PAROISSE ST THOMAS DE LA TOUQUES
IIIe de Carême - C - Samedi 19 mars 2022 St Joseph
Ex 3, 1-8 / Ps 102 / 1 Co 10, 1-6 / Lc 13, 1-9
De cet avertissement sérieux
Accueillons un message précieux.
A l'époque où il n'y avait pas encore ni radio, ni télé, ni réseaux dits sociaux, des gens vinrent rapporter "l'affaire des Galiléens que Pilate avait fait massacrer pendant qu'ils offraient un sacrifice." Alors là, fuse un avertissement sérieux : Jésus leur répondit : "Pensez-vous que ces Galiléens étaient de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens pour avoir subi un tel sort ? Eh bien, non, je vous le dis et si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous comme eux." Renversant Jésus, notre Rabbi, et il ajoute un autre exemple : "Et ces dix-huit personnes tuées par la chute de la tour de Siloé, pensez-vous qu'elles étaient les plus coupables ? Eh bien non." C'est comme si, à notre époque, suivant l'actualité du monde, un prédicateur disait : "Croyez-vous que tous ceux qui se sont faits tuer par des terroristes dans telle ou telle zone étaient les plus coupables ? Eh bien non." Ou encore, si Jésus disait : "Croyez-vous que ces ukrainiens qui se sont faits tuer dans l'effondrement de leur immeuble bombardé étaient les plus grands pécheurs ? Eh bien, non." Qu'auriez-vous dit ? Qu'auriez-vous pensé? Le message de Jésus est clair comme de l'eau de roche. L'urgence de la conversion pour toutes, pour tous. Qu'est-ce à dire ? D'une façon générale, l'invitation solennelle du Christ à nous convertir, veut dire une exhortation pressante à secouer notre torpeur spirituelle, à sortir du mal et du péché, à lutter contre nos tendances mauvaises. Le temps de carême exige de nous une modification de notre logiciel intérieur du traitement du réel.
Exemple : Penser que ce sont les autres qui doivent changer et non pas nous est un obstacle à la conversion. Parfois devant des drames ou des situations d'injustice, il y a des gens qui disent : Oh, il n'y a pas de fumée sans feu. S'il leur arrive malheur, c'est qu'ils l'ont cherché, ils ont dû commettre une faute. Jésus récuse littéralement cette manière de vivre en disant : "Vous pensez que ces gens-là auxquels il est arrivé ce drame sont les plus grands pécheurs ?" Détrompez-vous. Si vous ne vous convertissez pas.
Mais se convertir, comment ?
Se tourner vers Dieu, dans le désert de nos vies, se laisser appeler par le Maître du Buisson ardent (Moïse 1ère lecture). Le rencontrer dans la foi, car comme dit Origène : "La foi est le buisson ardent qui brûle dans le désert de nos vies." Et Jésus notre Seigneur a prolongé la flamme de ce buisson ardent par son Amour. Nous devons nous convertir à l'amour. Et justement le psaume 102 est un magnifique poème, un beau chant de l'amour de Dieu pour l'homme, si pécheur soit-il. Car il est écrit : "Il te couronne d'amour et de tendresse ... Lent à la colère, plein d'amour." Autrement dit, à la patience longue. C'est l'illustration que donne la Parabole de Jésus à la fin de cet évangile. "Coupe-le" dit le Maître du figuier. Le vigneron supplie : "Seigneur, laisse-le. Le temps que je bêche autour pour y mettre de l'engrais. Qui sait, peut-être donnera-t-il du fruit à l'avenir. Quel fruit ?"
Paix - Amour - Joie - Patience - Bonté - Bienveillance - Foi - Douceur - Maîtrise de soi (Ga 5, 22)
Voilà des fruits précieux pour un avenir lumineux.
Père Jean Parfait CAKPO