« VA EN PAIX ET SOIS GUÉRIE DE TON MAL. »

                                                                   Mc 5, 34

Lors de la traditionnelle audience générale, place Saint Pierre à Rome, le mercredi matin du 12 Août 2020, le  Pape François alertait la conscience mondiale en ces termes : «La pandémie de Covid 19 a mis en lumière des pathologies sociales plus graves, et, parmi elles, une culture du rejet individualiste et agressive qui porte à considérer la personne comme un objet à utiliser et à écarter. Or, la foi nous enseigne que l’autre est comme un don de la miséricorde de Dieu.» Alors qu’après les étapes successives des déconfinements, les cœurs et les esprits ainsi que les actions de nos concitoyens s’orientent résolument vers les reprises et les rentrées professionnelles, il nous est plus que bénéfique de garder en mémoire ces mots du Saint Père comme une lampe de discernement dans ce qui se joue et se noue de l’avenir de notre humanité par ces temps de crises. Le propos du Pape François peut signifier simplement qu’une pandémie peut en cacher une autre que nous ne devons pas oublier : celle des cœurs. Du reste, le prophète Jérémie déclarait déjà, au VIème siècle avant Jésus Christ, dans les traductions les moins pessimistes : «Le cœur est compliqué plus que tout et pervers ! Qui peut le pénétrer ? Moi, le Seigneur, je scrute le cœur et je sonde les reins pour rendre à chacun d’après sa conduite. » (Jr 17, 9-10)

Il est évident que durant cette pandémie, c’est à notre cœur qu’il faut d’abord et avant tout parler pour le persuader des chemins à prendre. Car, nous le voyons chaque jour, tant que les cœurs font barrières  aux  gestes et mesures sanitaires, l’efficacité de ces derniers se trouvent fragilisée. Voilà pourquoi, ce verset de l’invitation de Notre Pasteur et Sauveur Jésus-Christ, nous éclaire à plus d’un titre. D'abord, elle a été prononcée dans un contexte de pathologies multiples. Une femme, qui pourrait bien être le symbole de notre humanité actuelle, avait beaucoup souffert de multiples traitements thérapeutiques sans amélioration. «Son état allait plutôt de mal en pis.» (Mc 5, 26)Mais, motivée par la foi, elle va jusqu'à Jésus, effleura son manteau. Elle fut guérie. Ensuite, c’est à son adresse que Jésus prononce ces mots : «Va en Paix…»Dans le contexte actuel des esprits troublés par la pandémie, Jésus nous invite à la paix. Celle-ci est un chemin : «Va ! » Cela veut dire que la paix est proposée à chacune et chacun, livrée à notre désir de bien et à notre volonté du mieux. «Va ! » dit Jésus. Enfin, personne d’autre ne peut faire la démarche à notre place comme par procuration. Cette paix implique la justice et la justesse dans les prises de décisions qui nous impactent au quotidien. Justice dans ses dimensions sociales, ecclésiales, économiques, politiques, écologiques et éthiques.

Quand Jésus dit de marcher dans la paix ou d’aller vers la paix comme chemin de guérison et de libération, nous voyons bien que les quatre éléments fondamentaux sont présents : La personne malade ; Jésus, le thérapeute. La consigne qu’il lui adresse. Le chemin à faire. Puissions-nous avancer selon cette pédagogie divine et  humaine de compassion, de responsabilité, pour qu’Amour et Fidélité se rencontrent, lorsque Justice et Paix s’embrassent. (Ps84, 11)

 

Seigneur notre Dieu, éternel est ton amour

Par ta Lumière sans déclin sur nos parcours.

N’arrête jamais l’œuvre immense de tes mains

Ô Père si  miséricordieux et humain.

 

Seigneur notre Dieu, éternel est ton amour

Pour celles et ceux qui s’engagent chaque jour.

N’arrête jamais l’œuvre active de tes mains

Au nom de Jésus, Vérité, Vie et Chemin.

 

Seigneur notre Dieu, éternel est ton amour

Ta Nouvelle Alliance avec nous est sans retour.

N’arrête pas  l’œuvre indéniable de tes mains

Enracine en nous l’amour de notre prochain.

 

Seigneur notre Dieu, éternel est ton amour

Pour la planète que laboure le souffle court

N’arrête  pas l’œuvre ineffable  de tes mains.

Délivre-la des pandémies et de la faim.

 

Seigneur notre Dieu, éternel est son amour.

Vois–tu nos vies dans tous leurs  sinueux détours ?

N’arrête jamais l’œuvre insigne de tes mains.

Que bourgeonne la foi au jardin de demain.

 

Seigneur notre Dieu, éternel est ton amour

Vois-tu tambouriner la violence alentour ?

N’arrête pas l’œuvre éclatante de tes mains.

Sinon qui pourra panser chagrins et dédains ?

 

Seigneur notre Dieu, éternel et ton amour.

Par le sourire à  fleur  des cœurs aux mots d’humour.

N’arrête pas l’œuvre mystique de tes mains.

Que danse le parfum de joie l’espace plein. 

 

Père Jean Parfait CAKPO

" Va en Paix et sois guérie de ton mal". (édito septembre 2020).
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