PAROISSE SAINT THOMAS DE LA TOUQUES : 11 Août 2019.

 XIX ème dimanche ordinaire C :

Sagesse18,6-9/Psaume32/Hébreux11,1-2.8-19/Luc12,32-48.

 

« Seigneur, ce que tu dis là. Est-ce pour nous que tu le dis ou bien pour tout le monde ? » (Luc12, 32-48)

Frères et sœurs bien aimés.

Trois mots suffisent à dire les thèmes qui parcourent le long rivage des quatre lectures de la Parole de Dieu. La foi. Le service. La responsabilité.

Ce dimanche est donc consacré à la grâce de la foi, à la grandeur du serviteur, et à la beauté de la responsabilité.

Le chapitre onze de l’épître aux Hébreux que nous écoutons comme deuxième lecture durant cette messe constitue véritable éloge de la foi. Qu’est-ce que la foi ?

L’épître aux Hébreux répond ceci : « La foi est une manière de posséder ce que l’on espère, un moyen de connaître des réalités qu’on ne voit pas. » (He11, 1) Dieu fait justement partie de ces réalités qu’on ne saurait voir Car il est amour et l’amour s’adresse à notre adhésion libre et intelligente qu’est la foi. Connaître ce qu’on ne voit pas. Il faut reconnaître que la foi est une vertu paradoxale. Son efficacité est inversement proportionnelle à sa grandeur : « Voilà pourquoi Jésus disait : « Si vraiment vous aviez la foi gros comme un grain de moutarde, vous diriez à cette montagne : déracine-toi et va te planter dans la mer et elle vous obéirait.

Mais comme l’écrivait déjà il y a quelques années déjà le bienheureux John Henry Cardinal NEWMAN : « En ce moment, beaucoup de choses mettent notre foi à l’épreuve. Nous ne voyons pas l’avenir. Nous ne voyons pas que ce qui semble réussir maintenant et se pavaner ne durera pas longtemps. Aujourd’hui nous voyons des philosophies, des sectes et des clans s’étendre, florissants. L’église paraît pauvre et impuissante. Mais l’Église demeure. Les royaumes se fondent et s’écroulent ; les nations s’étendent et se resserrent ; les dynasties commencent et finissent, les princes naissent et meurent ; les coalitions, les partis, les ligues, les métiers, les corporations ; l’église demeure… »

Parce qu’elle est fondée sur le Roc de la foi. Il faut donc la demander à Jésus comme les apôtres l’ont fait : « Seigneur augmente en nous la foi. » (Luc 17,5) Il faut la désirer à temps et à contretemps et la préserver contre vents et marées. La foi dans les cœurs ne serait-elle pas elle aussi menacée comme par un changement climatique ? Il nous est bon d’écouter les merveilles accomplies par la foi dans l’histoire de notre humanité dans la mystique judéo chrétienne.

Elle est le socle, la base, la fondation, le background de toute l’architecture de la spiritualité religieuse. La foi est une. Mais ses chemins sont nombreux et différents. Comme un sommet de montagne avec ses différents circuits. Comme une belle destination, une« patrie meilleure » et ses différentes routes, frères et sœurs la foi nous invite à un déplacement existentiel : Vous comprenez aisément pourquoi d’Abraham, notre Père dans la foi, il est écrit 2 fois dans le même texte qu’il partit vers un pays qu’il devrait recevoir en héritage. On ne peut pas être croyants, donc descendants d’Abraham et vivre renfermés soi et tourner en rond du même au pareil. Il faut aller là où nous envoie le Seigneur  et surtout admettre ce qui est écrit dans la première lecture : « Sur la terre nous sommes des étrangers et des voyageurs. »

La foi est un trésor céleste et éternel classé dans les demeures où le voleur n’approche pas où la mite ne dévore pas. Elle demande une recherche renouvelée.

