« MAIS LA TERRE VINT AU SECOURS DE LA FEMME »

                                                                 Apocalypse 12, 16

 

Dans l’une des quatre Constitutions conciliaires de Vatican II, intitulée, Lumen Gentium, il est écrit : « Par son adhésion entière à la volonté du Père, à l’œuvre rédemptrice de son Fils, à toute motion de l’Esprit Saint, la Vierge Marie est pour l’Église, le modèle de la foi et de la charité. Par là, elle est membre suréminent et absolument unique de l’Église, elle constitue même, la réalisation exemplaire, typus, de l’Église. » (LG§53. §63) CEC 967.

Voilà pourquoi, elle est au carrefour de la Transcendance et de l’Immanence. Elle rayonne de la grandeur dans la petitesse, elle illumine l’immensité du fini, la surabondance de l’humilité. Elle est tabernacle du Mystère de la divinité dans sa présence à notre humanité, mais aussi dans sa complexité. Le philosophe Emmanuel Levinas affirmait que « rencontrer un homme, c’est être tenu en éveil par une énigme. » Il n’est pas exagéré d’affirmer que, dans le cas de la Sainte Vierge Marie, c’est être hautement tenu en éveil et en émerveillement par une double énigme : celle du mystère de Jésus, du Fils de l’homme, Fils de Dieu et Dieu ; (Ph2,6 ;Jn1,1),d’une part et celle de la Mère de Dieu d’autre part. Mais qui peut la résoudre ? Peut-être l’auteur sacré du psaume. Puisqu’il affirme : «Ma bouche dit des paroles de sagesse, mon cœur murmure des propos de bon sens. L’oreille attentive au proverbe, sur ma cithare, je résous l’énigme. » Ps49 (48)

Autrement dit, c’est par la musique, au cœur des symphonies, dans la louange et les cantiques élogieux que le divin auteur nous entraîne pour la contemplation des œuvres de Dieu et  de ses merveilles. L’une de ces magnificences demeure la Sainte Vierge Marie, Mère de la divine grâce. À propos de son Assomption, saint Jean Damascène, nous redit éloquemment : «Elle qui avait porté le Créateur dans son sein comme un enfant, il fallait qu’elle aille faire son séjour dans la lumière divine. Cette épouse que le Père s’était unie, il fallait qu’elle habite la chambre nuptiale.

 

 

Elle qui avait contemplé son Fils cloué à la croix et qui avait reçu dans son cœur le glaive de douleur qui lui avait été épargné dans l’enfantement, il fallait qu’elle le  contemple trônant avec le Père. »

(Pie XII ; Constitution Apostolique.1950)

Nous pouvons dire que la Vierge Marie est à nos côtés quelles que puissent être les situations existentielles que nous nous connaissons ou déplorons. (C’est ici que se comprend la relation de la Terre avec la femme des saintes Écritures.) Elle apaise nos chagrins. Elle est le Cap mystique qui mène à la Source qu’est son Fils quand nous éprouvons la soif de vivre. (Jn, 37-38) Peut-on le redire plus concrètement ? À la vérité, chacune et chacun de nous peuvent expérimenter dans le cheminement avec la Sainte Vierge, une sœur aînée et aimée, une confidente sûre, une Mère aimante, une amie adorable, une avocate indéfectible, une conseillère inlassable, une icône féminine éternelle. C’est bien ce que corrobore ce verset de Saint Luc : « Une femme dans la foule s’était écriée en écoutant Jésus enseigner : « Heureuse la femme qui t’a porté et allaité ! » Mais lui, il dit : « Heureux plutôt ceux qui écoutent la Parole de Dieu et qui l’observent. »(Lc11, 27-28) Désormais, avec Jésus et la Vierge Marie, le champ du bonheur véritable s’ouvre et s’offre à tous, grandit  et se moissonne à l’infini.

Rien d’étonnant puisque, partout dans les évangiles, Jésus, notre Sauveur et sa Sainte Mère sont des porteurs dynamiques de la  grâce du bonheur. Qu’il vous souvienne pour Marie. Dès qu’elle entra dans la maison de Zacharie, sa cousine Élisabeth proclama cette béatitude : « Heureuse celle qui a cru… » (Luc1, 45) Quant à Jésus, après avoir proclamé les béatitudes : « Heureux ! … (Neuf fois) (Mt5, 3-12) il a toujours œuvré de toutes ses forces pour rayonner le bonheur et l’accomplir pour l’humanité entière. Il nous rappelle les mots du grand écrivain Théophile GAUTIER : « Dieu s’est réservé la distribution de deux ou trois petites choses sur lesquelles ne peut rien l’or des puissants de la terre : le génie, la beauté et le bonheur. » Cela signifie que c’est Dieu qui est la source première de bonheur car « Dieu est amour » (1Jn4, 16)  Dieu aime la vie et redit au cœur de chacune et chacun de nous : « Choisis la vie ! » (Dt30, 19)

 

 

Heureux ceux qui font semailles de justice.

Au jardin de paix, leur moisson est délice.

 

Heureuses les tisserandes de la Relation

Au fil de leur Passion s’embellit la Nation.

 

Heureux les prophètes aux onctions du partage

Au fond de leur message un beau présage.

 

Heureuses les âmes rebelles aux infox

Au palais de leur vie sourd la joie en inox.

 

Heureux les amoureux de la vraie Sagesse

Au ciel des cœurs, couleurs du  bonheur en liesse.

 

Heureuses, Communautés miroir d’Esprit Saint ! 

À la lumière de leur vie, ô Dieu trois fois Saint !

 

Heureux les bons samaritains de ce siècle

Au fronton de l’Histoire, honneur pour les siècles !

Père Jean-Parfait CAKPO.

 

« MAIS LA TERRE VINT AU SECOURS DE LA FEMME »  Apocalypse 12, 16
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