Confirmations – Deauville –

 Samedi 18 mai 2019-Confirmation des jeunes du Pôle Missionnaire

« Comme je vous ai aimés dit Jésus, aimez-vous les uns les autres. A ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres » -(Jean 13,35)

Chers amis et chers jeunes,

Il y a quelques mois, Isabelle, une petite nièce, m’envoyait ce texto : « Quand on regarde les plus démunis, on se dit qu’on a de la chance. Il faut voir le pire ailleurs pour accepter nos néants. Mais ça n’empêche pas d’être malheureuse. Néant, tel est bien le mot qui qualifie ma vie en ce moment. Je m’ennuie, je ne sais plus quoi faire, ma vie n’a aucun sens, elle est ponctuée par manger, dormir, aller au lycée et rien d’autre. Je suis comme enfermée dans une pièce exiguë et je tourne. J’ai 17 ans et j’ai l’impression d’avoir perdu toutes ces années. Pourtant je ne le pensais pas avant. Qu’y avait-il de différent ? Est-ce que j’ai perdu des illusions ?»

Une affaire de bonheur

Ayant l’occasion de rencontrer un certain nombre de jeunes, il semble qu’une question jaillit sans cesse : « Peut-on être heureux ? Etes-vous heureux ?». C’est étonnant le silence qui se fait dans une salle, lorsque nous parlons du bonheur avec des jeunes. Mais derrière leurs questions ou leurs textos comme celui d’Isabelle, il y a l’enjeu de la confiance. « A qui peut-on faire confiance ? Pourquoi je n’arrive pas à avoir de vrais amis ? » Je me souviendrai toujours de cette fille qui m’a dit alors qu’elle était en seconde dans une section technologique à Caen : « J’ai plus confiance dans mon chien que dans mon copain ! » La question revient : A qui peut –on faire confiance ? Je me souviens toujours de cette parole de ce prêtre qui m’a dit quand j’avais 17 ans : « Jésus, il a confiance en toi ». Cette parole a bouleversé ma vie. Vous les jeunes, Jésus il a confiance en vous. Faites-lui confiance. Je vous ai marqué dans la réponse à votre lettre cette phrase du pape François : « De même que tu fais attention à ne pas perdre la connexion Internet, fais attention à ce que ta connexion avec le Seigneur Jésus reste active ; et cela signifie de ne pas couper le dialogue avec Jésus, l’écouter, lui raconter tes affaires et quand tu ne sais pas clairement ce que tu dois faire, lui demander : « Jésus, qu’est-ce que tu ferais à ma place ? »

  Le bonheur est toujours du côté de la confiance, parce que le bonheur n’est que dans la relation et non dans la consommation comme ou voudrait nous le faire croire. Nous croyons le trouver dans nos biens, dans la santé, dans le super loto ou la publicité, dans l’horoscope ou devant nos tablettes. Le vrai bonheur peut être dans la nature ou dans ce regard de confiance que l’on a posé sur nous et que nous pouvons poser sur les autres. La vie c’est une affaire de confiance et là est le vrai bonheur.

Sainte Thérèse de Lisieux dit que le plus beau jour de sa vie, ce fut le jour de sa confirmation. Elle ne comprenait pas à son époque qu’un événement aussi important ne soit pas davantage solennisé. Elle dit que la confirmation est le sacrement de l’Amour de Dieu pour nous. Céline, la sœur de Thérèse dira que ce jour-là Thérèse était remplie d’enthousiasme parce qu’elle avait compris en recevant l’esprit d’Amour de Dieu qu’elle était aimée de Lui et de Jésus. Il y avait dans son regard, dit-elle, une telle flamme surnaturelle que je la trouvais profondément émue. »

Une histoire de souffle.

La vie c’est une question de souffle. Quand je suis sorti du ventre de ma mère, le moment le plus important ce fut mon premier souffle et un jour je rendrai mon dernier souffle. Ainsi va la vie sur cette terre. Jésus parle aussi de souffle et même de vent à Nicodème. L’Esprit Saint c’est le vent de Dieu qui traverse les temps. Il est d’hier et d’aujourd’hui. Il souffle où il veut. Chers jeunes, gardez confiance dans l’Eglise. Bien sûr vous dites souvent : Il n’y a que des vieux ! C’est vrai mais ils ont tenu bon dans la foi. Et toi, seras tu encore chrétien dans 30 ans ? Et vous les adultes et les anciens, est ce que vous félicitez les jeunes quand ils viennent à l’église ? Au lieu de vous lamenter sur le peu d’enfants et de jeunes, encouragez plutôt ceux qui viennent. Vous savez ils ont du mérite car ils sont souvent seuls comme chrétiens dans leur classe.

             Chers jeunes, ne soyez pas comme un bateau qui rouille dans le port et qui se contente d’entendre le clapotis des vagues sur sa coque en croyant qu’il navigue au grand large. Hissez votre voile, mais soyez sans crainte. Ce n’est pas un vent d’ouragan ou de tornade. C’est un vent de régate qui vous conduira vers le grand large car c’est le vent de Dieu. Rendez grâce à Dieu pour avoir grandi dans la foi. Sachez que vous avez déjà beaucoup reçu sur cette terre à la différence de tant d’autres jeunes. Devant Dieu il vous sera beaucoup demandé. Ne gâchez pas ces trésors que vous avez. Vous pouvez vous laisser porter par le courant ambiant et la société de consommation. Il n’y a que les poissons morts qui se laissent porter par le courant. Soyez plutôt comme la truite qui remonte le courant à coups de reins vers la source où l’eau est fraîche. Demandez chaque jour à l’Esprit Saint de continuer à mûrir dans la foi. Les fleurs de nos pommiers au printemps sont magnifiques mais les pommiers sont faits pour donner du fruit. A quoi bon les pommiers en fleurs s’ils ne donnent pas de pommes. Vous les jeunes, vous n’êtes pas seulement appelés à fleurir mais surtout à donner du fruit là où Dieu vous a plantés. Les chrétiens ne sont pas des plantes d’appartement mais des plantes de plein air.  Frères et sœurs, rappelez-vous que vous êtes les tournesols de Dieu et je vous invite sans cesse, comme le tournesol qui se tourne vers la lumière, à vous tourner vers le soleil de Dieu. Mais le tournesol n’est pas fait uniquement pour fleurir au soleil de Dieu. La foi grandit toujours à travers les épreuves et elle nous est donnée pour produire des fruits. En même elle est du côté du bonheur : « Heureux ceux qui croient », dit Jésus. « Nous sommes comme un oiseau qui chante mais dans un buisson d’épines. Alors n’hésitons pas à proclamer les merveilles de Dieu dans notre monde comme les premiers chrétiens lors de la Pentecôte » Amen

                                                                       + Jean Claude Boulanger     

                                                                       Evêque de Bayeux- Lisieux

 

 

 

 

Homélie de la Confirmation (samedi 18 mai 2019).
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