Vers une sobriété heureuse, selon St François d’Assise.
28 janv. 2023Vers une sobriété heureuse, selon St François d’Assise
Nous connaissons bien l’importance accordée par Saint François à dame pauvreté ainsi qu’à l’humilité et la simplicité… et si la sobriété en était la synthèse actuelle pour notre temps ?
« Soyons sobres » dit Saint Paul aux Thessaloniciens (1Th 5,8).
Pouvons-nous vivre sobrement au XXIè siècle, dans une société d’abondance, avec une course effrénée à la technologie, des biens de consommation à foison et des divertissements toujours plus sophistiqués ? Existe-t-il un autre chemin à suivre, un modèle de vie plus simple qui ne serait pas régression, un modèle qui met l’homme et la Création au centre et non le pouvoir et l’argent ? Un modèle qui, vécu au quotidien, a pour fruits une liberté vraie, une vie fraternelle et une continuelle louange à Dieu ?
Tout d’abord, vivre sobrement ne signifie aucunement une régression à l’âge de pierre ni même vivre de façon triste et austère ! Bien au contraire nous disent ceux qui y parviennent, la sobriété rend plus léger, plus disponible, plus libre. La sobriété et la joie vont de pair, comme dans le Magnificat.
Sur le plan spirituel, la sobriété permet la vigilance et la persévérance dans nos pratiques spirituelles afin de nous détacher des biens matériels et des soucis du monde pour se simplifier, vivre sans désirs superflus, s’unifier et rester centré sur la finalité eschatologique de notre foi : le retour du Seigneur. « Soyez sobres, veillez ! Votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, rôde, cherchant qui dévorer » (1P 5,8). Plus légers, centrés sur l’essentiel, nous sommes plus sensibles au sens de la vie, plus enclins à rendre grâce, plus apaisés et joyeux.
Sur le plan social, la sobriété permet de revoir ses priorités, dans un monde assailli par le virtuel ; le chemin est alors de retrouver le goût de vivre au plus près des personnes, de se soucier des plus fragiles et de partager… vivre avec son cœur et pas prioritairement avec son mental, se désapproprier de soi comme disait St François pour accueillir l’autre, être plus généreux, fraternel et ouvert à sa singularité… nous sommes alors aussi plus heureux, plus responsable et plus libre.
Sur le plan de la Création, c’est prendre conscience des ressources limitées de la terre et décider de ne plus participer à la consommation excessive, l’exploitation effrénée et sans limite de notre planète pour « sauvegarder notre maison commune » et privilégier le bien commun, mettre un frein au « toujours plus » qui met l’avoir le pouvoir et le savoir au centre de nos vies.
Cela ne semble vraiment possible de nos jours qu’avec l’aide de l’Esprit Saint pour passer de l’évangile à la vie et de la vie à l’évangile… « sans moi, vous ne pouvez rien faire » (Jn 15,5) ; un beau projet de vie qui reste encore un horizon à atteindre pour beaucoup d’entre nous.
L’exemple et l’intersession de Saint François peut nous aider au quotidien à nous convertir à la sobriété qui, n’en doutons pas, nous rendra heureux ! François qui appelait « frère » ou « sœur » tous les éléments de la Création. « La sobriété qui est vécue avec liberté et de manière consciente, est libératrice. Ce n’est pas moins de vie, ce n’est pas une basse intensité de vie mais tout le contraire ; car, en réalité ceux qui jouissent plus et vivent mieux chaque moment, sont ceux qui cessent de picorer ici et là en cherchant toujours ce qu’ils n’ont pas, et qui font l’expérience de ce qu’est valoriser chaque personne et chaque chose, en apprenant à entrer en contact et en sachant jouir des choses les plus simples » nous rappelle le Pape François dans son Encyclique Laudato Si’.
A nous, à notre vitesse et en fonction de notre prise de conscience, de prendre la responsabilité de simplifier nos vies, d’écrire un nouveau Cantique des créatures par notre façon d’être et de nous comporter afin d’aimer toujours plus, d’un amour vrai, fort et authentique.
Si vous souhaitez participer à la prochaine rencontre de la Fraternité Franciscaine laïque du territoire Deauville/Lisieux : rendez-vous le 4 février à 14h chez les Sœurs Franciscaines au 143 Av de la République à Deauville. Pour tout renseignement, appelez Nadine Deswasière : 0673579622.