Homélie du XXVIIème Dimanche du Temps ordinaire.
03 nov. 2017XXVIIème Ordinaire A. Messe – HOMELIE du 8 octobre 2017
Isaïe 5,1-7 / Ps79 / Phi 4,6-9 / Mt 21,33-43
De la déception à l’Action
En passant par l’exhortation
Chers frères et sœurs en Christ
Fils et filles bien aimés de Dieu
Quel drame ! Quelle horreur ! Quelle histoire tragique cette parabole des vignerons homicides. (Mathieu 21,33).
Tout avait bien commencé pourtant. Un propriétaire de domaine viticole prend toutes les précautions nécessaires à un bon rendement de sa vigne. Puis il part en voyage après avoir loué sa vigne à des vignerons.
La première qualité de ce propriétaire est qu’il fait confiance. Il se dessaisit de son bien et le laisse aux mains des autres, aux mains des vignerons. Non seulement ces derniers refuseront de rendre compte des fruits mais ils vont s’approprier le bien d’autrui et vont détruire tous les envoyés du propriétaire. Enfin, ils vont tuer le fils, l’héritier.
Les auditeurs de Jésus qui connaissaient bien l’histoire du peuple d’Israël et la mort des prophètes, le massacre des prophètes, savaient bien que Jésus parlait en référence à Isaïe que nous écoutons dans le poème de la vigne infertile, improductive. Le Seigneur en attendait le droit et voici le crime. Quelle déception.
Cette parabole vient démasquer tous ceux qui refusent, rejettent Dieu pour s’approprier le produit de la vigne, les fruits de toute la Création en se considérant comme propriétaire de tout. Sans foi ni loi.
Comme cette histoire ressemble à celle de notre humanité, à celle de notre monde. Comme cette parabole ressemble à l’histoire de notre monde et à celle de nos familles et institutions.
De l’école nous attendions l’éducation pour tous et voici les incivilités et la délinquance.
Nous attendions de la Civilisation, la Paix, et voici des menaces de guerre, la misère et les conflits.
De la Démocratie nous attendions la fraternité ou l’égalité et voici des divisions et des inégalités tranchées.
De l’Eglise nous attendions la Foi et voici le doute et l’incroyance.
De nos familles, nous attendions l’amour et l’unité et voici des rancunes et des haines.
Et Pourtant Dieu n’en reste pas à la déception. Le prophète ne baisse pas les bras. Inlassablement, il replante sa vigne. Il soigne les cœurs blessés, les esprits troublés que sont les sarments cassés. Il donne sa Parole de Vie.
Cette Parole est une Invitation à l’action dans l’espérance. Elle nous invite à travailler la Terre, le jardin de notre cœur …. la Paix et y semer des grains nouveaux.
Lesquels alors ? Ecoutons Saint Paul nous le redire dans la IIème lecture de ce jour, épître aux Philippins.
Tout ce qui est vrai.
Tout ce qui est noble.
Tout ce qui est juste.
Tout ce qui est digne d’être aimé.
Tout ce qui est digne d’être honoré.
Tout ce qui s’appelle vertu. Tout ce qui mérite éloge.
Prenez-le à votre compte. Tout ce qui est ainsi c’est l’amour.
« Ô Phare lumineux de l’amour, je sais comment arriver jusqu’à toi. J’ai trouvé le secret de m’approprier ta flamme. » (Ste Thérèse de Lisieux) Aimer !
Père Jean-Parfait CAKPO.