Ouverture à l’autre : l’Unité dans la diversité.

 

Le bienheureux et Saint François, illuminé par l’Esprit Saint, s’appliquait toujours de toutes ses forces à imiter les traces de notre Seigneur Jésus Christ. Il ordonna aux frères de son Ordre, pour l’amour du Christ, de prendre soin des lépreux, des exclus et des condamnés par la société « bien-pensante ». François accepte le risque total, l’ouverture radicale, la disponibilité sans faille (le lépreux, les brigands,…).

Le souffle évangélique qui inspirait François, le frère de tout homme, nous permet de relire la parabole du bon Samaritain et nous amène à reconnaître un frère, même s’il est d’une autre communauté, même s’il pense différemment de nous. La parabole suggère que la référence exclusive à la loi ou au qu’en dira-t-on, peut dessécher le cœur et nous centrer sur le souci de notre propre perfection, voire de notre réputation, au lieu de nous ouvrir aux besoins de l’autre. On sait que Jésus a lutté sans trêve contre ce légalisme et l’hypocrisie qui l’accompagne en rappelant que la vie et le bien de l’homme sont la finalité ultime de la loi elle-même et que toutes les règles et normes de l’agir doivent être soumises à cette finalité. Les prescriptions morales de l’Église sont précieuses pour orienter notre agir mais elles ne nous déchargent pas de l’obligation de discerner, dans les situations complexes de la vie, ce qu’il convient de faire pour éviter les jugements sur les personnes, les condamnations souvent injustes, les choix qui excluent.

Rappelons-nous que le tentateur use de citations bibliques au désert pour tenter le Christ. Il faut donc toujours situer les textes et les situations dans leur contexte historique, voir la globalité d’une personne, se centrer sur notre finalité d’amour et d’accueil de l’autre et se rappeler avant tout l’esprit de l’Évangile qui appelle sans cesse à la protection de l’opprimé.

La volonté de bien agir dans l’esprit de l’Évangile conduit à prendre des risques : celui du choix en conscience, même s’il ne correspond pas au jugement communément admis par notre temps et notre entourage qui peut faire pression, il correspond bien à l’esprit des Béatitudes, de la Vie et de la Vérité. L’esprit Franciscain demande de lire l’évangile pour notre temps et notre vie et nous amène à discerner, en conscience, ce qui est bon pour l’Homme, à l’éclairage des valeurs bibliques. On peut lire dans cette perspective, la parabole des talents qui condamne le serviteur qui n’a rien osé tenter par peur du jugement du maître et préfère s’abstenir pour ne prendre aucun risque. Cette attitude est à l’opposé de celle du Christ qui a pris tous les risques pour nous sauver et qui a accepté la condamnation des légalistes de son temps. C’est à une éthique de la liberté et de la responsabilité vis-à-vis du frère que nous sommes invités par l’Évangile. La méditation des Béatitudes et la prière à l’Esprit Saint peuvent nous aider à développer ce courage d’être qui permet d’accepter la diversité pour participer à l’Unité du Corps du Christ et produire les fruits de l’Esprit : « Amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi ».

 

 

Ouverture à l’autre : l’Unité dans la diversité.
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