Croissance spirituelle selon St François d’Assise.
02 déc. 2022Croissance spirituelle selon St François d’Assise
La croissance est un projet de Dieu sur Sa Création. « Croissez et multipliez » est répété 4 fois au début de la Genèse, sur les oiseaux, sur l’homme et la femme et 2 fois sur Noé et ses fils. Paul nous dit : « C’est Dieu qui fait croître » (1 Co 3,6). Pour les Franciscains, toute croissance économique doit être au service des autres et du bien commun. Mais c’est ici de croissance spirituelle de l’être dont nous aimerions parler…
Les paraboles dites « de croissance », notamment la graine de moutarde, le levain dans la pâte ou la semence qui tombe en terre, soulignent notre petitesse et notre non-action dans le processus. Nous sommes les témoins de la finalité de cette croissance qui protège la vie (nids dans l’arbre, épice, pain). Cette puissance de vie à l’œuvre dans le monde nous dépasse totalement et nous ne pouvons que rendre grâce.
Cela veut-il dire que notre action est inutile, que nous devons tout simplement laisser faire, lâcher-prise comme on dit ?
Que nenni ! se laisser faire par Dieu n’est pas démissionner ! C’est bien l’homme qui sème et c’est bien la femme qui place le levain dans la pâte. C’est par une action humaine que ce processus est initié. C’est notre action qui coopère à l’œuvre de croissance. Nos gestes sont potentiellement porteurs de vie et la puissance de Dieu, à l’œuvre dans le monde, fournira un fruit qui nous dépasse.
François d’Assise nous montre le chemin de cette action de croissance et de recherche du Royaume, ce refus de l’acceptation de la tiédeur d’une vie chrétienne vivotante et médiocre. Il nous montre le chemin vers la sainteté à laquelle nous sommes tous appelés. François a mis à l’œuvre cette révélation de Jean le Baptiste : « Il faut qu’il grandisse et que moi, je diminue » (Jn3,30). La vie du Saint, qui aboutira aux stigmates, nous montre jusqu’en son corps, ce chemin de sainteté qui consiste à se laisser transformer par, pour et en Lui, afin d’être toujours plus configuré au Christ. François nous montre ce chemin de désappropriation, de dépouillement des attachements aux biens extérieurs comme à son ego non mature, à ses désirs futiles ou à sa volonté de pouvoir, d’avoir et de savoir. Poser son regard intérieur et extérieur sur le Christ, entretenir un désir fort de Lui, être ouvert à Sa volonté de me transformer sont des chemins de sanctification.