3 JUIN 2018 : SAINT SACREMENT : CORPS ET SANG DU CHRIST.

Ex24, 3-8/ Ps115/ He9,11-15/Séquence/ Mc14,12-16.22-26

 

Il y a quelques années encore ici et partout dans le monde, cette grande fête mobilisait les chrétiens toute la journée avec de grandes et belles processions du Saint sacrement à travers la ville. Quelques arrêts étaient alors prévus autour des reposoirs bien aménagés, bien fleuris pour accueillir et célébrer avec une dévotion et une piété qui n’avaient d’égal que la grandeur et la beauté de sacrement. QUEL SACREMENT ?

Le sacrement des sacrements. Pour parler de Lui, nous pourrions citer les mots magnifiques du poème attribué à Saint Grégoire de Nazianze parlant du Mystère de Dieu. « Ô Toi, l’au-delà de tout n’est-ce pas tout ce qu’on peut dire de toi ? Tout ce qui est te prie, et vers toi tout être qui pense ton univers fait monter une hymne de silence.  De tous les êtres, tu es la fin.

Tu es tout être et tu n’en es aucun.

Tu n’es pas un seul  être, tu n’es pas leur ensemble.

Tu as tous les noms, et comment te nommerai-je,

Toi le seul qu’on ne peut nommer ? »

C’est la raison pour laquelle, les textes de la messe de ce jour illustrent par de nombreuses et belles expressions la beauté de  ce sacrement. En voici quelques-unes (Je me suis contenté de 14 en pensant à notre département) : « C’est le Pain de vie .On dit aussi : « C’est le pain vivant. » Nous retrouvons également, l’expression « banquet nouveau. » C’est aussi le Corps du Christ. Ou bien « les Saintes Espèces. »Vous pouvez lire aussi : « Le vrai Pain du ciel. » Selon le psaume du jour(Psaume115) « c’est la coupe de bénédiction. » Le repas pascal lorsqu’on se réfère au temps de son inauguration. (la pâque juive) Une autre expression le signifie aussi bien. C’est : « La table de l’alliance nouvelle et éternelle. » N’oublions pas « Le pain des anges.» « Le Pain de la  route de L’HOMME» « Le pain des enfants !» Ou simplement : « Jésus ». Le don du Père ! Oui bien aimés frères et sœurs dans le Christ.  La communion c’est le don du Père. Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné (il fait don) son Fils, son Unique. (Jn 3,16) Le Fils a tellement aimé le monde qu’il s’est donné corps livré sang versé pour nous. Aussi, Jésus dit-il  aux Apôtres : « Ceci est mon corps. »

Mais c’est quoi le corps ? C’est le signe suprême, le signe suréminent de la présence d’une personne. Voilà, pourquoi dans ce sacrement Jésus est réellement présent. Le corps, c’est aussi ce que nous ne pouvons pas embrasser totalement de notre regard. Il nous échappe. Il nous dépasse. Nous ne finissons pas de le découvrir, c’est cela le mystère. Le sacrement du Corps du Christ nous dépasse. Il faut continuer à le découvrir en l’aimant et l’écoutant. Le corps, c’est aussi l’ensemble des relations et connections entre les différents membres : tous les membres sont différents et importants. Tout le monde joue un rôle. Il n’y a pas de titulaires et de remplaçants. Tout le monde est titulaire et remplaçant. Un seul corps, il y a et pourtant plusieurs membres le forment : Quand nous communions, il n’y a qu’un seul corps : le  corps du  Christ. (C’est ce que le célébrant nous dit. Nous les chrétiens nous sommes tous différents et pourtant comme les membres dans un corps  nous sommes UN. Nous les membres de son corps. Mais le corps doit se nourrir. Jésus dit : « Prenez et mangez. » C’est du reste le sens de la communion qui est un repas sacré ; un sacrement-repas : « Ce que l’aliment matériel produit dans notre vie corporelle, la communion le réalise de façon admirable dans notre vie spirituelle. » (CEC §1392) Comme la nourriture corporelle sert à restaurer la perte des forces, l’Eucharistie (la communion) fortifie notre charité quotidienne qui tend à s’affaiblir. » (CEC §1394)

Mais fondamentalement, ce qui caractérise un repas, ce n’est pas seulement ce qu’on y  mange. Mais c’est aussi et surtout ce que signifie le repas à savoir : le partage, l’écoute, le dialogue, la joie, la convivialité, le regard, l’amitié, l’amour, la paix, les retrouvailles, le sourire, l’accueil des autres, le bonheur de la présence, le goût des autres. Que serait un vrai repas de fête privé de toutes ces dimensions de la relation ? Et  Tout cela fait partie de la messe sacrement-repas où nous sommes invités à vivre cette circularité du don de la vie. Voilà pourquoi le Père Zundel disait que « Dieu ne se savoure pas Lui-même. Dieu est dépouillement… Il est don. Il est une confidence éternelle où l’Un circule totalement dans l’Autre. »  N’est-ce pas cela, l’amour véritable ?

L’eucharistie est repas d’amour et pain de vie. Nous le mangeons pour aimer et vivre. Car comme le conseille un dicton espagnol : « Il faut manger pour vivre et non vivre pour manger. »

Ce qui revient à dire que nous ne sommes pas sur Terre seulement pour produire et consommer et se reproduire. Nous sommes pour vivre, pour aimer, pour servir. Vivre, c’est aimer servir. Servir, c’est vivre et aimer. Aimer, c’est servir et vivre.

VIVONS DONC EN SURABONDANCE. ! (Jn10, 10)

 

          Jean Parfait CAKPO

 

Homélie du 3 juin-Saint Sacrement: Corps et Sang du Christ.
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