PAROISSE SAINT THOMAS DE LA TOUQUES
Le 14 Novembre 2021 - Année B. XXXIIIème dimanche
Daniel 12, 1-3 / Psaume 15 / Hébreux 10, 11-14.18 / Marc 13, 24-32
Elle n'est inscrite sur aucun calendrier d'ici-bas. Nul ne peut prétendre en déterminer le moment, le jour, le lieu encore moins son heure. Et pourtant une seule chose est certaine : elle se réalisera, la venue de notre Seigneur Jésus Christ. Elle fait partie intégrante de notre Profession de foi, notre credo. Selon la forme du Symbole des Apôtres, nous proclamons : "Il est assis à la droite du Père, d'où il viendra juger les vivants et les morts." Selon la forme de Nicée Constantinople, nous professons : "Il reviendra dans la gloire..." Justement ! C'est ce retour glorieux de Dieu que décrit le prophète Daniel dans son livre qu'on a appelé "la mère de toutes les apocalypses bibliques et extra bibliques." L'auteur y parle des derniers temps en expliquant que c'est un temps de délivrance. (Dn est de 167-164 avant Jésus Christ.) Quelques siècles plus tard, saint Marc dans son évangile chapitre 13, 24-32 s'inspire des prophéties de Daniel pour écrire ce qu'on appelle l'Apocalypse synoptique : "Jésus y parle aussi d'un temps qui sera celui de la délivrance des élus après les moments de détresse. Jésus explique que Dieu enverra les anges pour rassembler les justes "les élus des quatre coins du monde." Mais où trouver la clé de discernement de ces prophéties ?
Notre Rabbi Jésus a répondu par un verset qui ressemble à une courte parabole, aux ramifications infinies. En effet, il déclare à ses auditeurs : "Laissez-vous instruire par la comparaison du figuier : dès que ses branches deviennent tendres et que sortent les feuilles, vous savez que l'été est proche. De même, vous aussi, lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le Fils de l'Homme est proche."
Nous voilà plongés en pleine dendrologie. Les liens intimes de l'humanité avec les arbres sont connus depuis fort longtemps. Vous rappelez-vous le cri de l'ange dans le texte lu le jour de la Toussaint ? "Ne faites pas de mal à la terre, ni à la mer, ni aux arbres..." (Ap 7, 3) À propos du figuier, il est bon de savoir qu'il y en a 800 variétés dans le monde. Faut-il y voir une pluralité des dons et charismes de l'Esprit SAINT au cœur du Peuple de Dieu et des nombreuses racines des justes, des servantes et serviteurs de Dieu ? Du reste, saint Paul écrit que les dons sont variés mais c'est un seul Esprit qui travaille. (1Co 12-14)
Dans les interprétations rabbiniques, le figuier comme le sycomore représente la science des mystères sacrés et la sagesse de vie.
Laissez-vous instruire par le figuier qui est, dans ce sens, une invitation à méditer les évènements de notre histoire individuelle et collective pour nous convertir et nous tourner vers Dieu.
Enfin, le figuier est un arbre qui vit plus de 300 ans. Il est symbole de stabilité et de fidélité à travers les saisons. Comme l'écrit le philosophe Sénèque : "Seul l'arbre qui a subi les assauts du vent est vraiment vigoureux, car c'est dans cette lutte que ses racines mises à l'épreuve se fortifient."
Vous aussi, bien-aimés, vous êtes sans doute secoués par des épreuves diverses. Jésus nous dit : "Laissez-vous instruire par la parabole du figuier." Vous serez alors enracinés dans le Christ. Il vous rendra capable de dire comme le psaume 15 : "Je garde le Seigneur devant moi sans relâche ; il est à ma droite, je suis inébranlable. Voilà pourquoi, "Mon cœur exulte, mon âme est en fête, ma chair elle-même repose en confiance." Oui confiance et espérance à vous toutes et tous.
Bref, creusez la foi et plantez-y le figuier de la vie. Elle sera robuste, belle, grande, chargée de fruits, sous la rosée de la grâce, pour traverser les saisons de l'existence. Jésus prépare de nouveaux printemps christiques. Devant sa face ! Quel débordement de joie !
Père Jean-Parfait CAKPO