui apprenait des formes efficaces de la prière, qu’elle connaissait très bien. Il y en a qui sont très courtes et que l’on peut répéter incessamment. André Frossard a écrit sur le Saint Jean-Paul II, qu’il priait de la même manière qu’il respirait. Il faut une telle prière, afin que la miséricorde puisse être répandue comme la rosée du matin. Il faut que tout le monde s’engage, car Jésus dit à Sœur Faustine : « Appelle ma Miséricorde sur les pécheurs, je désire leur salut (P.J. 186) Et Il assure : La perte de chaque âme me plonge dans une tristesse mortelle. Tu me consoles toujours lorsque tu pries pour les pêcheurs. La prière qui me plaît le plus, c’est la prière pour la conversion des pécheurs. Sache, ma fille, qu’une telle prière est toujours exaucée ». Combien d’âmes pouvons-nous conquérir pour Dieu, combien d’âmes protéger avant la condamnation ? Dans les années 50, un des théologiens, Garrigou-Lagrange, a écrit : « Dans les Psaumes il y a 3 choses qui apparaissent toujours ensemble : la misère de l’homme qui invoque la Divine Miséricorde, pour rendre gloire à Dieu ». La Divine Miséricorde est comme une racine et un fondement de toutes les œuvres opérées par Dieu, elle les pénètre avec force et les domine. Comme une source principale de tous les dons, la miséricorde influence d’une manière la plus efficace, elle domine même la justice qui s’efface au deuxième plan et elle est sujette à la miséricorde. L’œuvre donc principale, de Dieu le Père, est miséricorde, dans laquelle se cache le mystère de Son amour, qui est prolongé dans le pardon. D’où naît la vocation de tous les hommes à une nouvelle existence de vrais enfants de Dieu. (Extraits d’un livre « Dieu, Père des miséricordes », documents du Grand Jubilé de l’Année 2000). Le jour de la canonisation de Sœur Faustine, Saint Jean-Paul II, pape, a transmis ce message de la Divine Miséricorde, pour l’Eglise pour le IIIème millénaire : « A travers l’œuvre de la religieuse polonaise, ce message s’est lié à jamais au vingtième siècle, dernier du second millénaire et pont vers le troisième millénaire, (...) on peut le considérer, comme un don d’illumination particulière, qui nous aide à revivre plus intensement l’Evangile de Pâques, pour l’offrir comme un rayon de lumière aux hommes et aux femmes de notre temps... la lumière de la miséricorde Divine, que le Seigneur a presque voulu remettre au monde à travers le charisme de Sœur Faustine, illuminera le chemin des hommes du troisième millénaire (Rome, 30 avril 2000). Lors de la visite à Łagiewniki, au Sanctuaire de la Divine Miséricorde, au moment de la dédicace de la basilique de Lagiewniki à la Divine Miséricorde, saint Jean-Paul II voulait : « que le message de l’amour miséricordieux de Dieu, proclamé ici à travers sainte Faustine, atteigne tous les habitants de la terre et remplisse leur cœur d’espérance. Que ce message se diffuse de ce lieu dans toute notre Patrie bien-aimée et dans le monde... Dans la Miséricorde de Dieu, le monde trouvera la paix, et l’homme trouvera le bonheur ! ». (le 17 aout 2002)