PAROISSE SAINT THOMAS DE LA TOUQUES :

17 Novembre 2019 : 33è Semaine  Ordinaire C.

Malachie 3, 19-20a /Ps97/2Th 3, 7-12 :Luc21,5-19.

 

Elle fait partie de notre proclamation de foi baptismale. Elle est au cœur de toutes les célébrations de la messe, « l’Eucharistie, source et sommet de la vie chrétienne », selon la belle expression du Concile Vatican II. Elle nourrit notre espérance et notre charité : L’attente de la venue glorieuse de notre Seigneur Jésus Christ. L’Église l’affirme dans ces mots du Symbole des Apôtres : « Jésus est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant d’où il viendra juger les vivants et les morts. » Et dans le credo de Nicée Constantinople, nous proclamons : « Il est assis à la droite du Père. Il reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts et son règne n’aura pas de fin. »                  

Chers frères et sœurs bien aimés de Dieu. Ces mots font partie du logiciel spirituel de notre Église, l’ADN du corps mystique qu’elle constitue. Plus encore l’anamnèse insiste encore : « Nous rappelons ta mort Seigneur Jésus, nous célébrons ta résurrection et nous attendons que tu viennes. » Mais quand donc va-t-il revenir ? Jésus avait déjà répondu en disant ceci aux disciples : Quant à la date de ce jour et à l’heure, personne ne les connaît, ni les anges des cieux, ni le Fils, personne d’autre le Père seul. » (Mt24, 36) S’il en est ainsi, frères et sœurs du Christ que devons-nous faire alors ?

Les textes de cette messe nous répondent largement et de manière pédagogique. Comme dans toute pédagogie, digne de ce nom, il y a l’exemple de ce qu’il faut faire et l’exemple de ce qu’il ne faut point. Ainsi, deux choses à ne pas faire et trois choses à faire.

Premièrement : Il ne faut pas se laisser déstabiliser par les charlatans, les faux prophètes, les séducteurs vendeurs de peurs. L’Esprit Saint que vous avez reçu n’est pas un esprit de peur, mais de fils et filles de Dieu cohéritiers du Christ. (Rm8, 14-15.)

Deuxièmement : La venue de notre Seigneur ne doit pas être prétexte à vivre dans la paresse, le farniente et l’oisiveté. Ce que dénonce Saint PAUL dans la deuxième lettre aux Thessaloniciens, ceux qu’ils qualifient « d’affairés sans rien faire. » Qu’ils travaillent comme lui dans le calme pour gagner leur pain. C’est le conseil de l’Apôtre des Nations. Dans les événements actuels et par ceux qui annoncent les temps précédant la venue du Christ, certains peuvent apparaître comme cataclysmiques. Et pourtant Jésus n’est pas prophète de malheur. Il nous prépare comme on donne des prévisions afin de nous protéger du mal. C’est la raison d’être des consignes du Seigneur.

Ainsi trois conseils sacrés basés sur les textes du jour me paraissent lumineux.

Le premier conseil pour préparer la venue du Seigneur, c’est de pratiquer la justice. Dès la première lecture Malachie, dont le nom signifie Messager, déclare que « le Soleil de Justice »se lèvera pour les adorateurs du Seigneur pour les « craignant Dieu .Frères  et sœurs, avez-vous remarqué que c’est le même message qui nous est délivré dans le Psaume 97 ? À la question : « Pourquoi reviendra-il ? Le psalmiste répond : « Pour gouverner le monde avec justice et les peuples avec droiture. » Cette vertu cardinale, qu’est la Justice, est incontournable dans les familles, dans les communautés d’hommes et de femmes et dans le  monde.

Le deuxième conseil évangélique est une invitation à rendre témoignage. C’est la déclaration de Jésus dans l’évangile de ce dimanche : « Quand vous serez persécutés, rejetés, ne vous troublez pas. Cela vous conduira à rendre témoignage,» nous dit saint Luc. Nous le pouvons tous et à tout âge. De Saint Dominique Savio (Jeune enfant) à Sainte Mère Térésa de Calcutta, en passant par Sainte Thérèse de Lisieux, les Saints et saintes nous l’ont prouvé. Rendre témoignage, car son amour s’étant d’âge en âge sur ceux qui le craignent.

Enfin le troisième et dernier conseil biblique c’est d’aimer la vie, choisir la vie, persévérer pour la vie et dans la vie. Le dernier mot de l’évangile de ce jour c’est la Vie. Jésus résumait ainsi sa mission sur terre : « Je suis venu pour qu’ils aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. » (Jn10, 10) Le psaume du jour N°97 nous invite à accueillir le chant de la vie sous toutes ses latitudes et dans son amplitude. Ainsi, il  convoque et invoque le monde, ses habitants, la terre, la mer, les fleuves, les montagnes  le cosmos pour nous mettre en harmonie avec leurs vibrations éternelles. Car vivre, c’est aussi savoir vibrer aux sources vitales des origines dans toutes leurs nuances. Ainsi, comme l’écrit Verlaine dans son art Poétique : « Nous voulons la nuance car seule la nuance fiance le rêve au rêve et la flûte au cor. » Il n’est pas question de flûte dans le psaume, mais de la trompette, de la cithare, et du cor. Dieu nous a donc laissé l’orchestre du monde en nous donnant « le LA » au diapason de son Christ Jésus.

Alors à quoi joue le monde ?

 

 

  Père Jean Parfait CAKPO

 

Homélie du 17 novembre 2019.
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