PAROISSE ST THOMAS DE LA TOUQUES
IIème Dimanche de Pâques - A - Dimanche 16 Avril 2023
Actes 2, 42-47 / Ps 117 / 1 P1, 3-9 / Jn 20, 19-31
"Heureux les miséricordieux" (Mt 5, 7)
Ils seront enfants du Père des Cieux !
Elle a ouvert les portes de la sainteté à de nombreux hommes et femmes. Comme St Augustin, Ste Marie-Madeleine, St Pierre, Sainte Faustine qui en est le chantre universel. Elle a modifié notre regard, nos lectures et relectures de vie spirituelle. Elle a bouleversé la trajectoire de la mystique biblique et théologique : faut-il la nommer ? La Miséricorde. S'il fallait retenir un seul mot, une seule réalité en ce dimanche, c'est la miséricorde. Nous fêtons en ce dimanche, IIème de Pâques, la solennité de la Divine Miséricorde. Sainte Faustine KOWALSKA (1905-1938), religieuse polonaise qui a été voyante du cœur miséricordieux de Jésus, affirme que la miséricorde "c'est le plus grand attribut de Dieu". C'est son nom ! Et pour ceux qui aiment la spiritualité de Ste Thérèse de Lisieux, la sainteté selon elle consiste à accomplir de petits actes pleins d'amour dans la vie quotidienne, tout en reconnaissant avec humilité ses faiblesses, ses péchés, mais en apprenant à s'abandonner comme un enfant, en toute confiance, à la miséricorde de Dieu. Cependant, n'allez pas imaginer, frères et sœurs bien-aimés, que la spiritualité de la miséricorde serait la dernière trouvaille de quelques illuminés de la boutique de Dieu qui, pour achalander les fidèles clients seraient prêts à arrondir les angles de la terrible image de Dieu. Loin s'en faut. Toute la Sainte Ecriture en est remplie de signatures. Tenez par exemple, le prophète Osée (-782-753) avant J.C. disait déjà dans ses oracles de la part de Dieu : Dites à mon peuple ceci : "C'est la miséricorde que je cherche et non les sacrifices." (Os 6, 6) Jésus lui-même s'est trouvé à citer cette phrase un jour où il était critiqué d'accueillir les pécheurs (Mt 9, 13) Dans sa première prédication il déclare : "Heureux les miséricordieux." (Mt 5, 45) Plus près encore de nous, dans la deuxième lecture de cette sainte messe, le premier verset de l'épître de St Pierre est une action de grâce, un remerciement en l'honneur du Dieu des miséricordieux : "Béni soit Dieu le Père de notre Seigneur Jésus Christ : dans sa miséricorde, il nous fait renaître pour une vivante espérance grâce à la résurrection de Jésus Christ."
MAIS C'EST QUOI LA MISERICORDE DIVINE ?
La miséricorde de Dieu se manifeste dans son immense bonté envers ses créatures. C'est la grâce ineffable dont il déborde jusqu'à nous. La miséricorde, c'est également la tendresse paternelle et maternelle, matricielle, dont Dieu entoure et embrasse chacune et chacun de ses enfants pour nous sauver des attaques du Mal. Elle est puissance à pardonner. Elle est patience sans fin. On la retrouve dans la générosité sans calcul de Jésus envers les autres, les pécheurs. Jésus fait preuve de miséricorde envers Pierre qui l'a renié trois fois. Il applique ce conseil qu'il nous a donné : "Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés." Il fait preuve de miséricorde envers la femme adultère. Il lui dit : "Femme, qui t'a condamnée ? Elle répondit : Personne Seigneur. Jésus lui dit : Moi non plus, je ne te condamne pas. Va et ne pèche plus." (Jn 8, 11)
Dans l'évangile de ce dimanche, Jésus nous dévoile deux dimensions de sa miséricorde envers Thomas, son apôtre. La Patience (Huit jours durant, il attend.) Et quand il fait son apparition, il se montre indulgent envers lui. Bref, la miséricorde de Dieu doit provoquer en nous la conversion sur l'image de Dieu. L'humanité et beaucoup de chrétiens encore continuent de publier ou de voir en Dieu un juge redoutable, un père fouettard, une mère très sévère, un contrôleur sans pitié, un surveillant au regard perçant prompt à balancer une contredanse à la moindre incartade. Ce Dieu là c'est comme le dit le Père Maurice BELLET "Un Dieu Pervers". Non. Notre Dieu est miséricordieux, il est bon. Il fait se lever le soleil sur les justes et les méchants, et fait pleuvoir sa pluie dans le jardin de tous. Telle est la bonne nouvelle : Elle devrait provoquer en nous la Joie et la Foi ou la Joie de la Foi.
St Pierre et St Jean, respectivement dans la IIème lecture et l'évangile, nous le demandent. Ecoutez : "A vous que la puissance de Dieu garde dans la foi. Aussi vous exultez de joie, même si vous êtes affligés par toutes sortes d'épreuves."
Le dernier mot du Psaume 117, c'est La JOIE.
Le dernier mot de la IIème lecture, c'est La FOI.
Et St Jean conclut l'évangile en disant, c'est pour que vous croyiez !
Alors Jésus nous le redit, comme à Thomas.
Cesse d'être incrédule, sois croyant !
Et ne cherche pas de faux-fuyants.
Cesse d'être incrédule, sois croyant.
Et le quotidien de ta vie sera flamboyant !
Père Jean Parfait CAKPO