Dimanche 7 Octobre 2018/ XXVII Ord. B :

Gn2, 18-24/ Ps127 / He2, 9-11 /Marc 10,2-16

 

Elle fait partie des trésors de l’humanité. Selon la Bible, elle constitue le sommet, le couronnement des grandes œuvres de la création du Cosmos. Elle est aussi pour nous tous, la première école de la vie, le fondement des sociétés, le socle de notre relation au monde : la Famille ! Elle a certainement des résonances particulières pour chacune et chacun de nous. Pourtant c’est une réalité que nous avons en commun. Le pape François actuellement en synode avec les jeunes du monde entier. Il  avait écrit que « la présence du Seigneur se manifeste dans la famille réelle et concrète. » (Laetitia Amoris. §315)

Oui chers frères et sœurs bien aimés

Vous toutes et tous ! Les enfants, les jeunes, les parents, les aînés, les couples ici présents et ceux qui n’ont pu venir. Je vous salue très affectueusement et je vous bénis bien cordialement. Car le couple et la famille sont une belle institution à double dimension. Elle est à la fois humaine et divine. Elle est humaine parce que le mariage dépend du choix libre des hommes et des femmes qui se sont élus pour croiser leurs destinées dans l’amour et la fidélité. La famille est divine et sacrée car au commencement, il est  inscrit dans le projet de Dieu : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul, déclare Adonaï, le Créateur. » Je vais lui faire une aide qui lui correspondra. » (Gn2, 18)

Puisque les textes sacrés choisis pour la Sainte messe en ce dimanche nous y encouragent, je vous propose, de continuer à contempler la beauté de cette œuvre architecturale qu’est la famille, en vous offrant trois clés pour y entrer et aller plus avant.

La première clé est celle du poème des origines : elle s ‘appelle : Unité

La deuxième, c’est la clé du psaume du jour. (Psaume127) Cette clé se nomme secret du bonheur.

La troisième et dernière clé, c’est la clé du royaume. Elle s’appelle, cœur d’enfant

La première clé s’appelle unité puisque la première lecture nous rappelle l’objectif de Dieu en ces mots : «À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme et tous deux ne feront plus qu’un. » « Donc ce que Dieu a uni que l’homme ne le sépare pas. » (Mc10, 7-9) C’est certainement une évidence de dire que l’unité est la clé de voûte de la stabilité du couple et de la famille. La division est un poison dans le bel arbre du couple. Jésus le dit autrement : « Tout royaume divisé va à sa propre ruine. Aucune famille divisée contre elle-même ne peut tenir. » (Mt12, 25) L’unité qui n’est pas l’uniformité est une force. Elle donne une solidité au couple et à la famille. L’unité réside dans la complémentarité féconde de l’homme et la femme, dans la dignité inaliénable et le respect mutuel entre « ISH et ISHA. » Cet idéal conjugal est chemin de bonheur. Là est la deuxième clé.

La deuxième clé, c’est la clé du Psaume du jour : le psaume 127. Elle ouvre la porte du bonheur. À propos du bonheur, Conficius disait ceci : « Tous les hommes pensent que le bonheur se trouve au sommet de la montagne alors qu’il réside dans la façon de la gravir. » Justement le psaume 127 fait partie des psaumes que les pèlerins chantaient pour gravir le chemin jusqu’à Jérusalem. Il est appelé Psaume des montées. Et si le bonheur consistait à prendre de la hauteur ? Et ce, par le cœur ? Le bonheur est également comme chemin ouvert devant les membres de la famille pour inviter chacun à faire le pas. Plus encore selon ce psaume, le bonheur est la disposition de celui ou celle qui vénère Dieu.

Mais surtout le bonheur c’est un menu qui rassemble toute la famille : retrouvailles assaisonnées de convivialités, de partage  de fraternité. Aussi le psalmiste écrit-il : « Heureux es-tu ! À toi le bonheur. » Car tes enfants seront autour de la table comme des plans d’olivier. Ton épouse, dans ta maison comme une vigne généreuse.» Vous le savez bien, frères et sœurs  pour qu’advienne le bonheur dans une famille, parfois il faut savoir mettre un peu d’eau dans son vin. Et surtout mettre de l’huile (pas seulement huile d’olive) dans les rouages plutôt que de jeter de l’huile sur le feu. Cela n’est possible que s’il y a l’amour. La famille « c’est une communauté de vie et d’amour. » Comme l’affirme le document conciliaire « Gaudium et Spes. §48,1) L’amour est la langue maternelle de l’humanité qu’on n’enseigne dans aucune université. Mais, auprès de Jésus, Notre Rabbi, nous apprenons à aimer à la suite des Apôtres avec un cœur d’enfant.

Telle est la dernière clé. Je vous les remets pour l’honneur et le bonheur de nos familles. Car aimer c’est apprendre à accueillir dans la simplicité et l’humilité, comme un enfant. Comme l’écrit Saint PAUL aux Corinthiens : « L’amour ne se gonfle pas d’orgueil. »Il ne fait rien qui nuise à l’autre. Dans sa réponse aux pharisiens voulant le piéger, Jésus parle de la dureté du cœur. La méchanceté du cœur.

Que de méchanceté encore de nos jours dans les relations humaines et familiales, ecclésiales, nationales et internationales ?  Puissiez-vous, frères et sœurs, chacune et chacun, vous engager à ses clés à ouvrir les portes de vos cœurs pour des chemins d’unité dans la paix, de bonheur dans l’amour et simplicité dans la foi et l’espérance ; Alors à la suite de Jésus, le Vivant vous aussi, vivez, en avant !

 

Père Jean-Parfait CAKPO

 

 

 

Homélie du XXVIIème Dimanche du Temps ordinaire (7 Octobre 2018).
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