Mais dans le cas de Sara, la foi est une source de renaissance, de fécondité, de nouvelle jeunesse et de la victoire sur la tristesse et la vieillesse par la naissance prophétique d’Isaac. Savez-vous ce que veut dire Isaac ? Cela veut dire : « Tu as souri ou que Dieu  a souri. » C’est la joie de la foi. D’ailleurs la première invitation du psaume 32 que vous avez sous les yeux, c’est : « Criez de joie pour le Seigneur… » Telle une chorale dans laquelle le chœur répond au soliste, voyez-vous  le psaume prolonge ce lumineux rapprochement entre foi et joie dans la première lecture en ces mots : « Assurés des promesses auxquels, ils avaient cru, ils étaient dans la joie. » (Sagesse 18,6) Cette alliance entre foi et joie trouve dans la vie de Notre Mère, la Sainte Vierge Marie une parfaite illustration. La première fois qu‘elle est qualifiée de bienheureuse, c’était au nom de sa foi. Chez sa cousine Élisabeth qui s’était écriée en la voyant : « Bienheureuse celle qui a cru… »(Luc 1,45) Ensuite éclate l’allégresse du magnificat. 

Mais vous le savez, frères et sœurs bien aimés, la foi sans les œuvres ne sert à rien comme le dit saint Jacques.

Que nous faut-il faire ? Un seul mot : SERVIR.

Jésus déclare : « Restez en tenue de service et surtout gardez vos lampes allumées. » Dans la nuit de ce monde, assoiffé de pouvoir, blessé de haines, meurtrie par la violence, il faut garder les lampes intérieures et protéger la lumière sous toutes ses formes en couple ,en famille, en église, en communauté. Quelle lumière ?

La lumière du corps, c’est la vie. Défendez-la

La lumière du cœur, c’est l’amour. Demeurez-y

La lumière de l’esprit, c’est le désir. Cultivez-le

La lumière de l’âme, c’est la foi. Annoncez-la

La lumière de l’intellect, c’est la culture. Rayonnez-la

La lumière de la conscience, c’est la vérité. Proclamez-la

La lumière de l’avenir, c’est l’espérance. Témoignez-en

La lumière de l’inconscient, c’est la parole. Accueillez-la

Or la foi naît de la Parole et la Parole de Dieu nous demande d’endosser le beau costume et la belle parure de serviteurs et servantes de Dieu dans le monde à la suite de Jésus, le Pasteur et le Serviteur. Comme il est écrit dans l’Évangile du jour c’est lui, Jésus qui ,à chaque messe met la table et se met à vous servir le mets succulent de sa Parole en quatre plats (Première lecture, psaume, deuxième lecture, Évangile) et le repas sacré de son corps et son sang. Nous faisons partie des serviteurs et servantes privilégiés à qui Dieu par Jésus et dans l’Esprit Saint a beaucoup confié : les trésors de la Sagesse, les demeures de la vie éternelle, la Lumière de la Parole, les grâces des sacrements, les secret de la prière, l’histoire des prophètes, la communion des Saints et surtout la force de la foi qui embrasse le passé, construit l’avenir et structure le présent. C’est là notre responsabilité chrétienne : À qui l’on a beaucoup confié, on réclamera davantage. Malgré tout cela, il y en a encore qui peuvent s’ennuyer souverainement et demander comme Pierre dans l’Évangile :

« Tout ce que vient de dire le curé est-ce que cela me concerne ? Ou bien c’est pour les autres ? »  À votre avis ?

 

Père Jean Parfait CAKPO

 

 

 

 

 

 

PAROISSE SAINT THOMAS DE LA TOUQUES : 25 Août 2019.

                   XXIème dimanche ordinaire C :

Isaïe 66,18-21/Ps116/Hébreux 12,56-7.11-13/Luc13, 22-30

 

Frères et sœurs bien aimés du Christ

Fils et filles bien aimés de Dieu.

