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« JE LE FAIS À CAUSE DE L’ÉVANGILE… »1Co 9, 23.

 

Elle est bien célèbre et surtout très commentée, l’exclamation de Saint Paul aux Chrétiens de Corinthe : «Malheur à moi, si je n’annonce pas l’Évangile. »(1co9, 16) Loin d’être une manière d’attirer sur soi des malédictions, cette pensée de l’Apôtre des Nations vient comme la réponse ajustée à l’exhortation que Jésus lui-même adressait à ses Apôtres, après la résurrection: « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant, au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, leur apprenant à garder tout ce que je vous ai prescrit. »(Mt28, 19) C’est une véritable feuille de route qui offre une perspective nouvelle et universelle à l’œuvre de rédemption initiée par leur Rabbi. Ainsi, de siècles en siècles, de nombreux hérauts, sous l’impulsion de l’Esprit Saint, se sont levés, partout sur la planète, pour se consacrer à Jésus, et au rayonnement de  son Évangile. Cette dynamique est à la racine de ce verset paulinien que nous vous proposons de méditer en ce mois  de Mai : « Je le fais à cause de l’Évangile. »

 

                 « À CAUSE DE L’ÉVANGILE. »

Le Pape Saint Jean-Paul II écrivait : « La tâche d’évangéliser tous les hommes constitue la mission essentielle de l’Église. » Logiquement, cela signifie que tous les baptisés, en tant que membres de l’Église qui est l’Assemblée des croyants,(pratiquants ou non),l’Église, Peuple de Dieu, famille dont les membres sont le Corps du Christ, tous les Chrétiens, sont appelés à poursuivre l’œuvre de salut inaugurée par le Christ, Jésus. Mais comment est-ce possible sans connaissance de l’Évangile ?

En référence à son étymologie grecque, (eu =« bien » et aggellô = «annoncer », Évangile veut dire Bonne Nouvelle et annonce du Bien ou des bienfaits. Mais si l’on se réfère à la racine hébraïque, (besôrâ) » Évangile » veut dire « annonce de victoire.» Dans le cas de Jésus, victoire sur les forces du mal et les œuvres de mort. Mais le verbe : «eu-aggelizomai » qui veut dire : « annoncer la bonne nouvelle », est surtout présent chez saint Paul et saint Luc. Toutefois, lorsque ce terme est au pluriel, on parle des évangiles. Ce sont « des livrets qui constituent un genre littéraire unique. Ils rassemblent des traditions variées qui ont circulé dans l’Église durant trente ou quarante années, avant d’être réunies en un livre. » (Xavier Léon-Dufour. Dictionnaire du Nouveau Testament.)

Progressivement, l’Évangile est devenu le Trésor Commun de toute  l’humanité. Il est le lien et le lieu de connexions entre plusieurs communautés religieuses dans le monde. Il est le réseau spirituel des cœurs ; l’autoroute mystique des âmes ; le GPS prophétique des esprits pour des hommes et femmes en quête de Sens et de consistance dans la Vie. L’Évangile est appelé  « Parole de Dieu » ou « la Parole ». On dit également, « Enseignement de Jésus.» Source de prédication. Il est objet d’études multiples et variées, de méditations et de réflexions plurielles, de publications nombreuses. Son importance est manifeste, dans cet extrait de la Constitution Dei Verbum du Concile Vatican II : «La force et la puissance que recèle la Parole de Dieu sont si grandes qu’elles constituent pour l’Église son point d’appui et sa vigueur et pour les enfants de l’Église, la force de leur foi, la nourriture de leur âme, la source pure et permanente de leur vie spirituelle. »

Bref, l’Évangile, c’est Jésus en personne. (Mc1, 1 Ac5, 42. 17, 3, 17)

D’ailleurs, le livre des Actes des Apôtres résume ainsi le contenu de la Bonne Nouvelle : « Jésus est le Seigneur. » (Ac11, 21)

Aussi,  Paul est-il fermement attaché à la Parole du Christ, manifesté pour les Nations vers lesquelles il se sent envoyé. Il l’écrit clairement : « Paul, serviteur de Jésus Christ, appelé à être apôtre, mis à part pour annoncer l’Évangile de Dieu. Cet Évangile, qu’il avait déjà par ses prophètes dans les Écritures saintes, concerne son Fils, issu selon la chair de la lignée de David, établi, selon l’Esprit Saint, Fils de Dieu, avec puissance par sa résurrection d’entre les morts, Jésus notre Seigneur. » Voilà, la cause qu’il défend et que doit défendre l’Eglise dans le monde de ce temps et dans les temps à venir.

 

        « JE LE FAIS… »

Il n’est pas outrancier d’affirmer ceci : le christianisme ne doit pas devenir une sorte psittacisme doctrinal béat, mais il doit incarner, sans cesse, un pragmatisme prophétique et messianique pour tous  les peuples de la Terre. Il y a donc à faire et à refaire la Grande Route de l’Homme, des hommes et femmes, avec le Fils de l’homme qui est aussi Fils de DIEU, Jésus Christ, Dieu fait Homme pour que tous les hommes et femmes prennent le Chemin de Dieu. Dans ce verset le verbe « faire » doit nous rappeler ce que disait Saint Jacques. Il ne suffit pas de croire : «Tu crois que Dieu est un ? Tu fais bien. Les démons le croient, eux aussi, et ils frissonnent. De même, que sans souffle, le corps est mort, de même aussi, la foi est morte sans œuvres. » (Jc2, 19.26) LESQUELLES ?

Celles que nous inspirent les Actes de la vie de Jésus ; celles que nous suggère notre conscience d’hommes et de femmes éclairés par « la Foi et la Raison, qui sont comme les deux ailes qui permettent à l’esprit humain de s’élever vers la contemplation de la vérité. (Jean Paul II)

Les grands chantiers de Justice en ce monde blessé, de solidarité et de  réconfort en pleine pandémie, de vérité et de paix au cœur des fake news ; les œuvres de vie contre les forces de mort, soutenus que nous sommes par le Sauveur, Jésus Christ. Chacun ou chacune peut et doit agir ; C’est le sens du « Je » je fais en sachant, qu’il suffit d’un peu de levain pour faire lever la bonne pâte du pain d’amour nécessaire à l’appétit de vivre pour toutes et tous.

        

Jour après jour l’Évangile nous réclame.

En Lui le remède de vie éternelle.

Au Souffle Saint d’une espérance nouvelle.

Christ Vivant s’offre à nous tous corps et âme.

 

                            Père Jean Parfait CAKPO.

Je le fais à cause de l'Evangile.
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