XXIIIe Ord B – Homélie du 9 Septembre 2018

 

 Quittez le territoire de Tyr

Passez par Sidon

Prenez la direction de la mer de Galilée

Allez plus loin et vous vous trouverez en plein territoire de la Décapole.

 

Frères et sœurs bien aimés, c’est ainsi qu’on devrait traduire en langage G.P.S. les voyages missionnaires de la Pastorale de Jésus si c’était à notre époque. Plus de 100 km.

Essayons de le rendre plus près de notre réalité. Jésus s’éloigne de la Galilée et se rend chez les païens, à l’étranger, en Phénicie (Marc 7, 24-26) au-delà des frontières nord de la Palestine.

Tyr et Sidon sont toujours aujourd’hui deux grandes et belles villes du Liban. En quittant ce pays, Jésus ne rentre pas en Galilée, il bifurque vers l’Est par les hauteurs du Golan en Syrie et s’en va vers les « Dix » cités, ce qu’on appelle la « Décapole », les « Dix Villes » de Transjordanie dans ce début du désert qui conduit à l’IRAK et à l’IRAN.

Je ne sais pas s’ils sont nombreux les catholiques qui savent que ces pays étaient terre de mission de Jésus.

Frères et sœurs bien aimés, vous ne pensez pas que St Marc a donné toutes ces précisions géographiques et topographiques juste pour faire bien. N’est-ce pas ? Absolument pas.

Jésus, le Messie, traverse les frontières. Il va chez les non-croyants, les païens. Les pauvres en religion, ceux qui sont loin de la synagogue.

Lorsque l’évangéliste St Marc écrit ces lignes, il s’adresse aussi bien aux chrétiens d’origine juive qu’aux convertis du paganisme gréco-romain. Ce ne sont pas des précautions scripturaires ou des ornements littéraires. Le message est clair : Notre Sauveur Jésus est le Rédempteur de toutes les Nations.( Mt 28,16-18)

Il franchit les barrières, dépasse les clivages pour annoncer les temps d’une nouvelle fraternité sans frontières.

Voyez frères et sœurs bien aimés, il n’est pas évident pour tous d’entendre les paroles sur la fraternité dont parle l’Evangile au XXIème siècle après Jésus. Cela demande d’opérer des déplacements intérieurs, des conversions importantes pour que dans la foi en Jésus Christ, notre Seigneur, nous n’ayons aucune partialité envers les personnes, pour ne pas juger comme dit Saint Jacques dans la IIème lecture, ne pas juger selon de faux critères. Quels faux critères ?

Le premier des faux critères, c’est la peur.

Le prophète Isaïe proclame : « Dites à ceux qui s’affolent, dites à ceux dont le cœur défaille, Courage !, N’ayez plus peur. »

 

Le deuxième faux critère concerne, les apparences, les critères sociologiques et économiques.Saint Jacques est concret. Il donne des exemples dans son épître : « Imaginons qu’arrivent en même temps un homme au vêtement rutilant … et un pauvre, un handicapé… »

Nous devons éviter ces pièges de faux critères pour réaliser l’oracle d’Isaïe : Les muets vont chanter de joie pour que les sourds entendent leurs concerts pendant que dansent les boiteux guéris sous les yeux des aveugles. 

Pour cela, il faut nous tourner vers l’Esprit Saint, vers Jésus, qui a délivré le sourd - muet dans l’Evangile du Jour.

Jésus le dit à chacune et à chacun ! Car en chacun, de nous il y a un taiseux, en chacun de nous il y a     quelqu’un qui n’entend pas

                      quelqu’un qui ne marche pas et

                      qui ne veut pas voir

 

Voilà pourquoi Jésus dit : « Ouvre-toi »

 

 

         Effatta, ouvre-toi

Car tu es prêtre, prophète et Roi

 

         Effata, ouvre-toi

Christ aujourd’hui nous envoie

 

Effata, ouvre-toi

La mort est enfermement sur soi

 

        Effata, ouvre-toi

L’Esprit Saint est en Toi

 

       Effata, ouvre-toi

Au lieu de se dire : Pourquoi ?

 

      Effata, ouvre-toi

Et accueille donc la Foi

 

               Effata, ouvre-toi

Et les autres viendront à toi


 

 

Effata, ouvre-toi

Et les autres viendront à toi

 

Effata, ouvre-Toi

Cela veut dire Sors de  Toi

 

Effata, ouvre-Toi

Pour qu’il y ait communion entre Dieu et Toi

 

Effata, ouvre-toi

 

L’exhortation vient de Jésus.

Mais la réponse  est de Toi

Ouvre-Toi !

 

                                                   Père Jean-Parfait CAKPO


   

Homélie du XXIII Dimanche du Temps ordinaire (9 septembre 2018).
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