Homélie du Samedi 15 Août 2020 : Assomption de la Sainte Vierge Marie.

Ap11, 19 a; 12, 1-6a.10b/ Ps44/ 1Cor15,20-27a/Lc1,39-56.

 

Sur les pas de son bel empressement,

Suivez la Vierge Mère au cœur aimant.

Pour fêter encore son assomption

Imitons ses vertus dans nos actions.

 

Elle est titulaire des plus grandes cathédrales et plus humbles chapelles dans le monde entier. Elle est «reconnue et honorée comme la véritable Mère de Dieu et du Rédempteur.» (St Augustin, virg. 6)La Sainte Vierge Marie, avant d’être proclamée «Théotokos » c’est-à-dire, Mère de Dieu au Concile œcuménique d’Éphèse, en 431, elle a toujours été présente dans la piété chrétienne la plus ancienne. En attestent, d’ailleurs, des prières de dévotion remontant jusqu’au IIIème siècle. Néanmoins, c’est récemment au 1er novembre 1950 que le pape Pie XII a définitivement proclamé le dogme de l’Assomption. Car Marie, « ayant accompli, le cours de sa vie terrestre, fut élevée corps et âme à la gloire du ciel. » Elle est ainsi devenue « Reine de l’univers », et, comme l’écrit le Pape Paul VI : « Marie Mère du Christ, Mère de l’Église.»(2 Nov 1964)

Mais pourquoi cette grande fête mariale nous concerne tous ? D’abord, l’Assomption de la Vierge Marie, est bel et bien notre fête à tous parce que c’est la fête de la Mère de l’Église dont nous sommes les membres. Ensuite, puisque Jésus nous appelle ses amis (Jn15, 15), comment ne pas célébrer la fête qui honore sa mère, devenue la nôtre ? (Jn19,26)Enfin, bien plus encore, sachant que la Résurrection de Jésus est pour tous les baptisés, l’inauguration de leur résurrection future, tel est le message phare de la deuxième lecture (1Co15,20-27),nous pouvons alors affirmer que  l’Assomption de la Vierge Marie est une anticipation. Celle de notre propre participation au mystère  d’élévation de chacune et chacun à la gloire de Dieu. Vous comprenez, aisément, frères et sœurs bien aimés, pourquoi, depuis au moins quinze siècles, les fidèles  chrétiennes et chrétiens ne se lassent pas de vénérer et de révérer Marie que la sainte Bible qualifie de « bénie entre toutes les femmes. » (Luc 1,42) Nous lui demandons de rester proche de nous et d’intercéder pour nous ? Mais nous, que devons-nous faire  en ces temps si particuliers avec des événements inédits ?

Sur les pas de son bel empressement,

Suivez la Vierge Mère au cœur aimant.

Pour fêter encore son assomption

Imitons ses vertus dans nos actions.

Frères et sœurs, fils et filles de Dieu, s’il fallait dire en trois mots le message de cette fête, j’emploierais deux adjectifs simples et forts pour qualifier cette fête selon les textes. Dynamique et joyeuse.

Dynamique, car la fête de l’Assomption nous présente un évangile selon saint Luc qui s’ouvre par ces mots : « En ces jours-là, Marie se mit rapidement en route. » Pour célébrer, cette solennité,  chacune et chacun de nous doit opérer un déplacement intérieur, un mouvement, là où sa vie piétine. Nous avons tous un pas à faire en direction des autres. Les verbes de mouvements sont nombreux dans le psaume  de la fête : 44 : « Regarde, tends l’oreille. Prosterne-toi. On la conduit. Des jeunes filles ses copines lui font cortège. Elles entrent au palais. » Voyez-vous ? Fêter l’Assomption, c’est accepter des changements, là où notre existence tourne en rond. Marie se met en route. dit Saint Luc. (Luc 1, 39-56)

Avec elle, il faut se mettre en route, et alors vous traverserez les doutes. Avec elle, il faut se mettre en route, quoi que cela coûte .Avec la Vierge Marie, il faut se mettre en route et du Seigneur notre Dieu se mettre à l’écoute.IL faut se mettre en route, en ces temps de pandémie que beaucoup redoute. Il faut se mettre en route sinon la vie perd sa clé de voûte. C’est-à-dire, l’Amour de Dieu. C’est lui que la Vierge Marie chante quand elle dit : « son amour s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent.» (Luc1, 50) La bienheureuse Vierge Marie nous entraîne dans son allégresse qui éclate devant sa cousine Élisabeth dans la Maison de Zacharie. C’est ainsi que se justifie le deuxième message caractéristique de cette fête : Joyeuse.

Le dira-t-on jamais assez ? « Un cœur joyeux favorise la guérison, un esprit  attristé dessèche les membres,» déclare  le livre des Proverbes. (17,22) Le magnificat que chante la Vierge Marie dans l’évangile de cette fête, (Luc 1,39-56) est une véritable  hymne à la joie de l’âme. C’est un cantique flamboyant de splendeurs d’un cœur débordant de bonheur  et de gratitude pour l’œuvre de Dieu. Deux verbes le disent : « Exulter ; et  exalter.» Marie dit alors : «Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur. » Exulter, c’est-à-dire, jubiler, éprouver une joie débordante, pousser des youyous. Exalter, c’est-à-dire, bénir et glorifier. Ici, les deux belles figures féminines, les plus illustres que célèbre la Bible, Marie et Élisabeth, nous enfantent à l’émerveillement devant l’œuvre immense de Dieu, fidèle à sa promesse de nous sauver. À leur suite, puissiez-vous garder la joie de servir les autres, surtout, les pauvres de plus en plus nombreux à cause de cette pandémie. Puissiez-vous partager la joie de croire et d’aimer, pour que le monde avance vers sa glorification au ciel où chantent les êtres célestes. ALLELUIA.

 

Père Jean Parfait CAKPO.

Assomption-L'humble solidarité mariale.
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