Homélie du 24 décembre 2020 : Nativité du Seigneur. Solennité.

Is9, 1-6.Psaume 95.Tite 2,11-14.Luc2, 11-14

 

Dans le Christ Jésus la Religion du Livre

Est invitation à aimer et à vivre.

Puisque Jésus vous a donné sa Lumière

Voulez-vous être ses témoins sur la Terre ?

 

Qu’elles éclatent de joie, la création et ses merveilles. Qu’ils exultent d’allégresse, les cieux et les habitants de la Terre. « Qu’ils se réjouissent devant Dieu comme on se réjouit à la moisson, comme on jubile au partage du butin. Comme l’avait écrit le prophète Isaïe : « Oui, un enfant nous est né, un fils nous est donné. » (Is9, 1-6) Bien aimés frères et sœurs, laissez-moi vous souhaiter de belles et joyeuses fêtes de Noël, à chacune et chacun de vous,  toutes les familles, aux enfants et aux jeunes. Grâces et bénédictions de l’Enfant de Bethléem sur vous. Dans les us et coutumes du monde entier, quand un enfant vient de naître et parfois, bien avant, la première question que tout le monde se pose est celle-ci :« Comment s’appelle cet enfant ? » Et l’on s’empresse d’écouter le prénom ou les prénoms. Dans la première lecture de cette messe, le prophète Isaïe ne déroge pas à cette tradition. Car il écrit qu’on proclame le nom de l’Enfant qui est né : Conseiller merveilleux : L’écoutez-vous ? Dieu fort : Avez-vous foi en Lui ? On l’appelle encore : « Père-à-jamais. » Donc, il a fait de nous ses enfants. Et entre nous, des frères et sœurs. Est-ce que les Français et Françaises s’acceptent comme des frères et sœurs ? La fraternité à laquelle le Pape François nous invite ardemment dans sa dernier encyclique : « Fratelli Tutti » dans laquelle, il écrit au monde entier ses mots : « Rêvons en tant qu’une seule et même humanité, comme des voyageurs partageant la même chair humaine, comme des enfants de cette même terre,(ce que la pandémie devrait nous rappeler du reste),qui nous abrite tous, chacun avec la richesse de sa foi, ou de ses convictions, chacun avec sa propre voix, tous frères. » (N8)

L’enfant qui est né porte également d’autres noms selon Isaïe : « Prince de la PAIX. » Heureux celles et ceux qui font œuvre de paix, le Royaume des Cieux est à eux. (Mt5, 9) Noël c’est la fête de la paix. En ce moment où la violence est devenue endémique dans la pandémie, choisissons le Prince de la paix, Jésus que Saint Paul appelle, dans la deuxième lecture adressée à Tite : « Notre Grand Dieu et sauveur. » Jésus.

MAIS pourquoi est-il venu dans le monde ? St Paul répond : Il est venu sauver tous les hommes et femmes du mal. Celui que nous subissons comme celui que nous commettons. Jésus est venu nous délivrer, par la justice, la piété, la sobriété, l’espérance et l’amour. Dieu est amour. (1jn4, 16) Vous connaissez bien la célèbre phrase de saint Augustin : « Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu. » Mais attention. Devenir Dieu, non pas dans un désir mégalomaniaque qui se manifeste dans un délire concurrentiel et démentiel. Comme l’écrivait le philosophe Nietzsche : « S’il y avait des dieux, comment supporterais-je de n’être pas dieu ? » Or être Dieu, ne signifie pas écraser et dominer les autres. Il s’est fait homme, il a pris visage d’enfant pour se laisser aimer. Dieu est Dieu parce qu’il se donne sans mesure. Il n’y a donc pas d’égoïsme en Lui. Il est réciprocité de don. Tenez, c’est comme dans une famille ou dans un couple. C’est l’amour et la générosité qui soutiennent la relation et le lien de connaissance de l’un et l’autre. « Le lien conjugal précisément ne cesse de grandir si les époux grandissent en générosité et en amour, comme il se dégrade dans la mesure où les époux refluent chacun vers soi et y en retombant dans leur égoïsme individuel. » (ZUNDEL) Or la Naissance de Jésus est la preuve que Dieu vient tout donner, pardonner et s’abandonner comme un enfant dans la confiance. En ce moment où l’on parle de crise de confiance, comment ne pas avoir une vive prise de conscience de ce message de bonté ? C’est ainsi que nous pourrons devenir ce que Saint PAUL dit de l’Église, dans la deuxième lecture de ce jour : « Un peuple ardent à faire le Bien. »

N’est-ce pas la meilleure appellation du chrétien ?

Un peuple ardent à faire le bien

Car Jésus donne tout et ne prend rien. (Pape Benoît XVI)

Un peuple ardent à faire le bien. Dans cette pandémie qui brise nos liens. Un peuple ardent à faire le bien, sans tambour ni trompette car le bien ne fait pas de bruit et le bruit ne fait pas de bien. Le Bien, c’est la lumière et la vie.

Puisque Jésus vous a donné sa Lumière

Voulez-vous être ses témoins sur la Terre ?

 

Père Jean Parfait CAKPO

Homélie de la Nativité du Seigneur (24 décembre 2020).
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