Dt30, 10-14/Ps18B/Col 1, 15-20/Lc10, 25-37

De Jérusalem à Jéricho

Pour son message en vous, quel écho ?

Frères et sœurs du Christ

Bien aimés fils et filles de Dieu.

 

 

Avant toutes choses, il nous est bon et indispensable de prier pour notre pays la France en ce jour de grâce 14 Juillet 2019 qui nous rappelle le 230è anniversaire de la fête nationale. Bonne fête à chacune et à chacun de vous. Que l’Esprit Saint assiste de sa sainte Lumière et de sa Sagesse ineffable les responsables de la Nation pour que, comme dit le psaume de ce matin, «leurs décisions soient justes et vraiment équitables. » (Ps18B)

 

 

Puissions-nous, également, vivre nos divers engagements comme citoyennes et citoyens dans la paix. Cela n’est possible que dans la lumière de l’Amour. D’ailleurs, ce dimanche est placé sous le signe de l’amour, de l’amour agapè, de l’amour charité. La charité qui du reste rime bien avec Liberté, Égalité, Fraternité. Pour la liberté, des efforts sont faits : nous étions par exemple plus d’un million à marcher pour la défense de son expression, il y a quelques années. Pour l’égalité, des prises de conscience et de parole sont irréversibles. Il y a même un ministère pour cela. Mais pour la fraternité ? Que faisons-nous ? La fraternité serait-elle l’enfant pauvre de la République ? La question mérite notre attention, d’autant plus que  les textes de ce jour sont traversés par plusieurs questions. L’Évangile du jour part d’une question piège à Jésus. Elle ne vient pas de n’importe qui ? Un Docteur de la Thora, la Loi fondamentale du judaïsme. Imaginez, un instant qu’un haut magistrat, spécialiste en Droit constitutionnel, rompu aux arcanes et subtilités des lois et décrets de la Nation, et  qui  demande à un professeur. « Que dois-je faire pour être un bon citoyen ? » Le professeur lui répond : « Que dit la Constitution ? » Il cite en réponse la devise : Liberté, Égalité, Fraternité. Et le professeur lui redit : « Très bien ! Appliquez cela. » Mais lui, le spécialiste réplique : « À propos de fraternité. Et de sororité ? Qui est mon frère ? Qui est ma sœur ? » Dans le cas de l’Évangile, le Docteur de la Thora demande à Jésus: « Qui est mon prochain ? » C’est alors que Jésus lui raconte la parabole du Samaritain. Frères et sœurs du Christ, comme dans plusieurs paraboles, la clé de lecture se trouve à la fin. Dans cette exhortation finale. De la méditation sur cette parabole je retiens trois messages :

Le premier est bien connu. Aimer Dieu et son semblable, aimer Dieu et son prochain sont les deux dimensions d’un même commandement de Dieu. Aussi inséparables que les deux pages d’une même feuille. À ce propos, Saint Jean est très clair quand il écrit dans sa première épître : « Si quelqu’un dit : « J’aime Dieu et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur. En effet, celui qui n’aime pas son frère qu’il voit ne pas aimer Dieu qu’il ne voit pas. » (1Jn4, 20)

Bref, comme je l’ai déjà affirmé dans une homélie, la religion véritable, c’est une vie charitable.

Le deuxième message que je vous propose, c’est le pragmatisme de la charité. Autrement dit, aimer n’est pas seulement dans les bonnes intentions, les bonnes déclarations, les belles interrogations et réflexions. Aimer c’est agir. (1Jn3, 18) Le prêtre est passé mais n’a rien fait. Il préfère respecter la consigne du culte à la synagogue qui interdit de toucher du sang ou un cadavre avant d’aller prier, plutôt que d’aider le blessé. Il en est ainsi de tous celles et ceux qui préfèrent se poser des questions de principes, de normes avant de porter secours. Mais le Samaritain, lui, agit réellement.

Avez-vous remarqué les actions concrètes, les gestes de charité que pose le Samaritain  dans cet évangile ?  Il y en a douze. Je ne vais pas les citer tous. Le premier c’est qu’il pose son regard sur le blessé. Il ne fait pas la politique de l’autruche comme on dit. Deux fois il est dit qu’il est préoccupé de prendre soin de l’homme tombé aux mains des brigands. Aimer, c’est prendre soin. Alors frères et sœurs, en ce dimanche de la parabole du Samaritain, prenez soin de vous. Prenez soin de vous : « vous êtes le temple de Dieu. » (Eph2, 14)Prenez soin de vous : l’Esprit saint repose sur vous.(Luc4, 18)Prenez soin des autres : « Personne n’est quelqu’un tout seul. »(Jean GROSJEAN) Prenez soin des pauvres : ils sont les amis de Jésus qui vous accueilleront aux paradis. (Mt25, 31)Prenez soin de notre planète. Car comme l’écrit le Pape François : « Les gémissements de sœur Terre se joignent aux gémissements des abandonnés du monde, dans une clameur exigeant de nous une autre direction. » (Laudato Si’, N 53) Prenez soin de la tendresse, c’est la petite fille de l’amour. Prenez soin de l’amour : c’est le trésor du Christ et des familles. Prenez soin du Christ dans vos cœurs. Il est le « Chemin, la Vérité et la Vie. »(Jn14, 6) Prenez soin de la Vie. Elle est la lumière qui éclaire tout homme dans le monde. (Jn1, 4) «Vivre est une occupation de tous les instants » disait Jean d’Ormesson. Prenez soin de chaque instant. Il est l’architecte de chaque aujourd’hui. Prenez soin de chaque aujourd’hui. Il est un cadeau. Voilà pourquoi, on l’appelle présent. C’est dans ce présent que Jésus nous dit d’agir en imitant son amour de Samaritain qui se penche sur nous à chaque messe. À la fin de la messe, c’est encore Jésus qui nous envoie en mission Pour être témoin, de bienveillance, de justice et de paix. Quand le célébrant nous dit, d’aller dans la paix. Tel est le troisième message : L’envoi en mission.

Jésus dit : «Va, et toi aussi fais de même. »

En proclamant que Dieu en Jésus nous aime.

Jésus dit : « Va, et toi aussi fais de même. »

L’amour est un phare pour tous ceux qui aiment

Jésus dit : «Va, et toi aussi fais de même. »

Aimer Dieu et son prochain comme soi-même.

Jésus dit: «Va, et toi aussi fais de même. »

L’avenir appartient à tous ceux qui aiment.

Jésus dit : « Va, et toi aussi fais de même. »

Comme Lui qui nous aima jusqu’à l’extrême.

Jésus dit : «Va, et toi aussi fais de même. »

Ce n’est pas un ordre venant d’un système

Jésus dit : « Va et toi aussi fais de même.

C’est la mission de notre propre baptême.

D’ici  et de partout ailleurs

Ferez-vous ce que dit Jésus le Seigneur ?

Ou bien continuerez-vous à regarder ailleurs.                           

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