Elle peut être dans la pierre taillée, dans du bois sculptée, dans du fer forgé. Qu’elle soit en acier ciselé, de bronze ou de matières synthétiques, qu’elle soit simple ou blindée, automatique ou manuelle, c’est encore et toujours une seule et même réalité dont parle l’Évangile du Jour : la porte. Elle est une invention universelle, à résonance culturelle, au symbolisme cultuel et au sens mystique et spirituel. Quelqu’un avait demandé à Jésus, tandis qu’il faisait route vers Jérusalem : « Rabbi, n’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? » (Luc13, 23) Jésus lui fit cette réponse : « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite. » Quelle porte ? Frères et sœurs bien aimés. La porte, c’est Jésus. Il déclare dans l’évangile selon saint Jean : « Amen, amen, je vous le dis : »Moi je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé. Il pourra aller et venir, il trouvera un bon pâturage. » (Jn10, 9) Jésus est la porte. La clé c’est la foi. La foi est une vertu centrale, primordiale et vitale. La foi est la clé qui ouvre le cœur de Dieu aux hommes et femmes. La foi est la clé qui ouvre les cœurs des hommes et femmes à Dieu. Vous comprenez que l’épître aux Hébreux affirme ceci : « Sans la foi, il est impossible d’être agréable à Dieu car celui qui s’approche de Dieu doit croire qu’il existe et qu’il récompense ceux qui le cherchent. (He11, 6) Parfois, en effet, il faut chercher la porte. C’est pourquoi le désir frappe à la porte. La foi l’ouvre. L’espérance nous motive à traverser. Mais pourquoi Jésus dit-il dans l’évangile : « Efforcez-vous de passer ? » La réponse est simple. Vous qui avez déjà pris l’avion, vous savez qu’il y a la porte des bagages et le portique des passagers. Parfois certains ne passent pas la porte. Plus encore pour passer le portique, il vous est demandé de vous débarrasser des colis inacceptables, des ceintures et chaussures. Pour passer la porte de Jésus, nous devons abandonner les bagages d’injustice. Car il est écrit dans l’Évangile du jour : « Éloignez-vous de moi, vous qui commettez l’injustice.» Les colis d’égoïsmes et de violences ne peuvent passer la porte de Jésus doux et humble de cœur. Les valises de la division ne sont point accueillies car, le prophète Isaïe déclare que Dieu vient rassembler toutes les nations, de toute langue. Les sacs de rancunes et de rancoeurs ne sont point acceptés à la porte du Christ le MISÉRICORDIEUX.

La miséricorde qui est la bonté suprême, l’amour matriciel de Dieu. Créés, appelés, baptisés, sanctifiés, consacrés, envoyés par le Christ pour témoigner, chers frères et sœurs, vous avez traversé la Porte du Christ. Maintenant encore suivez le Christ dans la foi. Car comme l’écrit sainte Elisabeth de la Trinité « Par la lumière de la foi, j’espère sans défaillir en route. Cette lumière est vraiment un océan car elle plonge l’âme en vous, Océan de Paix, Ô Trinité éternelle.»  Vous donc, courrez dans sa sainte volonté. N’ayez pas peur des sentiers tortueux. La deuxième lecture rassure en ces termes « celui qui boîte ne se fera pas d’entorse. (ni d’arthrose) Il sera guéri par son amour. En effet le psaume 116 déclare à propos de Dieu : « Son amour envers nous s’est montré le plus fort, éternelle est sa fidélité.»  Il y a là, pour nous, une belle conviction à accueillir. Surtout dans les moments difficiles, lors des événements crucifiants, nous pouvons avoir la tentation d’oublier ou de douter de la fidélité amoureuse de Dieu. Il est salutaire de se redire comme un refrain :

« Son amour envers nous s’est montré le plus fort » (Psaume 116)

Comment oublier ces paroles de réconfort ?

Son amour envers nous s’est montré le plus fort.

Par sa Passion Résurrection, Jésus a vaincu la mort.

Son amour envers vous s’est montré le plus fort.

Pour que les Chrétiens soient signe de réconfort.

Son amour envers nous s’est montré le plus fort.

Et il y  en a encore qui ne pensent qu’à leur confort ?

Son amour envers nous s’est montré le plus fort.

Donnons-lui notre foi et notre accord.

Son amour envers vous s’est montré le plus fort.

Pourquoi se torturer encore de remords ?

Son amour envers nous s’est montré le plus fort.

Jésus est le Chemin pour nous mener à bon port.

Son amour envers vous s’est montré le plus fort.

Et votre amour envers les autres serait moins fort ?

Son amour envers nous s’est montré le plus fort.

Voilà pourquoi dans cette Église vous êtes venus de l’orient et de l’occident, du midi et du nord. (Luc13, 22-30)

Son amour envers vous s’est montré le plus fort.

Alors quelle sera votre offrande, votre propre apport ? Alléluia !

                                   

                Père Jean Parfait CAKPO

Homélie des XIX ème et XXI ème Dimanches du Temps ordinaire (11 et 25 août 2019).
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