RÉCONFORTEZ, RÉCONFORTEZ MON PEUPLE,

DIT LE SEIGNEUR. » Esaïe 40,1

 

À l’heure où nous écrivons ces quelques lignes, il est partout et surtout question de la fameuse « deuxième vague » dans cette terrible pandémie du « coronavirus », c’est-à-dire le « Sras-CoV-2 ».

À l’heure où nous méditons ce verset, il encore question de la juste gestion de cette crise. À cet effet, les débats font rage, les contestations pleuvent, la colère enfle, les manifestations se multiplient, les recours et propositions s’entassent tandis que des violences et attentats sont perpétrés ici et ailleurs. Mais quelles que puissent être les angoisses et inquiétudes, une question les relie : « Jusqu'à quand resterons-nous confinés ? Puis une autre question : « Pourrions-nous sauver Noël ? » Au-delà des polémiques d’ordre économique, la question mérite toute notre attention, ne serait-ce que dans sa formulation : Sauver Noël. Cela nous rappelle, en creux, ce que certains ont tendance à oublier, qu’en fait, « Noël », c’est la fête du Sauveur, c’est la fête du salut. Plus que jamais, nous devons être attentifs à tout ce qu’il y a à sauver. Il ne suffira pas de sauver Noël, en oubliant de sauver l’esprit de Noël, de sauvegarder le Message de Noël. Ce beau mystère de la sainte Nativité de l’Amour Éternel qui éclaire le Ciel de toute notre humanité blessée. Message d’autant plus important qu’il a traversé les siècles et revigoré les cœurs des croyants pour raviver encore aujourd’hui l’Espérance des chercheurs de Dieu et des amoureux de la vie. Justement, c’est pour que « nous ayons la vie et que nous l’ayons en surabondance » (Jn10, 10) que le Verbe de Dieu a pris chair de notre chair en Jésus, le Sauveur. (Jn1, 14) C’est pour soigner des personnes et sauver des vies que nos efforts sont mobilisés à tous les niveaux.  Que Dieu soit source et sommet de la vie, Jésus l’avait redit à ses Apôtres dans l’évangile selon saint Jean : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. » (Jn14, 6) Mais bien avant d’entrer dans le cours de notre histoire, le Messie avait été annoncé par les prophètes de Dieu dont Isaïe (VIIIè siècle.) Le verset que nous proposons à votre réflexion et méditation ouvre le grand chapitre 40 souvent appelé, le« Deutéro-Esaïe ». Il court jusqu’au chapitre 55. Les exégètes affirment qu’à cette époque, l’auteur était avec les exilés à Babylone. Plus encore, il aurait exercé au milieu du peuple de Dieu, humilié, le beau ministère de la consolation. Celui que confère l’Esprit de Dieu dont Jésus s’attribue les paroles, à la synagogue de Nazareth, en proclamant : «L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, annoncer une année favorable accordée par le Seigneur. » (Luc4, 19) Telle est la mission du Fils de David, l’Enfant de Bethléem, Jésus, le Prince de la Paix (Is9, 1-6) : Réconforter.

C’est également, la belle vocation  de tous les  baptisés devenus membres du Corps  du Christ, (Eph4, 16-18), l’Église, l’immense famille des Chrétiens: Réconforter. Il s’agit d’exercer le ministère de consolation dans les paroles et les attitudes. Plus que jamais, c’est une urgence aux portes des autres urgences qui débordent le cadre de cette terrible pandémie. Car, reconnaissons-le, il n’y a pas que le virus Sras Cov-2 qui circule de manière inquiétante, mais aussi les autres virus de la méchanceté, des violences et brutalités de tous ordres, du mépris des autres, des déformations de la parole. Y aura-t-il un vaccin ou un traitement à cet effet ?

Le prophète Isaïe nous le propose, Jésus nous y dispose par cette exhortation à mettre un baume au cœur, une trêve aux égoïsmes, une atténuation aux démolitions mortifères.

Comme les douze étoiles à la couronne de la femme de l’Apocalypse,(Ap12,2) comme les douze Apôtres, colonnes de l’Église universelle, comme les douze mois de l’année qui va s’ouvrir, comme les douze principes organisateurs du devenir humain et du développement perpétuel de l’univers,(Sagesse africaine),comme les Douze Tables de la loi, voici douze propositions pour les missions du réconfort :

-Écouter le Souffle sacré pour goûter le silence, et entendre la clameur de la Terre pour s’accorder à sa respiration. Ainsi rejeter ce qui étouffe la vie. N’oublions pas que ce virus s’attaque à notre système de respiration.

-Vaincre les peurs, car l’Esprit saint que vous avez reçu ne fait pas de vous des esclaves de la peur. (Ga4, 7)

-S’émerveiller car Noël, c’est le mystère de l’Enfant-Dieu, en Jésus. Or le propre de l’enfance, c’est d’être éveillé à la capacité de s’émerveiller devant le miracle de la Vie au-delà de ses méandres.

-Reconnaître nos failles, panser les blessures, pour une écologie des cœurs. (Jn20, 20/20,26)

-Libérer la joie. C’est le fruit de l’Esprit Saint, (Ga5, 22) et surtout se rappeler le proverbe biblique : « Cœur joyeux favorise la guérison, un esprit attristé dessèche les membres. » Pr17, 22

-Pardonner, c’est-à-dire, donner davantage, alimenter la vie, ouvrir l’avenir, rendre possible une nouvelle grâce. (Mt18, 21)

-Raviver l’espérance, car il n’y a pas d’espérance de vie sans une vie d’Espérance.

-Préserver l’unité car « tout royaume divisé contre lui-même, court à sa propre ruine,» enseigne Jésus. (Mt 11, 17)

-Choisir la Paix, car au jour de la naissance du Fils de Dieu, « l’armée céleste chantait : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et sur la terre paix pour ses bien- aimés. » (Mt2, 13-14)

-Promouvoir la vie. Au cœur de cette crise multiforme, savoir que « vivre est une invention arrachée à la terreur. »(Anne DUFOURMANTELLE)

-Prier, car « le silence et la prière préparent la réponse de Dieu à tant de nos inquiétudes d’aujourd’hui. La réponse de son amour. » (Pape St Paul VI)

-Aimer. Car, comme l’écrivait Saint François de Sales. (1567-1622) :

« Que tout se renverse sens dessus dessous, je ne dis pas seulement autour de nous, c’est-à-dire, que notre âme soit triste, joyeuse, en douceur, en amertume, en paix, en trouble, en clarté, en ténèbres, en tentations, en repos, en goût, en dégoût, en sécheresse, en tendreté, que le soleil la brûle ou que la rosée la rafraîchisse, il faut pourtant que la pointe de notre cœur, notre esprit, notre volonté supérieure, qui est notre boussole, regarde incessamment et tende perpétuellement à l’amour  de Dieu.» Et du prochain.

    JOYEUX NOEL

    MEILLEURS VŒUX

    BONNE ET SAINTE ANNÉE 2021.

Réconfortez mon Peuple, dit le Seigneur
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