La non-violence, chemin de liberté

 

 

Lorsque l’on pense non-violence, on pense Gandhi ou Martin Luther King. Jésus-Christ puis François d’Assise étaient bien avant eux des exemples à suivre. Les citations ne manquent pas dans les évangiles : « Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent » (Mt 5,44) ; dans le Sermon sur la montagne, Jésus déclare bienheureux les doux et les artisans de paix (Mt 5, 4,9), il interdit à ses disciples de céder à la colère ou d’injurier autrui (Mt 5,21-22) et il les invite à se réconcilier avec leurs adversaires (Mt 5, 23-31). Il adresse une série d’injonctions à ses disciples : « Je vous dis de ne pas résister au méchant. Au contraire, si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui aussi l’autre. A qui veut te prendre ta tunique, laisse aussi ton manteau. Si quelqu’un te force à faire mille pas, fais-en deux mille avec lui » (Mt, 38-41). La pointe de ses enseignements étant bien sûr : « Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent » (Mt 5,44). Lors de son arrestation, Jésus n’adresse aucune parole de rejet ni de condamnation à Judas ou aux autres personnes présentes lors de son procès ou absentes par peur. Mieux : son procès et sa crucifixion apportent la preuve ultime de sa douceur et de sa force d’âme, les deux piliers de l’action non-violente.

La non-violence est d’abord une force intérieure qui suppose un travail d’intériorité et de méthode pour s’accepter, vivre en vérité avec ses dons et ses faiblesses et se reconnaître pauvre devant Dieu, tout étant reçu de Lui. C’est aussi reconnaître sa propre violence et y renoncer en conscience, surveiller ses pensées, gestes, paroles et réactions et apprendre à les analyser et les sublimer en les offrant à Dieu.

La non-violence, c’est aussi dépasser son petit moi et laisser cette force intérieure inspirée par l’Esprit Saint, s’exprimer dans des actions. Renoncer au dualisme qui créé la division du « nous contre eux », du « bon et du mauvais » du « j’aime et je n’aime pas » qui présente l’autre comme source du mal, souvent par peur de la différence. L’évangile et François nous le rappellent : l’amour ne peut grandir qu’en renonçant à juger, à maîtriser et à posséder. François, à la suite de Jésus, ne possédait rien et refusait de s’approprier quoi que ce soit. Sa paix intérieure en faisait un homme de paix. Son unité vécue avec toutes les créatures, l’amour de chaque être humain, même celui présenté comme le plus méprisable (lépreux, brigands) ou comme un ennemi (Sultan) l’amenait à voir le divin en chacun.

La non-violence c’est apprendre à pardonner, apprendre la patience pour se mettre au rythme de l’autre car lentement, nous grandirons en amour, en compassion et en Joie, dans la Paix.

Les cercles du silence, fondés par des Franciscains en 2007, les jeûnes et autres actions pour la Paix peuvent paraître insignifiantes face aux violences ou injustices combattues. Leur « force d’âme » peut sembler ridiculement faible face aux puissances de ce monde. Les Franciscains l’ont exprimée ainsi : « Si je veux vire un peu de mon appel à la vérité et à l’évangile comme François d’Assise… il me faut accepter ma faiblesse, être à l’aise avec ma vulnérabilité, abandonner la prétention de tout maîtriser, et ne plus faire obstacle à la force de Dieu qui alors a le champ libre pour agir en moi ». On retrouve bien la déclaration de Saint Paul : « Quand je suis faible, c’est alors que je suis fort » (2Co 12,10). La faiblesse devient le lieu de l’épiphanie de Dieu et de la communion avec autrui.

La non-violence a, dans notre être même, l’effet d’une conversion, d’un retournement intérieur, d’une maîtrise de ses « animaux », de ses ombres et ténèbres qui nous habitent par la Lumière de Christ. Elle correspond à un nouveau commandement demandé par Jésus dans les Béatitudes et requiert de notre part intentions consciente d’aimer l’autre, attentions à nos pensées et comportements et la Grâce de l’Esprit Saint pour parvenir à l’incarner au quotidien.

Nous pouvons chanter ce chant écrit par Saint François : « Seigneur, fait de moi un instrument de Paix ».

Prière de Saint François d’Assise

« Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix »

 

« Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix, Là où est la haine, que je mette l’amour.

Là où est l’offense, que je mette le pardon. Là où est la discorde, que je mette l’union. Là où est l’erreur, que je mette la vérité.

Là où est le doute, que je mette la foi.

Là où est le désespoir, que je mette l’espérance. Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière. Là où est la tristesse, que je mette la joie.

 

O Seigneur, que je ne cherche pas tant à être consolé qu’à consoler,

à être compris qu’à comprendre, à être aimé qu’à aimer.

 

Car c’est en se donnant qu’on reçoit, c’est en s’oubliant qu’on se retrouve, c’est en pardonnant qu’on est pardonné,

c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie. »

 

 

Si vous souhaitez participer à la prochaine rencontre de la Fraternité Franciscaine laïque du territoire Deauville/Lisieux : rendez-vous samedi prochain 4 février à 14h chez les Sœurs Franciscaines au 143 Av de la République à Deauville.

Pour tout renseignement, appelez Nadine Deswasière : 0673579622.

 

 

 

La non-violence, chemin de liberté.
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