« Marie dit alors : « Oui, désormais, toutes les générations me diront bienheureuse ! » (Lc 1,46.48). Plus de deux mille ans après l’événement de la Nativité de Notre Seigneur Jésus Christ, ils sont des dizaines de centaines, des centaines de milliers, des milliers de millions et des millions de myriades (Ap 7,9) dans l’Eglise terrestre comme dans l’Église céleste, à suivre les pas de la Sainte Vierge Marie. Que ce soit sur les chemins des pèlerinages à son intention, ou autour des sanctuaires, à elle, consacrés, au cœur des chapelles dédiées à ses solennités, celle que le Concile d’Éphèse en 431 appelle du beau nom de « Theotokos », La Mère de Dieu , est aimée, révérée ou vénérée, implorée par des croyants du monde entier. Comme si, sous nos yeux et à notre époque, se réalisait la parole prophétique qu’elle avait dite alors : « toutes les générations me diront bienheureuse. » Le contexte de proclamation de ce verset est historiquement et théologiquement celui de « aurore de la Rédemption ». Lorsqu’en effet, dans la Maison de Zacharie, (Lc 1,40) éclate la jubilation contagieuse des cousines, Marie et Élizabeth, il y a comme une Pentecôte anticipée dans les cœurs. C’est justement sous la mouvance de l’Esprit Saint qu’elle déclare : « toutes les générations me diront bienheureuse. » Il faut préciser que cette béatitude, la Sainte Vierge ne se l’attribue guère dans une auto contemplation ou une auto-centration sur ses propres mérites. Du « fiat » de l’Annonciation au Magnificat de la Visitation, la Sainte Vierge n’a de cesse de se présenter comme l’humble Servante du Seigneur. Elle est bienheureuse en raison de Celui dont elle est enceinte : Jésus, le Christ. Ce qualificatif « heureux ou bienheureux » dans le contexte biblique est un cri de félicitations à l’adresse de celui ou celle qui, ayant mis à profit, les dons de Dieu, éprouve dès à présent un certain bonheur, une félicité certaine et qui, restant fidèle à la parole donnée, sera déclaré juste lors du Jugement. (Ps 1, Ps 141).Ce terme « heureux ou bienheureux » est aussi une célébration joyeuse de la fécondité maternelle. Voilà pourquoi d’ailleurs, la proclamation de La Vierge rappelle celle de Léa qui, dans le Livre de la Genèse, se réjouit de la naissance de Asher, la fille de sa servante Zilpa, lorsqu’elle déclare : « Les femmes me féliciteront ». (Gn10,13). Mais si toutes les générations la célèbrent, comme bienheureuse c’est parce qu’elle a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. (Lc 1,45). C’est ainsi qu’elle participe à toute l’œuvre de Dieu. Elle est Mère partout où Jésus est Sauveur et Tête du Corps Mystique. Bienheureuse donc Elle est, la Sainte Vierge parce qu’elle est par sa Conception Immaculée, « la fiancée toute resplendissante, sans tache, ni ride (Eph 5,26). Bienheureuse, Elle est, la Sainte Vierge parce qu’en elle le Verbe Eternel, La Parole a pris chair de notre chair. Or le Ciel et la terre passeront, la Parole de Dieu ne passera pas. (Mt 5,18). Bienheureuse Elle est ! Parce que d’Elle sont vrais les mots de l’auteur sacré : « c’est une grâce inestimable qu’une femme sainte » (Si 26,19). En Elle, culminent et s’illuminent les grandes figures de la Féminité. Elle est remarquable comme Abigaïl. (1 Sm25, 3-39) Visionnaire comme la prophétesse Anne. (Lc 2,36). Enveloppée de miséricorde comme Ruth. Remplie de détermination contre le Mal comme Judith. (Jdt 9,1ss). (Lc 1,38) Avocate et Auxiliatrice (Jn 2,1-5) « Hodoghitria » c’est-à-dire « Celle qui montre le Chemin » (Lc 1,39). La liturgie Byzantine chante « l Épouse inépousée » mais aussi la Mère du Christ et de l’Église. La Nouvelle Eve qui est montée au Ciel dans le mystère de l’Assomption : Solennité de vie et de paix, d’amour et d’espérance , de joie et de miséricorde qu’élève et surélève nos cœurs et corps d’allégresse fraternelle et filiale.

Vierge Marie Mère du Christ, Notre Sauveur.

Tu as enfanté le Fils du Père Éternel

Grâce à ton fiat au salut de l’ange Gabriel

Par lequel tu répondis à Dieu de tout cœur.

Bénie sois-tu ! Ô Mère au cœur immaculé.

Viennent sur nous les grâces du Dieu révélé.

Nous voici rassemblés de divers horizons

Pour célébrer et proclamer par tous nos chants

Notre action de grâce dans la joie et la foi

Au Dieu d’Amour de qui nous viennent tous les dons.

Et Lui confier tous nos engagements par Toi.

Puisque tu intercèdes pour nous ses enfants.

Fille de Sion et Fleur de notre Terre

Regarde notre Humanité tout entière

Pour recueillir en Toi, Ô vase honorable,

Les bourgeons de vie et d’amours ineffables

Qui fleuriront aux chemins de nos lendemains

Sous les pluies de grâce de nos efforts humains.

À l’heure ultime aux abîmes du Golgotha

Ta foi, ton amour n’ont pas cédé d’un iota.

Aujourd’hui comme à l’aube de Pentecôte

Tu restes toujours et encore notre Hôte.

Et si parfois nos cœurs viennent à chanceler

Daigne intercéder pour nous et nous stimuler.

Ô Reine des Nations, Toi la Nouvelle Eve

Tu sais très bien que notre humaine Nature

Bien que faite à la ressemblance de Dieu

N’est pourtant plus sans fracture ni rature.

Viens réveiller tous ceux qui cèdent aux ténèbres.

Que brille sur eux l’Astre du Père des Cieux.

Ave, Ave, Ave Mater dolorosa !

Affermis nos pas sur la Via Gloriosa

Pour courir de la vraie Paix le saint marathon

Jusqu’à passer du Saint Royaume le fronton

Là où le soleil du bonheur est sans déclin

Là où les siècles ne connaissent point de fin.

Père Jean Parfait CAKPO

« Marie dit alors : « Oui, désormais, toutes les générations me diront bienheureuse ! » (Lc 1,46.48). vi
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