27/05/18 : Ste Trinité : Dt4,32-34.39.40/Ps32/33/Rm8,14-17.Mt26,16-20

 

Au commencement est la Sainte Trinité.

Pour  la vie et le bonheur de l’humanité.

                 Frères et sœurs en Christ

Fils et filles bien aimés de Dieu.

Après les festivités de la Pentecôte, nous sommes invités dans la communion de l’Église Universelle à célébrer aujourd’hui une grande fête, une grande solennité. La solennité de la Sainte Trinité.

Au commencement est la Sainte  Trinité

Pour  la vie et le bonheur de l’humanité.

Il s’agit d’une révélation progressive dans l’histoire de la spiritualité judéo chrétienne. Il n’y a qu’un seul Dieu. Mais il est tellement riche en grâce qu’il a voulu se manifester à nous sous différents visages : Trois personnes distinctes sans confusion, mais une seule nature : Dieu le Père n’est pas le Fils. Dieu le Fils n’est pas le Père. Dieu le Père n’est pas l’Esprit Saint et Dieu l’Esprit Saint n’est ni le Père, ni le Fils. Tel est le fondement de notre foi. Frères et sœurs bien aimés, nos racines sont trinitaires. Notre spiritualité est trinitaire. Toutes nos célébrations nous le rappellent, car elles commencent  et s’achèvent toujours par l’invocation de la Sainte Trinité. Nos sacrements dans l’Église catholique sont accordés  à ce grand mystère de la Sainte Trinité. Pour nous le rappeler, l’Évangile proposé en cette fête nous décrit la consigne de Jésus pour le premier des sacrements le Baptême .Il est célébré au nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit.

Bien aimés du Seigneur, ce serait une erreur de croire que l’Église catholique a inventé le mystère de la sainte Trinité pour compliquer  davantage le dogme et affaiblir notre compréhension. Loin s’en faut ! Ce mystère nous concerne tous. À la messe, chacun de nous trace sur soi le signe de la croix en invoquant les trois personnes de la Sainte et indivisible Trinité. Cela veut dire que la Sainte Trinité concerne avant tout la personne, toute personne et toute la personne. Dans ce mystère, trois personnes divines forment une unité éternelle et indivisible d’amour et de lumière. Trois pour nous rappeler que « personne n’est quelqu’un tout seul. (GROSJEAN)

En premier nous invoquons le Père en touchant la tête. Puis le Cœur ou le centre du corps, en disant : « Au nom du Fils. » Puis nous finissons par : «  Et du Saint Esprit », en touchant les deux épaules.

QUEL SENS ET QUEL MESSAGE POUR NOUS ?

D’abord, la tête : C’est le sommet du corps. C’est le haut lieu de notre être tout entier. Elle est pour ainsi dire « le Ciel de notre Corps. » Dieu est le Créateur du Ciel et de la terre. La tête, c’est aussi le lieu du langage, du dialogue (dia-logos) et de  la Parole. Et justement, le Psaume du jour (32) nous rappelle que le Seigneur a crée les cieux par sa parole et l’univers par le souffle de sa bouche. La tête est aussi ce qui porte notre souffle. Et le Souffle pur de Dieu c’est l’Esprit Saint. N’oublions pas non plus que la tête présente notre visage. D’ailleurs, en Jésus, nous professons que Dieu a pris visage humain. (Jn1, 14) Devenu homme, il nous révèle que le visage de tout homme et de toute femme, c’est désormais pour nous, le visage de  DIEU. En aimant le prochain, c’est Dieu que nous aimons. Il a répandu son Esprit dans nos cœurs.

AU NOM DU FILS ( Nous nous touchons le cœur ou le nombril )

La première lecture du livre du Deutéronome (4,32ss) nous exhorte en ces termes : « sache et médite cela dans ton cœur. » Le cœur, siège de l’amour qui est selon les mots du Père Teilhard de Chardin « La plus puissante des énergies cosmiques. » Le cœur, c’est la terre du corps. De même que la Terre contient les grandes sources et ressources de l’univers, de même aussi, le cœur de l’homme contient les intentions et intuitions, les vibrations essentielles,les puissances magnétiques qui font vivre et vibrer quelqu’un.

En Jésus, Dieu nous a ouvert toutes les sources de son cœur de Père.  Dieu a tellement aimé qu’il a tout donné. (Jn3, 16) Le Fils a tellement aimé qu’il s’est dessaisi de vie pour nous .Il a œuvré pour un monde plus juste et fraternel. Par Jésus le mystère de la Trinité nous montre que Dieu n’est pas solitaire mais solidaire de notre humanité. Tout ce que nous faisons au plus petit de nos frères et sœurs, c’est à Jésus que nous le faisons pour la gloire de Dieu. Lui qui a le cœur et les  bras étendus nous a sauvés par la puissance de son Esprit.

En disant : « Et du Saint Esprit, » nous touchons les deux épaules. Cela rappelle le berger qui porte ses brebis sur ses épaules. (Ezékiel) Cela montre aussi les mains tendues et les bras ouverts de Jésus qui nous invite à agir pour le monde par nos bonnes œuvres de justice et de paix, de pardon et de foi, d’espérance et d’amour.

Enfin il n’y a qu’un seul corps comme il n’y a qu’un seul Dieu. Une seule humanité appelée à vivre comme une seule communauté sur terre. Qu’on soit Noir ou Blanc, Jaune ou Rouge, Créole et que sais-je ?... Il n’y a qu’une seule humanité comme il n’y a qu’un seul Dieu. Il est UN et TRINE. C’est ainsi que Trinité rime avec unité et humanité. À celui qui garde ses paroles, Dieu fait cette promesse : « Je te donne aujourd’hui d’avoir,toi et tes enfants bonheur et longue vie sur terre. » (Dt4,40)  

Ô quel bonheur !

 

Jean Parfait CAKPO

 

Homélie de la Sainte Trinité.
Retour à l'accueil