Homélie de Pentecôte (II).

P AROISSE SAINT THOMAS DE LA TOUQUES :

                PENTECÔTE : solennité 2019

Actes 2,1-11/ Ps103/Rm8, 8-17/ Jean 14,15-16.23b-26.

Ils n’en croyaient pas leurs yeux. Voir « des langues qu’on aurait dites de feu, qui se partageaient, et il s’en posa une sur chacun d’eux ! » (Ac2, 2)

Ils n’en croyaient pas leurs oreilles. Pas davantage. « Parce que chacun d’eux entendait dans sa langue maternelle ceux qui parlaient. » (Ac2, 6) L’expression française : « trop beau pour être vrai » pourrait bien s’appliquer ici pour expliquer l’état d’âme des témoins que décrit Saint Luc dans les Actes avec ces mots : « Dans la stupéfaction et l’émerveillement… » Et pourtant c’est vrai. L’ESPRIT SAINT était bel et bien au rendez-vous comme Jésus l’avait annoncé aux Apôtres. Mais une seule question me paraît indispensable. Elle servira de curseur à toute mon homélie de ce jour »

Pourquoi l’Esprit Saint a- t- il été donné ?

L’Esprit saint nous a été envoyé pour être « Le RASSEMBLEUR. » Il vient réunir les peuples, Il est  au carrefour des Nations .La première lecture le dit clairement : « Lors de cet événement qui est un véritable avènement divin, « Il y avait à Jérusalem des juifs religieux venant de toutes les Nations sous le ciel. » (Ac 2,5) En effet, il y avait plusieurs continents : l’Asie Mineure (La pamphilie).  Il y avait le sud-ouest du plateau Iranien (Élamites). Il y avait l’Europe. (Rome, La Grèce.) Il y avait la Turquie (Cappadoce). Il y avait l’Afrique (La Lybie et l’Égypte.) sans oublier la Judée ((Sud de la Cisjordanie) La Galilée. Au total 16 Nations étaient présentes selon la première lecture de cette messe.

Frères et sœurs bien aimés, n’allez pas croire que la pentecôte n’est qu’un événement du passé, qu’il faut classer comme dépassé. Qu’il vous souvienne simplement ces jours-ci notre commémoration du 75è anniversaire du D.DAY : Selon les historiens Treize nationalités s’étaient réunies pour réaliser la libération de nos belles terres françaises. « Pour nous rappeler que personne n’est quelqu’un tout seul. » Comme si le logiciel de ce message d’universalité mais aussi d’unité que délivre la Pentecôte se réactualisait pour nous dans cette église, voici quelques exemples. La nappe d’autel qui est devant vous vient du Congo. L’icône de la Divine Miséricorde nous vient de la Pologne. L’aube romaine que je porte vient du Bénin. La chasuble vient de Paris. Saint THOMAS Becket notre Saint PATRON est d’Angleterre. Saint Augustin est algérien. Et notre Bon Pape François est argentin. Notre évêque, MGR BOULANGER, comme lui-même le dit est un chti chez les Normands. Et il ajoute « tout le monde ne peut pas être parfait. »

Ne voyez-vous pas que la catholicité est l’ADN même de notre Credo ? Comment après cela, rester des chrétiens recroquevillés sur eux-mêmes, par égoïsme et par peur ?  Saint Paul dans la deuxième lecture de ce jour le redit aux Romains : « L’Esprit que vous avez reçu ne fait pas de vous des gens qui ont encore peur. » (Rm8, 15)

Pourquoi l’Esprit Saint a- t- il été donné ?

Pour guérir du syndrome de la Tour de Babel, lieu de confusion. Autrement dit : L’Esprit Saint est descendu pour offrir à tous les  hommes et femmes de la Terre, la possibilité de sortir des dialogues de sourds pour mieux se comprendre. Ainsi, ils pourront faire communauté en retrouvant la vraie communication, celle qui vise la communion des cœurs et des esprits. La descente de l’Esprit Saint offre à tous les hommes et femmes en proie aux divisions de toutes sortes, de s’écouter, au-delà des différences de langues, au-delà des barrières de cultures ou des obstacles d’idéologies diverses. L’effusion de l’Esprit saint est aussi la réalisation prophétique des oracles du prophète Ézékiel : « Je mettrai en vous mon esprit et vous vivrez. » déclare le Seigneur Dieu. (Ez 37,14)

Pourquoi l’Esprit SAINT nous a- t-il été donné ?

Il est l’Éveilleur de notre cœur et de notre conscience filiale. Il agit  comme une éducatrice, une douce mère : celle qui indique à l’enfant qui est le Père. C’est pourquoi Saint PAUL écrit, si joliment dans la deuxième lecture de cette messe : « C’est donc l’Esprit Saint Lui-même qui atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu, héritiers du Père, cohéritiers dans le Christ. Nous pouvons dire : « Abba ! Papa. »

Pourquoi nous a-t- il été donné ?

Il est donné pour être notre pédagogue, notre professeur le plus délicat. Jésus le confirme quand il dit dans la dernière partie de l’évangile de ce jour : « Mais le Défenseur, l’Esprit saint que le Père enverra en mon nom, lui, vousenseignera tout. » Mais il fera plus que cela. Il est d’autant plus professeur « qu’Il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai enseigné. »  Il est le Souffle Divin qui nous souffle à l’oreille ce qu’il nous faut dire et faire pour que se réalise  l’avant dernier verset du psaume 103 :« Que mon poème lui soit agréable. » Redisons-le selon nos intentions.

Que notre prière lui soit agréable

À lui le vrai Père adorable.

Que notre Église lui soit agréable

Par une charité véritable.

Que notre pays lui soit agréable

En défendant des valeurs inestimables.

Que notre travail lui soit agréable

Par un dévouement inexorable.

Que notre paroisse lui soit agréable

En étant toujours serviable.

Que nos familles lui soient agréables

Dans son amour ineffable.

Pour cela,  n’y a qu’une prière à faire : ce que nous répète la séquence du jour par quatre fois comme les quatre points cardinaux.  « Viens ESPRIT SAINT. »

« VIENS ! » Il est à la porte de vos cœurs et à portée de vos âmes. Allez-vous lui ouvrir ? Ou bien lui remettre le double des clés ?

 P. Jean Parfait CAKPO