Homélie du Dimanche 21 Juin 2020 : XIIème du Temps ordinaire ordinaire A.

(Matthieu 10,26-33. Rm 5,12-15.Ps 68.Jr20, 10-13).

 

Jésus dit à ses apôtres : « Ne craignez- pas.»

Dieu vous aime. Lui-même guidera vos pas.

Il nous engage à lui porter témoignage.

Dans votre vie, aimerez-vous davantage ?

 

Elles sont légion les peurs qui nous hantent. Elles sont nombreuses et monstrueuses les angoisses qui nous assaillent et nous tenaillent. Elles portent parfois les noms de catastrophes connues: tsunami, inondations, attentats ou de malheurs personnels (chômage, deuils, incompréhensions, persécutions. À propos des persécutions, Jean- Louis Cardinal Tauran écrivait en 2013 que «le nombre de Chrétiens persécutés dans le monde oscille entre 100 et 150 millions. Et ce nombre en hausse constance fait du christianisme la religion la plus persécutée au monde. »

Mais actuellement, les peurs mondiales se concentrent sur  cette pathologie virale devenue la pandémie de la Covid 19.Mais face à de tels fléaux, que faisons-nous concrètement comme des hommes et femmes croyants Dieu ? Faut-il céder à la panique ? Écoutons, frères et sœurs bien aimés de Dieu, ce que nous enseigne la Bonne Nouvelle de Jésus l’Évangile du Christ. En ce jour béni du XIIème dimanche du temps ordinaire, dans la paix et la foi, je souhaite une très bonne fête des pères à tous les papas.

Dans l’extrait de saint Matthieu au chapitre 10,26. Jésus dit à ses apôtres : «Ne craignez- pas les hommes.» Rappelez-vous, bien aimés fils et filles de Dieu, les nombreuses prédications, où Notre Sauveur Jésus Christ invite à la sérénité, à la confiance. (Jn 14,1) « Que votre cœur ne soit pas bouleversé ! » (Jn14, 1) disait-il aux apôtres effrayés à l’idée de son départ. Deux chapitres plus loin, il leur  disait : « Confiance, j’ai vaincu le monde. » (Jn16, 33) Attention ! Face aux difficultés de la vie, Jésus ne nous propose ni un optimisme béat, ni une naïveté puérile et encore moins un pessimisme pathologique. Loin s’en faut ! Mais lorsqu’il dit de ne pas avoir peur, il donne trois raisons :

La première raison que Jésus donne, c’est que tout sera dévoilé car la Parole de Dieu qui est Lumière éclairera les ténèbres des cœurs et des esprits. Elle réalisera son objectif comme la pluie quand elle tombe sur la terre. (Is 55,10)

La deuxième raison que l’on retrouve dans cet Évangile est celle par laquelle Jésus déclare que les persécuteurs ont beau tuer le corps, ils ne peuvent pas tuer l’âme. Comme l’affirme un beau proverbe hindou : « Tu peux attraper l’hirondelle. Tu n’arrêteras pas le printemps. » En d’autres termes, Jésus nous demande de nous occuper de la vie et de nous préoccuper de notre âme. Que dire de l’âme ? Il s’agit d’une réalité mystérieuse  qui a une ampleur et une amplitude de sens extraordinaire en raison de ses étymologies à la fois latine, grecque et hébraïque. Ainsi, l’âme, c’est avant tout le Souffle du Dieu Créateur, source de vie. (Gn35, 18) En insistant sur l’importance de notre âme, Jésus nous demande de prendre soin de notre personne toute entière.» Même vos cheveux sont comptés. » déclare Jésus pour  nous inviter à donner toute sa place à ce qui fait la raison d’être de notre épanouissement, la source de notre liberté, le moteur de nos actions (Luc12,20-22) l’acteur de nos convictions, la conviction de notre vocation et la mission de notre vie.

Sinon que sert-il à l’homme de gagner l’univers si c’est au prix de sa vie ? (Luc 9,25) Ah la vie. Il est évident que nous ne pouvons pas avancer dans la vie, ni témoigner de Dieu avec la peur au ventre, la méfiance au cœur et le pessimisme dans l’âme. Tous ceux qui sont commerçants des peurs sont ennemis de l’âme.

Ici s’éclaire la troisième raison pour vaincre la peur. Jésus le dit ainsi:« Vous valez plus que tous les moineaux du monde.» Comme l’écrivait le prophète Isaïe dans son oracle : « Tu comptes beaucoup à mes yeux, tu as du prix et moi je t’aime.» (Is43, 4-5) S’il n’en était pas ainsi, Dieu aurait-il envoyé pour nous sauver son Fils Jésus ? Cela devrait installer en nous, le calme et la foi. Celle qui permettait à Saint Ignace de Loyola (1491-1556) d’écrire : « Ne soyez pas inquiets de tout mais abandonnez-vous à la divine Providence » révélée en Jésus.

Jésus dit à ses Apôtres : « Ne craignez- pas. »

Dieu vous aime. Lui-même guidera vos pas.

Il nous engage à lui porter témoignage.

Dans votre vie, aimerez-vous davantage ?

 

Père Jean Parfait CAKPO

Homélie du 21 juin 2020.
Retour à l'accueil