"Le jour venu, Jésus appela ses disciples, en choisit douze.."
10 sept. 2017
« LE JOUR VENU,
JÉSUS APPELA SES DISCIPLES, EN CHOISIT DOUZE… »
Luc 6,12.13
Tous les évangiles synoptiques,-Mt5, 1-4-Mc3, 13-Lc6,12-14-malgré leurs nuances qui ne sont pas des différences, convergent dans leurs écrits concernant le premier choix de Jésus. A la vérité il a voulu s’associer une équipe pour porter le message pour lequel, il a dû donner sa vie. (Mt16, 21ss) Alors que Saint Luc rapporte ce choix comme un processus au bout duquel Jésus désigne les Douze après une nuit de prière, l’évangéliste saint Marc, quant à lui, en donne un cadre qui rappelle la solennité de Moïse dans la montagne du Sinaï.
SYMBOLISME ET LECTURES
Il est évident que rien n’est au hasard dans cette démarche du Seigneur Jésus qui a institué pour commencer, les Douze. Un nombre rond. (Mt9, 20) Douze, est un nombre parfait, provenant à l’origine du zodiaque et des mois de l’année. Dans la Bible, le nombre douze représente l’ensemble du Peuple de Dieu que constituent les différentes tribus d’Israël. (Mt19, 28) Les Apôtres représentent les colonnes de l’Église. Ils sont les véritables assises qui portent la Cité de Dieu. (Ap21, 14) Le nombre Douze est un chiffre dont le carré multiplié par 1000 symbolise une infinité (Ap7, 4-14,1.3) Il n’est pas anodin de souligner la récurrence de ce chiffre choisi. Douze, comme la Loi des Douze Tables qui représente la plus vieille loi romaine gravée sur Douze tables de bronze. Et ce, depuis le Vième siècle avant Jésus. (451&449 Av. JC) Douze également comme le nombre de corbeilles pleines ramassées après la multiplication du pain par Jésus, réalisée pour nourrir 5000 hommes. (Mt14, 20) Douze encore, comme l’âge auquel Jésus monta au temple en pèlerinage avec ses parents qui devront le chercher, après, trois jours durant. (Luc 2,42) Faut-il rappeler que c’était aussi l’âge de la petite fille de Jaïros que Jésus va faire revenir de la mort à la vie? (Mc5, 42)
Douze, c’était aussi le chiffre évoqué par Jésus concernant les légions d’anges que le Père pourrait mettre à sa disposition, s’il fallait se défendre.(Mt26,53) Douze, enfin c’est le nombre d’étoiles sur la couronne de la Femme dont parle l’Apocalypse de Saint Jean. (Ap12, 1ss) cette Figure que l’Église interprète comme celle de la Vierge Marie Reine couronnée d’étoiles.
Le premier sens que pourrait avoir cette démarche de Jésus est qu’il a voulu associer les autres douze à sa mission salvatrice. Il n’a pas voulu l’accomplir seul. Il réalise un don total et plénier (douze), prophétique et eschatologique de la grâce de Dieu. Plus tard, il ira jusqu’à choisir et envoyer soixante-douze disciples. (Mt 10,1) Unique, le Fils du Père envoyé dans le monde n’est pas seul. Il institue le groupe des frères qui témoigneront de lui. Certes ils sont différents par l’âge et le parcours, la profession et la tendance spirituelle. Pourtant, Jésus les appelle à faire communauté pour jeter les jalons de la première Église. Il s’agit de : «Simon auquel il donna le nom de Pierre, André son frère, Jacques, Jean, Philippe, Barthélemy, Matthieu, Thomas, Jacques fils d’Alphée, Simon qu’on appelait le zélote, Jude fils de Jacques et Judas Iscarioth qui devint traître. » (Lc 6, 14-16)
Saint Pierre le primesautier, se verra confier la mission interne d’affermir ses frères et de prendre soin des agneaux. (Jn21, 15-19)
La deuxième interprétation ou lecture englobante de ces envois du Seigneur, c’est de porter la Bonne Nouvelle à tous les hommes et femmes de toutes les Nations et civilisations, de tous les peuples et de tous les pays. (Mt28, 19). Et ce, que l’on soit douze ou soixante- douze, que l’on soit des milliers ou des myriades.
Car la mission de l’Église, c’est, avant tout, de témoigner à temps et à contretemps de cette communion en communauté ; de vivre cette communion de la communauté dans l’amour.
Aussi, Jésus dira-t-il à ses amis, en guise d’exhortation testamentaire : (Jn13, 35) « À ceci, tous vous reconnaîtront pour mes disciples : à l’amour que vous aurez les uns pour les autres.»