Messe du deuxième dimanche de carême : 17 Mars 2019.

Gn15, 5-12.17-19/ Ph3, 17-4,1/ Ps26/ Lc9, 28b-36.

 

Frères et sœurs bien aimés de Dieu.

Notre cheminement spirituel de préparation aux grandes fêtes de Pâques se poursuit. En ce deuxième dimanche de carême, un seul mot retient mon attention, un seul thème résume mon propos, une seule réalité recouvre les quatre textes sacrés, une réalité mystérieuse et lumineuse, personnelle et communautaire, réelle et sacramentelle : LE CORPS.

Le dira-t-on jamais assez ? Et le vivra-t-on jamais assez?

Le Christianisme est avant tout une religion du corps. Le sacrement qui est « la source et le sommet de la vie chrétienne », selon l’expression du Concile Vatican II, la messe ou l’Eucharistie, c’est le sacrement du Corps et du Sang de Jésus, mort et ressuscité. Mais avant sa résurrection, Jésus dévoile aux trois apôtres Jean, Jaques et Pierre, le mystère de son corps rempli de gloire et de splendeur sur la montagne. Il priait et il brillait.

Faire une homélie sur l’importance vitale et la centralité doctrinale du corps, c’est inviter chacune et chacun, à célébrer la vie et à vivre sa foi dans son corps et dans toutes ses dimensions terrestres et célestes. Incarnation et Ascension. Habitants de la terre et citoyens du ciel selon les mots de Saint Paul aux Philippiens. Engagés dans le monde et pour le monde. Car « La seule preuve de notre existence, c’est notre corps. » (David Cronerberg)

Or le corps de nos jours, plus encore que dans le passé fait l’objet de tous les appétits. Grâce au modèle technique, mécanique et cybernétique nous allons vers le corps bionique ?

Mais quel qu’il soit, biologique ou bionique, social ou ecclésial, politique ou sociologique, le Corps est appelé à la relation dans toutes ses ramifications.

Il suffit de relire les textes du jour pour trouver les éléments du corps à foison. Ainsi dans la première lecture, il est question le regard d’Abraham, le visionnaire. Parfois la vie du corps dépend du regard posé sur nous et sur l’autre. Dans l’évangile, saint Luc nous fait contempler visage de Jésus qui devient tout autre. Dans le même sens, le psaume 26 nous rappelle le désir du corps et du cœur : habiter le face à face. Car il est écrit dans le psaume : « Cherchez ma face. C’est ta face Seigneur que je cherche : ne me cache pas. » Trois démarches sont proposées à notre corps selon les textes du jour :

                La première : vivre l’alliance.

Le corps est invité au mystère de l’Alliance c’est-à-dire au pacte d’amour entre Dieu et nous et entre nous ses enfants. Qui ne serait sensible aux expressions d’amour qui concluent  la deuxième lecture (Ph3,17) « Bien aimés ». « Vous ma joie. » « Vous, ma couronne. Vous pour qui j’ai tant d’affection ». De ce point de vue, le corps mérite tous les égards. Le corps du Christ toutes les vénérations. Comment comprendre l’attitude de celles et ceux qui vont communier à la table sainte avec désinvolture ?

                La deuxième : rayonner la lumière

La vie est la lumière qui éclaire tout homme dans le monde. (Jn1, 1) La vie de l’homme est la vision de Dieu. (Saint Irénée) La vision de Dieu, c’est l’entrée de l’humanité dans la lumière plénière. Or la lumière du corps, c’est la vie. La lumière du cœur, c’est l’amour. « Entretenez toujours la lumière du Christ comme une flamme dans votre coeur car lui seul est le chemin où marcher. Il est la vie à vivre. Il est l’amour à aimer. » (Mère Thérésa) Le corps est pour la lumière. Car la vie est la lumière qui éclaire tout homme en venant dans le monde. (Jn1, 1ss) Cette lumière c’est le Christ Jésus. Par sa transfiguration sur la montagne, il invite toute l’humanité à passer des ténèbres à la lumière. Pour citer Mgr LEBRUN en mémoire du Père Jacques Hamel, il disait : « Quittez l’ombre de la haine, passons ensemble vers la lumière de l’amour. » Pour y parvenir, il faut appliquer le conseil de Saint Paul ; surtout dans les crises actuelles du monde.

La troisième démarche : Chercher les équilibres. Phi 4, 1

Mes bien-aimés, Tenez bon dans le Seigneur. Laissez-moi vous le redire. (Cette invitation  nous vient de St Paul (Phi 4, 1)

Tenez bon dans le Seigneur !

Jésus, l’Agneau et le Pasteur.

Tenez bon dans le Seigneur.

Son Esprit saint est dans vos cœurs.

Tenez bon dans le Seigneur !

Vous ses servantes et serviteurs.

Tenez bon dans le Seigneur

Pour lutter contre la terreur

Tenez bon dans le Seigneur

Sa lumière et sa splendeur ;

Tenez bon dans le Seigneur

Jésus vous dit : « N’ayez pas peur ! »

Tenez bon dans le Seigneur

A vous toujours grâce et bonheur !

Tenez bon dans le Seigneur

Il pardonne aux les pécheurs

Tenez bon dans le Seigneur

Par la ferveur et l’ardeur

Jusqu’au jour de la Résurrection, Tenez bon dans la transformation et la transfiguration de l’Univers visible et invisible par son amour invincible. HOSANNA !

 

 

                       Père Jean Parfait CAKPO

Homélie du deuxième Dimanche de Carême (17 mars 2019).
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