PAROISSE SAINT THOMAS DE LA TOUQUES
Huitième dimanche ordinaire C. Samedi 26 Février 2022
Si 27, 4-7 / Psaume 91 / Co 15, 54-58 / Lc 6, 39-45
 
"Bien-aimés, soyez fermes, soyez inébranlables."
Dans le Seigneur, le Christ Jésus, l'ineffable et l'adorable.
 
Dans un épisode de l'évangile selon Saint Marc (8, 22-26), dans une ville appelée Bethsaïda, l'auteur rapporte que Jésus avait guéri un aveugle. Après lui avoir imposé les mains, Jésus lui posa cette question : "Vois-tu quelque chose ?" L'homme répondit : "J'aperçois les gens, je les vois comme des arbres. Mais ils marchent." (Marc 8, 22-26). Aussi étonnante que puisse paraître cette réponse, elle fait entendre, en creux, la métaphore de l'homme et des arbres.
Ben Sira, le sage, dans la première lecture et Jésus lui-même dans l'évangile selon Saint Luc, emploient cette comparaison. Le premier déclare que c'est le fruit qui manifeste la qualité de l'arbre. C'est ainsi que nos paroles et nos actes dévoilent la qualité de l'arbre que nous sommes. Car les paroles sont un moyen de connaître les sentiments profonds des hommes et femmes. Quelques siècles plus tard, puisque le Livre du Siracide date du IIème siècle av. J.C., le Seigneur, notre Rabbi a poursuivi son enseignement en affirmant : "Un bon arbre ne donne pas de fruit pourri. Jamais non plus un arbre qui pourrit ne donne de bon fruit." (Luc 6, 43)
Si tel est l'enseignement du Christ, une question s'impose : Quel fruit devons-nous produire ? Dans la double lumière de l'évangile et de la deuxième lecture, j'en vois trois.
Le premier, c'est la foi, en tant qu'elle est un attachement indéfectible au Christ. La foi est également un enracinement et sa vigueur provient du mystère de la Résurrection de Jésus. Aussi, Saint Paul instruit-il les Chrétiens de Corinthe en ces termes : "Rendons grâce à Dieu qui nous donne la victoire sur les fors de la mort." Il ajoute : "Soyez fermes, soyez inébranlables." Mais pour que notre enracinement ne soit pas inutile et inefficace, nous sommes invités à porter un autre fruit.
Le deuxième, l'humilité comprise comme la vérité de notre être, la vérité de notre état, de notre dignité de filles et fils de Dieu.
C'est également, la sincérité de l'esprit. L'humilité est indispensable. Jésus nous le rappelle en affirmant : "Le disciple n'est pas au-dessus du maître." Parfois pourtant, j'ai l'impression que certaines personnes dans l'Eglise et dans nos communautés se considèrent au-dessus des autres et même au-dessus de Jésus et de son Évangile. C'est une tentation pour nous toutes et tous. L'humilité dans nos relations réside aussi dans notre capacité à nous remettre en cause, nous-mêmes. L'avertissement de Jésus est plus que clair. Il dit à cet effet : "Comment peux-tu dire à ton frère : Frère, laisse-moi retirer la paille qui est dans ton œil, alors que tu ne vois pas la poutre qui est dans le tien ?" (Luc 6, 42) L'humilité est vraiment l'antidote de l'hypocrisie que dénonce Jésus. Ailleurs dans l'évangile, Jésus qualifie ce défaut de levain des pharisiens. En effet, ce sont ces derniers que Jésus qualifie de guides aveugles parce qu'ils marchent en dehors de la lumière qui est le Christ. À la vérité, toute personne qui marche dans les ténèbres est aveugle. Alors que Jésus déclare : "Si quelqu'un marche à ma suite, il ne verra pas les ténèbres, il aura la lumière de la vie." (Jn 8, 12)
Bien-aimés, prions les uns pour les autres afin que notre marche baigne dans cette lumière. Comme Saint François d'Assise qui priait ainsi : "Seigneur, que devienne toujours plus lumineuse en nous la connaissance que nous avons de Toi." Connaissance mystique que Saint Paul dévoile dans son épître aux Corinthiens : un jour ce qui est mortel revêtira l'immortalité pour l'éternité. Puisque nous marchons vers cette éternité bienheureuse, enlevons de nos cœurs les épines du mal et les ronces de la méchanceté pour que notre vie porte ce fruit :
Le troisième fruit : la bonté. Elle a la particularité de nous diviniser, c'est-à-dire de nous faire adopter, selon les mots de Saint Paul, les mêmes attitudes et les mêmes sentiments et projets qui sont de Dieu et en Dieu, le Père plein de Bonté. Jésus poursuit : "L'homme bon tire le bien du trésor de son cœur qui est bon."
Ce n'est certainement pas pour rien qu'en français, bonheur et cœur riment bien. Mais pour écrire  bonheur, il faut commencer par écrire : Bon.
 
 
Père Jean Parfait CAKPO
Homélie du samedi 26 février 2022.
Homélie du samedi 26 février 2022.
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