VOICI LE MOMENT TOUT A FAIT FAVORABLE.» 2Co6, 2

 

Cœurs ouverts à l'appel du Seigneur Jésus adressé à chacune et chacun, à tous les hommes et femmes de bonne volonté pour la conversion en vue du progrès spirituel et mystique (Mt4, 17/ Psaume 94) Cœurs attentifs aux signes des temps en notre monde marqué par de multiples angoisses et inquiétudes. Cœurs des croyants désireux de réaliser la belle prophétie de Dieu par son serviteur Ézéchiel: «Je vous donnerai un cœur neuf et je mettrai en vous un esprit neuf. J’enlèverai de votre corps le cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair. » (Ez36, 26) Du Mercredi des Cendres jusqu'à la grande Semaine Sainte, le Temps de carême est offert comme temps favorable à l'intériorité, à la réflexion, à l'approfondissement de notre foi au Dieu UN et TRINITAIRE à la suite du Christ Jésus. Puisque son Esprit a été répandu dans nos cœurs, nous comprenons aisément que notre cœur est son sanctuaire. (Jn 14,15) Jésus le dit clairement à ses disciples : « Du cœur en effet, proviennent des pensées mauvaises meurtres, adultères, inconduites, vols, faux témoignages, injures (Mt15, 19) Bref, le carême est le temps du cœur : une merveilleuse opportunité spirituelle pour toute l’Église dans la découverte du mystère de notre cœur appelé à vivre ce commandement fondateur et fondamental de Dieu :

Aimer. En parlant de la sincérité des dévotions et actions spirituelles du Peuple de Dieu, le prophète Osée déclarait de la part du Seigneur : «C'est l'amour que je veux et non le sacrifice ; et la connaissance de Dieu plutôt que des sacrifices. » (Os6, 6)Tous les mystères célébrés lors du cheminement qui conduit à Pâques, tous les textes sacrés soumis à notre méditation, toutes les dévotions proposées à nos assemblées, tentent de dire une seule vérité : l'amour de Dieu et du prochain. La SAINTE Passion et la Résurrection du Christ sont des sommets de cette révélation : « Dieu a tellement aimé le monde qu'il a donné son Fils, son unique afin que quiconque croit en lui ne périsse point mais ait la vie éternelle. » (Jn3, 16)Et ce qui donne sens et consistance à la vie, c'est l'amour. Le carême est temps de vie et d'envie... de Dieu. Mais alors, comment ne pas être indigné, horrifié par le retour des forces de haine, d'antisémitisme, de racisme et d'intégrisme, de violence à l'autre, aux autres, sous toutes leurs formes au cœur de notre civilisation qui, parfois foulent aux pieds les civilités ?

 

Règle d'or en ce temps fort et favorable de vie chrétienne. Nous la retrouvons sous diverses plumes : Saint Matthieu : « Ainsi, tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux : c'est la Loi et les Prophètes » (7,12) Ou encore dans la version de Saint Luc 6,31 : « Et comme vous voulez que les hommes agissent envers vous, agissez de même envers eux. » Quant à saint Paul, il le commente aux Romains. (13,8-10)Pour vivre cela, LES SACREMENTS sont pour nous de véritables lieux de grâce et de force, des réserves de miséricorde envers les pécheurs appelés à la conversion que nous sommes tous. Mais le plus réconfortant est de savoir comme l'écrit le Curé d'Ars dans son catéchisme: « Ce n'est pas le pécheur qui revient à Dieu pour lui demander pardon, mais c'est Dieu lui-même qui court après le pécheur et qui le fait revenir à lui. » L 'AMOUR FAIT LE PREMIER PAS. En effet sa bonté et son amour sont si grands que Jésus nous en a laissé le mémorial.

Eucharistie. Sacrement important qui fait l'église et que l'église fait au nom de Jésus comme il nous l'a recommandé, la messe est une invitation renouvelée de Dieu qui célèbre les Noces mystiques de son Fils avec l'humanité dans sa totalité. Avant la Pâques, nous célébrons son institution le Jeudi saint. Il y a également dans notre paroisse un après-midi d'adoration une fois par mois dans le cœur à cœur à celui qui nous a laissé le sacrement de son corps. (Voir LA FEUILLE DU MOIS)

 

Mort et Résurrection. Que le temps de carême conduise à Pâques, nous le savons. Que Pâques célèbre la victoire de Jésus sur la mort et les œuvres des ténèbres, nous le croyons fermement. Mais il convient d'ajouter que chaque conversion personnelle ou ecclésiale est un pas décisif sur le boulevard de l'appropriation du mystère de la Mort et de la Résurrection du Christ. La sève duVIVANT qu'est Jésus traverse les sarments que nous sommes pour leur donner, verdeur et vigueur, ardeur et ferveur, afin que nous portions du fruit pour la Gloire de Dieu. (Jn15, 8/10,17-18/)

Engagement. Loin d'être un moment favorable au repli sur soi, le temps de Carême est plutôt une exhortation insistante à renouveler notre détermination à suivre le Christ et à le servir parmi nos frères et sœurs en humanité, les pauvres et les faibles, ses amis de prédilection. Car « le plus grand sacrifice que nous puissions faire, la plus grande victoire que nous puissions remporter sur nous-mêmes, c'est de surmonter l'inertie, la tendance au moindre effort. » (P. Teilhard de Chardin, Être plus.)

 

 

Père Jean-Parfait CAKPO

 

 

 

 

Edito du mois de Mars.
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