PAROISSE SAINT THOMAS DE LA TOUQUES. 

XIIIème du Temps Ordinaire A :

 2R4,8-11.14-16a/ Ps88/Rm6,3-4.8-11/Mt 10,37-42

 

Frères et sœurs en Christ

Fils et filles bien aimés de Dieu.

Il m’est arrivé quelques fois dans des conversations informelles d’entendre des gens dire avec un raccourci terriblement réducteur que, de toute façon, tout ce que Jésus nous demande dans l’Évangile c’est d’aimer. Et d’en conclure que pour ça, Il n’a rien inventé, puis franchement,il n’est point nécessaire d’aller à l’Église pour si peu. Penser ainsi ou parler ainsi, c’est décider d’abaisser, d’édulcorer la vigueur unique de son message. Parler ainsi, c’est oublier que suivre le Christ, est terriblement exigeant. Qui peut dire le contraire, lorsqu’on sait que Jésus disait à ses disciples : « si votre justice ne dépasse pas celle des pharisiens,non ,vous n’entrerez pas dans le royaume de Dieu. » Mt5,20 Certes,Jésus nous demande d’aimer mais il ajoute un grand plus qui n’est pas ordinaire: Il nous dit :« aimer vos ennemis. » (Lu6,27-28) « Pardonnez à ceux qui vous calomnient. Souhaitez-leur du bien. » « Si vous aimez ceux qui vous aiment,quelle récompense allez-vous en avoir ? Et si vous saluez seulement vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? les païens n’en font-ils pas autant ? »Mt 5,43-48. Vous voyez bien frères et sœurs que l’enseignement de Jésus nous invite à plus. Avez-vous remarqué dans l’évangile du jour la présence de cet appel à aller plus loin ?  « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi… Celui qui aime  son fils ou sa fille plus que moi,n’est pas digne de moi. » Ces paroles peuvent nous paraître excessives et les exigences de Jésus exorbitantes. Et pourtant si vous essayions de réfléchir au-delà de ce qui nous heurte,nous découvririons dans cette parole de Jésus une des lois fondamentales de notre vie.

À la vérité, celui ou celle qui n’est pas capable de se renoncer pour l’autre est tout à fait incapable d’aimer vraiment et durablement.Voilà pourquoi jésus déclare : « celui qui perd sa vie à cause de moi, la sauvera après avoir dit de l’aimer plus que tout. Contrairement à ce qu’on pourrait croire,le plus d’attachement que Jésus demande à ses disciples,loin de les éloigner de leurs êtres chers comme les parents, les frères et sœurs, les enfants, loin de nous éloigner d’eux, l’amour de Jésus nous donne la grâce de les aimer davantage.  IL ouvre les cœurs à un plus grand amour pour les nôtres. Qui peut,d’ailleurs,imaginer un seul instant que Sainte Thérèse de Lisieux, qui a dit que sa vocation dans l’Église est l’Amour, qui peut imaginer qu’elle n’aimait pas ses parents ? Et pourtant quel attachement,quelle puissance d’amour pour Jésus et les autres ? Qui pourrait soupçonner le curé d’Ars de moins aimer ses paroissiens et sa famille ? Et pourtant,il ne se passait de jour sans qu’il s’exclame plusieurs fois ,dans ses oraisons : « Mon Dieu,Je vous aime !» Comme le disait le Pape Benoît XVI : « Jésus ne prend rien. Il donne tout. »       

L’exigence d’aimer Jésus plus que les autres,ne se comprend que si l’on accueille Jésus comme Fils et Dieu et Dieu. Car le premier des dix commandements pose la même exigence quand il est écrit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout cœur,de toute ton âme,de toute ton intelligence,de toute ta force.Dt6,4  Autrement dit, tu aimeras le Seigneur par dessus tout. C’est dans cet amour que nous trouverons la force d’aimer le prochain comme nous-même, et d’accueillir les autres selon son cœur. Si vous permettez cette métaphore,l’amour du Seigneur est un océan sans rivage et sans fond qui permet d’accueillir et de renouveler les rivières d’amour de nos cœur. Plus nous nous plongeons dans cet océan d’ amour comme un bain baptismal, plus il nous rend capable d’accueillir les autres au nom du Christ. Voilà pourquoi il est écrit :  Qui accueille le prochain accueille Jésus. Qui accueille Jésus accueille Dieu le Père qui l’a envoyé. Qui accueille le Père sera rendu capable d’ouvrir son cœur aux dimensions du monde présent et à venir,puisque Dieu est le Créateur de l’univers visible et invisible. Vous voyez bien frères et sœurs que le christianisme est une belle et grande spiritualité de transformation,d’élévation. Un appel à croire et à croître,par la grâce de Dieu vers une vie plus riche en Jésus Christ, « Lui qui est mort ,c’est au péché qu’il est mort une fois pour toutes ; Lui qui est vivant c’est pour Dieu qu’il est vivant. Afin que nous vivions pour lui en Dieu. » Comme l’écrit saint Paul au début de la deuxième lecture de ce jour : « Ne le savez-vous pas ? » (Rm6,3) 

Père Jean-Parfait CAKPO.

 

 

 

Homélie du XIII ème dimanche du temps ordinaire.
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