Retour sur le Café Théo, Comment les moines permirent la Normandie (d’Augustin aux Thomas, 410-1535).
20 avr. 2024Comment les moines permirent la Normandie
(d’Augustin aux Thomas, 410-1535)
par Max Armanet.
Donner du sens au temps, donner un sens à l'histoire pour la rendre belle ou simplement supportable aux humains ; voilà l’une des tâches, l’un des apports les plus concrets des communautés monastiques en Europe, en France, et en particulier en Normandie dans ce Moyen-âge autant fécond que méconnu.
A chaque traumatisme, chaque choc collectif, les réseaux de moines vont restaurer une colonne vertébrale juridique et inventer des réponses à l’activité économique autant qu’à l’économie du salut. Cette partie du pays d’Auge que l’on dénomme aujourd’hui Côte fleurie a été partie prenante de cette aventure autant matérielle que spirituelle.
1/ L’invention de la démocratie (Ve siècle-VIIIe siècle)
Des anachorètes aux cénobites, l’édification de la cité de Dieu sur terre, de la catastrophe à la résilience
Saint Augustin : « Tard je T'ai aimée, Beauté ancienne et si nouvelle, tard je T'ai aimée ! Tu étais au-dedans de moi et j'étais en dehors de moi-même ! Et c'est au dehors que je te cherchais. »
2/ La création de l’Occident (IXe siècle-XIIe siècle)
L’apogée des abbayes, berceau de la Chrétienté et de la civilisation européenne. Des destructions vikings aux confréries de charité
Saint Thomas d’Aquin : « Tous les êtres intelligents ont donc une volonté libre qui vient du jugement de l'intellect. C'est là avoir le libre arbitre, qui se définit comme libre jugement provenant de la raison ».
3/ L’émergence de l’État moderne (XIIIe siècle-XVIe siècle)
La matrice ecclésiale, laboratoire des constitutions laïques, de Thomas Beckett à Thomas More
Saint Thomas More : « Le but des institutions sociales en Utopie est de fournir d'abord aux besoins de la consommation publique et individuelle, puis de laisser à chacun le plus de temps possible pour s'affranchir de la servitude du corps, cultiver librement son esprit, développer ses facultés intellectuelles par l'étude des sciences et des lettres. C'est dans ce développement complet qu'ils font consister le vrai bonheur. »