XIV ème Ordinaire A : Dimanche 5 JUILLET 2020.

Matthieu11,25-30/Rm8,9.11-13/Zacharie 9,9-10/ Psaume 144.

 

Au ciel comme sur la Terre

Sa Prière nous éclaire.

Jésus doux et humble de cœur

Est vraiment Pasteur et Sauveur.

Lui ouvrirez-vous votre Cœur ?

 

De jour comme de nuit, dans la joie ou dans les épreuves, au cœur des consolations comme à l’heure des tentations, Jésus a toujours été un Maître incomparable de prière, un Pasteur mémorable dont toute la vie constitue un chemin d’initiation à la contemplation, un encouragement à la méditation et à l’adoration véritable. Parfois, Jésus passait toute la nuit à prier, nous dit Saint Luc. (Luc 6, 12)

 Frères et sœurs bien aimés, fils et filles de Dieu, l’évangile de Jésus Christ que nous accueillons de Saint Matthieu au chapitre 11, versets 25 à 30 est une parfaite illustration de Jésus en prière. Mais que pouvons-nous dire de la prière ? Lorsqu’on se met à relire et à scruter la Bonne Nouvelle de Jésus que vous venez d’écouter, il est tout à fait aisé de dire ceci : La prière est à la fois une offrande du temps, qui induit une offrande dans le temps à Dieu, Maître des temps et de l’histoire. Elle est  aussi une offrande de soi-même et des autres. Ce qui demande une prise de conscience du temps qui passe, dans une prise de Confiance en Celui qui ouvre à l’au-delà du temps qui ne passera pas : DIEU, l’ETERNEL. Voilà pourquoi, la Sagesse africaine dit que le Temps de Dieu est le meilleur. Vous comprenez bien, frères et sœurs que ce n’est pas du tout pour un effet de style que le texte de l’évangile  s’ouvre pas ces mots : « En ce temps-là. » Et nous pouvons le décliner, nous qui vivons en ce temps-ci des moments de crise planétaire qui demande d’être solidaires. Temps dramatique qui sollicite des attitudes prophétiques. Temps de gestes barrières et de vertus charnières dans la lumière de la prière. Oui ! La prière de Jésus dans cet évangile nous entraîne dans une triple dynamique que résument bien trois mots : Jubilation. Révélation. Invitation.

Frères et sœurs bien aimés, savez-vous que certains exégètes et théologiens vont jusqu’à dire que cet évangile est « le Magnificat de Jésus ? » à l’instar du magnificat de Marie ? En effet, la première attitude spirituelle de Jésus en prière est un hymne de joie et un cri d’allégresse. Saint Luc, rapportant le même récit, écrit que sous l’action de l’Esprit Saint que Jésus exulta de joie. Comment peut-il en être autrement ? Sur les neuf fruits de l’Esprit Saint que cite Saint Paul dans l’épître aux Galates 5, 22, la joie est citée au deuxième rang juste après l’Amour charité. Tous les Chrétiens devraient avoir le charisme de la joie. Dans sa prière, Jésus nous entraîne dans une sainte et divine jubilation messianique et  prophétique : Le prophète Zacharie dans la première lecture écrit : « pousse des cris de joie. Éclate en ovations. » Jésus aussi entre en action de grâce : «Je proclame ta louange. »Il le dit avec une tendresse affective, un amour filial, une simplicité affectueuse, cordiale. On comprend alors ce que disait Sainte Thérèse de Lisieux : « La prière est un élan du cœur. » N’est-ce pas ce que célèbre le psaume du jour 144 ? : « Je t’exalterai, je te bénirai, je louerai ton nom. »

Ce n’est pas facile, je l’admets. Car, il nous faut une conversion progressive pour faire de nos vies une prière.  Nous avons plutôt tendance à dicter à Dieu ce que nous voulons, à ne pas le remercier quand Il  nous  a exaucés et surtout, nous avons tendance à nous plaindre, à raller et à railler. Or tous les mystiques nous enseignent à la suite de Jésus ceci : « Dieu est digne de louange et d’action de grâce » (Ap7, 12.) Et le livre du Siracide  fait carrément un éloge de la joie en ces termes : « Ne te laisse pas aller à la tristesse et ne te crée pas toi-même des  soucis. Pour vivre, l’homme doit avoir le cœur content. Ce qui te réjouit prolongera ta vie. Change-toi les idées, donne-toi du courage, écarte loin de toi la tristesse car elle a détruit beaucoup de gens et elle ne sert à rien. » (Sir30, 21-23)

Frères et sœurs, voilà un chemin de sagesse. Justement à propos de sagesse, Jésus déclare : « Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout petits. » Pourquoi dit-il cela ?

Il ne s’agit nullement d’une condamnation du savoir et de l’intelligence. Durant sa mission sur terre, les Docteurs de la Loi et les pharisiens, les scribes et les grands prêtres, gardiens des traditions se sont opposés violemment à l’enseignement de Jésus. Ils ne voyaient en Lui que le Fils du Charpentier Joseph. Ils étaient tellement remplis de leurs certitudes et imbus de leur savoir  qu’ils ne voyaient pas le Fils de Dieu, le Messie. Mais les pauvres, eux, avaient reconnu Jésus comme l’Envoyé de Dieu. Donc, ce qui est caché aux sages est révélé aux gens humbles et ouverts. Ils ont compris la Révélation de ce verset : « Personne ne connaît le Père sinon le Fils et personne ne connaît le Fils sinon le Père et celui à qui le Fils veut le révéler. » (Mt 11, 27)

Ne vous y trompez pas ! Il ne s’agit pas de connaissance intellectuelle mais de connaissance intime que seul l’Amour enseigne. Plus on aime quelqu’un, plus on le connaît. Entre le Père et le Fils tout est amour sans retour, sans fissure ni rature. Il connaît comme il est connu. Ainsi, Jésus peut nous le révéler. Voilà pourquoi la troisième dynamique, après la jubilation et la révélation, c’est une invitation. Jésus vous dit : « Venez à moi vous tous qui peinez sous le poids du fardeau. » Frères et sœurs, venez à Lui avec vos fardeaux.

En Jésus votre existence n’ira jamais  à vau l’eau.

« Venez à Jésus  vous  qui peinez sous le poids du fardeau. »

Il vous guidera et vous aidera au cœur du fléau

Jésus est vraiment Pasteur et Sauveur.

Lui ouvrirez-vous votre Cœur ?   

 

Père Jean Parfait CAKPO.

Homélie du 5 juillet 2020.
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