Journée de la Paix- Discours de l'ambassadeur de la République tchèque.

Célébration de l’Enfant Jésus de Prague

Eglise de St Augustin

Deauville

  Discours de Son Excellence Michal Fleischmann

Ambassadeur de la République tchèque en France
23 décembre 2023

Père Jean-Parfait Cakpo,

Mesdames, Messieurs les élus,

Madame Sylvie Ancelot,

Monsieur Yves Aublet,

Mesdames, Messieurs, chers amis de la République tchèque,

C’est pour moi un grand honneur de pouvoir être présent aujourd’hui lors de la réinstallation du Petit Jésus de Prague à Deauville.

En ce jour où la République tchèque vit son jour de deuil, dû à l’horrible massacre d’étudiants à la Faculté Charles à Prague, j’ai tenu à être là, car il faut continuer et ne pas céder à l’horreur mais tendre toujours vers la paix et j’ai bien compris qu’ici c’est exactement le sujet de notre après-midi.

C’est aussi un remerciement de la part de la République tchèque pour la fidélité de Deauville au souvenir du premier Président tchécoslovaque Tomaš Garrigue Masaryk et le souvenir de mon lointain prédécesseur, Son Excellence Stefan Osusky, premier ambassadeur de la Tchécoslovaquie naissante qui en 1939 a apporté la copie du Petit Jésus de Prague à Deauville. Je suis ici en guise de remerciements de la République tchèque.

L’histoire du Petit Jésus de Prague est longue, énorme et passionnante. Je sais que vous en parlerez cet après-midi. Croyez-moi, je serai tout ouïe. Une chose néanmoins : le Petit Jésus de Prague arrive d’Espagne en Bohême en 1603 et devient rapidement un élément inséparable de l’histoire de la Bohême, de la Tchécoslovaquie et aujourd’hui de la Tchéquie. On attribue au Petit Jésus de Prague un pouvoir bienfaiteur, avant tout celui de l’écoute, de l’aide, de résolution des problèmes de santé et surtout la Paix.

Depuis donc 420 ans, de nombreux pèlerins du monde entier viennent prier et rendre hommage à cette statuette d’une rare finesse et de pouvoirs surnaturels.

C’est aussi de cela que voulait témoigner l’ambassadeur de la Tchécoslovaquie, Stefan Osusky, quand il apporta à l’orée de la seconde guerre mondiale la statuette à Deauville lors de l’ouverture ici-même d’une rue Tomaš Garrigue Masaryk et de deux stèles du président tchécoslovaque à chaque bout de la rue.

Ce fut un geste hors normes qui disait : « La France, représentée par Deauville et la Tchécoslovaquie, représentée par le Petit Jésus de Prague, sont ensemble pour défendre nos pays devant l’agression nazi ».

C’est dans le même espoir que je viens ici aujourd’hui. La France, la République tchèque, l’Europe sont aujourd’hui devant la menace d’une nouvelle guerre que la Russie essaie de déclencher depuis son occupation éhontée de l’Ukraine.

La restauration du Petit Jésus de Prague à Deauville est un signe, est un appel à la paix. Quand Polyxana de Lobkovitz offrit le Petit Jésus de Prague aux carmélites de Bohême, elle a dit : « Ayez-le dans le respect et vous irez bien ». C’est de cela que nous avons besoin, du respect pour chacun, du respect pour les peuples et leurs nations, du respect pour la vie.

Pour moi, les retrouvailles à Deauville avec le Petit Jésus de Prague, retrouvé et restauré par vos soins est signe de certitude que le mal ne pourra jamais gagner.  Tomaš Garrigue Masaryk a mis dans l’emblème de mon pays ces mots : « La vérité vaincra ». C’est notre union à tous, tchèques, français, européens qui est dans ces mots. Plus, c’est notre devoir.

Père Cakpo, Mesdames, Messieurs, la République tchèque vous dit merci. Et je me permets aussi de vous souhaiter de Joyeuses Fêtes.

Merci.

Michal Fleischmann

Deauville, le 23 décembre 2023