Humilité et patience, un cheminement vers le Royaume, selon St François.

(inspiré d’un article du Frère Daniel Painblanc, ofm cap).

 

L’humilité ne naît pas du repli sur soi ni d’un sentiment d’infériorité ou d’indignité mais est le chemin à prendre pour participer au Royaume, dans l’unité, la Paix et la Joie.

Pour François, humilité et patience sont des expressions même de l’Être de Dieu, des attributs que Dieu révèle en son fils. François nous invite à apprendre à vivre selon ce que nous sommes vraiment, filles et fils de Dieu. « Devenir humble et patient, c’est vivre de l’Esprit du Seigneur » écrit-il dans la règle Bullata.

Alors, comment y parvenir ?

François distingue clairement 3 étapes majeures pour ses frères mineurs :

  1. Se décentrer. Contempler Jésus, fils de Dieu, qui s’humilie dans son incarnation « Il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes » (Ph 2,7) ; il le fait en venant sous l’humble apparence de l’hostie (Admonition : lettre aux frères, 1) ; il s’est fait serviteur lavant les pieds de ses disciples ; il est venu non pour être servi mais pour servir (Adm 4) ; contempler comment Jésus a supporté la Passion de la Croix (Adm 6) et comment il supporte encore d’être mis en Croix par nos vies et nos péchés (Adm 5).
  2. Nous regarder tel que nous sommes. Considérer en nous, ce qui est contraire à cette humilité et patience divine, à ce mouvement divin de kénose et discerner en nous, dans nos relations aux autres et à Dieu, là où est l’Esprit du Seigneur et là où il n’est pas. Pour cela, se poser la question : quelle est l’inspiration profonde de mon comportement et quel est l’esprit qui nous fait vivre ? Il n’y a selon François pas d’autre voie que d’avoir le courage de la connaissance de soi, de nos blessures et de l’acceptation de nos fragilités et faiblesses pour en faire un lieu de conversion, d’ouverture à la force de vie de l’Esprit du Seigneur.
  3. Appliquer notre volonté (nos efforts sont nécessaires, Adm 10) et surtout prier pour recevoir la grâce de la désappropriation de nos égoïsmes nous repliant sur nous-même, nous troublant ou nous mettant en colère. Ce décentrement est permis par l’amour que j’ai pour Dieu et le sentiment de gratitude et d’émerveillement ressenti pour tout ce qui m’arrive. L’humilité est le fruit d’un renoncement à la toute- puissance, à vouloir occuper toute la place, à tout comprendre, à tout contrôler. Nous pouvons nous laisser conduire par l’Esprit à prendre notre juste place, à offrir notre contribution à partir de ce que l’on est en vérité. N’ayant plus rien en propre (« Il faut qu’il grandisse et que je diminue » Jn 3,30), nous devenons serviteur de Dieu, image et ressemblance de Christ humble et dépossédé de Lui-même (Adm 1), alors, les énergies divines nous uniront à Lui afin d’entrer et de demeurer dans l’Unité du Royaume de Dieu dans un esprit de fraternité et minorité : « Heureux les pauvres en esprit, car le Royaume des Cieux est à eux » (Adm 14,1 citant Mt 5,3). « Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu » (Mat 5,8).

 

 

Humilité et patience, un cheminement vers le Royaume, selon St François.
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