PAROISSE SAINT THOMAS DE LA TOUQUES
IIe Dimanche de Pâques - Année C - 24 avril 2022
Ac 5, 12-16 / Ap 1, 9-11a.12-13.17-19 / Ps 117 / Jn 20, 19-31
Pour la foi, la recherche des preuves
C'est aussi une mise à l'épreuve.
Dans la vie "Il y a toujours quelqu'un d'absent." (Jean GROSJEAN) Quelqu'un d'absent au milieu de nous. Absent de nos rendez-vous, comme à ce rendez-vous hebdomadaire qu'on appelle la messe, l'Eucharistie. Il y a aussi l'absent de nos pensées, de nos idées, de nos visions et prévisions. Ce qui nous fait poser des questions : "Est-ce qu'elle pense à nous ? Est-ce qu'il est avec nous ? L'évangile de ce deuxième dimanche de Pâques affirme : "Or, l'un des Douze, Thomas, appelé Didyme, n'était pas avec eux." Saint Jean précise dans l'évangile que c'est Thomas Didyme. Ce qui veut dire double. Or nous le savons "L'homme et la femme ne sont pas sans être double ou triple ..." (Eric BINET) Alors, vous comprenez que, parfois il y a un absent au-dedans de nous ; quelqu'un qui est des nôtres mais qui n'est pas avec nous ... Il est peut-être au marché quand nous sommes à l'église. C'est notre Thomas. C'est notre double. Thomas est jumeau. A propos de cet Apôtre, une lecture superficielle et un raccourci facile de cet évangile ont voulu faire de lui le saint Patron de tous les mécréants, le défenseur de tous les athées et le porte-parole de tous les agnostiques. Imaginez-vous que l'on fasse de Saint Pierre qui a renié trois fois Jésus, le patron des hérétiques et de tous les apostats ? On oublie que Thomas était tellement attaché à Jésus qu'il avait déclaré avant la résurrection de Lazare : "Allons tous mourir avec lui." (Jn 11, 16) En fait, ce que nous enseignent les textes de ce dimanche peut consister en trois actes forts et humbles : Cultiver la foi. Célébrer la miséricorde. Rayonner la Paix. Bien-aimés filles et fils de Dieu, cultivons la foi. Le mystère de la résurrection du Christ ouvre dans nos vies un immense jardin de grâces où doivent fleurir les Actes de la foi. Dans la première lecture, il est d'ailleurs écrit que "des foules d'hommes et de femmes en devenant croyants s'attachaient au Seigneur." Et dans l'Evangile, Saint Jean conclut qu'il existe "beaucoup d'autres signes que Jésus a réalisés en présence de ses disciples et qui ne sont pas mis par écrit dans ce livre". Mais ceux-ci ont été mis afin que vous croyiez que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu et afin que, par votre foi, vous ayez la vie en son nom. C'est encore pour la foi que Jésus, lui-même, dit à Thomas, "cesse d'être incrédule, sois croyant."
Thomas lui dit alors : "Mon Seigneur et mon Dieu !"
C'est là une profession de foi en tout lieu.
Thomas lui dit alors : "Mon Seigneur et mon Dieu !"
C'est une totale adhésion au Fils de Dieu.
Thomas lui dit alors : "Mon Seigneur et mon Dieu !"
Il reconnaît que rien n'est impossible à Dieu.
Thomas lui dit alors : "Mon Seigneur et mon Dieu !"
N'est-ce pas dire que sa Résurrection a bien eu lieu ?
Thomas lui dit alors : "Mon Seigneur et mon Dieu !"
De Jésus, serez-vous témoins dans vos milieux ? Mais comment ?
Par la deuxième attitude dont je vous parlais : célébrer la miséricorde. Aujourd'hui en la fête de la divine miséricorde, nous reconnaissons que Dieu est amour et qu'il est bonté suprême. Célébrer sa miséricorde, c'est pardonner à celles et ceux qui nous ont fait du tort. Célébrer la miséricorde, à la Saint Thomas, c'est reconnaître Jésus dans les blessés de la vie. Il est important que Jésus ressuscité garde les marques de ses blessures. Dans ses mains, dans son côté transpercé d'où ont coulé l'eau et le sang. Dans notre monde où, hélas, le sang coule encore, répandu comme de la simple eau. Nous devons ouvrir nos mains pour donner nos cœurs, pour aimer davantage celles et ceux qui fuient les horreurs et qui n'ont pas choisi de tout quitter ... C'est cela célébrer la miséricorde. Pour que la PAIX advienne.
C'est la troisième attitude à laquelle la Parole de Dieu nous invite : Par trois fois dans cet évangile, Jésus dit SHALOM, LA PAIX SOIT AVEC VOUS. Mais qu'est-ce que la Paix ?
Dans son message, le Pape François écrit ceci : "La paix, en effet, est le fruit d'un grand projet politique qui se fonde sur la responsabilité réciproque et sur l'interdépendance des humains. Mais elle est aussi un défi qui demande à être accueilli, jour après jour. Il est très facile de reconnaître trois dimensions indissociables de cette paix. La Paix avec soi-même en refusant l'intransigeance, la colère et l'impatience et, comme le disait Saint François de Sales, afin d'offrir un peu de douceur aux autres. La paix avec l'autre : le proche, l'ami, l'étranger, le pauvre, le souffrant, en osant la rencontre. La paix avec la création, en redécouvrant la grandeur du don de Dieu et la part de responsabilité qui revient à chacun d'entre nous en tant qu'habitant du monde, citoyen et acteur de l'avenir." C'est notre devenir en Jésus, le VIVANT.
ALLELUIA !
Père Jean Parfait CAKPO