PAROISSE SAINT THOMAS DE LA TOUQUES : Le 23 Sept 2019

                   XXVème dimanche ordinaire C.

Am8, 4-7/Ps 112/1Tm2, 2-8.Luc 16,1-13.

 

Aimer l’argent ? Ou bien aimer les gens ?

Frères et sœurs du Christ

Bien aimés fils et filles de Dieu.

Nous accueillons, dans la Parole de Dieu de cette semaine, une belle invitation au discernement et à la liberté dans notre relation  richesses et aux  biens, aux trésors et acquisitions dont l’argent est le symbole emblématique. Les paroles du prophète Amos dénoncent l’injustice et les méfaits des riches véreux prêts à user ou abuser sans vergogne de la faiblesse des pauvres pour s’enrichir encore plus. « Ils disent : nous allons diminuer les mesures, augmenter les prix (N’oublions pas que l’augmentation excessive de certains prix a déjà entraîné des protestations et contestations dans plusieurs manifestations, chez nous en France et non loin de chez nous. Les riches disent : «Nous allons fausser les balances. Nous pourrons acheter le faible pour un peu d’argent.»

Aimer l’argent ? Ou bien aimer les gens ?

Pour nous aider au discernement, Jésus raconte cette parabole apparemment scandaleuse. Sacré pédagogue que notre Rabbi et notre Sauveur. Il utilise ce qu’on appelle un argument à contrario. Tout en déclarant que nul ne peut servir deux maîtres à la fois, Il raconte l’histoire du gérant malhonnête. Ne nous y trompons pas. Jésus ne fait pas l’éloge de ce gérant voleur et profiteur qui multiplie les fausses factures. Mais il cite son habileté à se servir de l’argent, non comme un but mais comme un moyen. Ainsi, le gérant ne sert pas l’argent comme un maître mais il s’en sert.

Deux portes magnifiques s’ouvrent par cette clef de la parabole :

Premièrement :

 Nous sommes tous sur cette terre, à divers niveaux, des gérants des biens et richesses de la terre. Nous ne sommes pas les propriétaires mais des destinataires. Voilà pourquoi le Concile Vatican II déclare dans la Constitution Gaudium et spes : « Dieu a destiné la terre et tout ce qu’elle contient à l’usage de tous les hommes et tous les peuples, en sorte que les biens de la création doivent équitablement affluer entre les mains de tous, selon la règle de la justice, inséparable de la charité. » (GS N.69) Bien avant le Concile, le Pape Léon XIII (1810-1903) écrivait : « Tous les biens de la nature, tous les trésors de la grâce appartiennent en commun et indistinctement à tout le genre humain. »

Deuxièmement

La priorité, c’est la charité, c’est à dire l’amour de Dieu et du prochain. C’est ici et c’est ainsi qu’il est lumineux l’enseignement de Jésus disant : «Faites-vous des amis avec l’argent malhonnête. » Jésus ne dit pas de se faire des amis avec l’argent gagné de manière malhonnête. Mais il dit de se faire des amis avec l’argent malhonnête. En effet il est malhonnête l’argent puisqu’il vous abandonne au moment crucial du départ de ce monde. « On a jamais vu un coffre suivre un corbillard » dit le dicton normand auquel le Pape François ajoute « le linceul n’a pas de poches ». Faites-vous des amis avec l’argent malhonnête.  Comment ?

Par le partage, la justice, la solidarité, la paix la quête de Dieu. Et Dieu vous accueillera. Car au péage du paradis, aux portes du  Royaume des Cieux, la seule monnaie que l’on reconnaît, la seule richesse qui permet de passer, c’est l’amour, la justice et la paix. Mais en attendant, frères et sœurs bien aimés, faites vos changes pour engranger les richesses qui durent.

Aimer l’argent ? Ou bien aimer les gens ?

Chacune et chacun de nous doivent  faire réponse et s’engager en toute conscience et en toute confiance.

 

Père Jean Parfait CAKPO

 

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