PAROISSE ST THOMAS DE LA TOUQUES
Vème Dim. de Pâques - B - Dimanche 28 Avril 2024
Ac 9, 26-31 / Ps 21 / 1 Jn 3, 18-24 / Jn 15, 1-8
 
 
Quatre mots et un souhait
 
Quatre mots pour alimenter notre méditation, soutenir notre réflexion, vivifier nos cœurs, raffermir notre espérance durant cette homélie. Ces quatre mots sont inséparables pour la compréhension des messages du Seigneur à notre adresse en ce cinquième de Pâques.
Un enracinement effectif
Un attachement affectif
Bien-aimés frères et sœurs, je prie pour chacune et chacun de vous et pour l'Eglise dans le monde, en demandant qu'advienne la même grâce que celle dont parle St Luc dans la première lecture, Actes des Apôtres. St Luc écrit : "L'Eglise était en paix dans toute la Judée, la Galilée et la Samarie." Puissiez-vous être dans la PAIX du Christ Ressuscité. Il est vivant comme sa Parole qui nous vivifie chaque fois que nous l'écoutons. Dans l'évangile de cette messe, nous écoutons un extrait du chapitre 15 de St Jean.
Je fais une remarque. Le discours de Jésus sur la métaphore de la vigne était prononcé, dans l'ordre scripturaire, quelque temps avant sa Passion et sa mort. Nous le relisons en ce temps de Pâques. Et c'est aussi beau, car la résurrection de Jésus est non seulement "l'évasion dans un monde autre" (Benoît XVI), un nouvel univers, mais plus encore, la résurrection de Jésus est le surgissement de la lumière divine pour notre vie. Donc, nous devons essayer de faire la relecture des événements de nos vies à la lumière de l'événement pascal. Le discours de Jésus sur la vigne et sa résurrection relèvent du passé antérieur qui nourrit notre présent. Jésus dit : "Moi je suis la vigne et mon Père est le vigneron." Que demande le Seigneur ? Il nous demande un enracinement effectif et un attachement affectif.
Un enracinement d'abord, car dans cet évangile, le terme vigne, de haute importance, est un message clair aux oreilles des auditeurs juifs de Jésus. Il n'y a pas de vigne sans une progressive prise de terre et en terre,  un développement solide avec des racines pour de très nombreuses années. Jésus nous exhorte à trouver racine en Lui ou plutôt à considérer qu'il est le cep enraciné qui nous demande de ne pas être hors sol.
Vous rappelez-vous ce que disait le Petit Prince d'Antoine de St Exupéry ? Dans son dialogue avec la fleur à trois pétales, il demande : "Où sont les hommes ?" Elle répond : "Les hommes ? Il en existe, je crois six ou sept. Je les ai aperçus, il y a des années, mais on ne sait jamais où les trouver. Le vent les promène. Ils manquent de racines ; ça les gêne beaucoup." Le même message se retrouve dans la Parabole du semeur, quand Jésus l'explique, Il dit (Luc 8, 11) : "Les grains sur la pierre, ce sont ceux qui accueillent la Parole avec joie lorsqu'ils l'entendent. Mais ils n'ont pas de racine."
Pour un enracinement effectif, Jésus insiste sur le verbe "Demeurer". Cet évangile compte 8 versets. Et huit fois revient le verbe demeurer. "Demeurez en moi comme moi en vous. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure ...."  Les sarments tiennent leur vie et leur vigueur du cep. A quoi nous invite cela ? A l'union, à la communication avec Jésus, à la communion. Mais comment faire pour demeurer en Lui ?
Par et dans notre cœur. Un cœur à cœur avec Jésus. "Dieu est plus grand que notre cœur." Voilà pourquoi je parle d'un attachement affectif. C'est le message de la deuxième lecture. Le mot attachement, au propre et au figuré, convient bien. Le sarment est attaché au cep. Mais au plan spirituel, c'est par la foi et l'amour. Le théologien Hans Urs von Balthazar disait : "L'Amour est digne de foi." La foi et l'amour, c'est bien ainsi que St Jean résume le commandement dans la deuxième lecture. Il écrit : Voici son commandement : "Mettre notre foi dans le nom du Fils Jésus Christ et nous aimer les uns les autres. "  Non pas avec des paroles et discours, dit St Jean, mais par des actes et en vérité. Mais c'est quoi les actes ?
Les actes ce sont les fruits. Or, dit Jésus, la gloire du Père c'est que vous portiez du fruit (Justice et Paix). Cet attachement affectif que suggère la métaphore de la Vigne, c'est l'Alliance. Il prend la coupe (remplie du fruit de la vigne) et dit : "Cette coupe est la nouvelle alliance (Luc 22, 20) pour le Pardon des péchés (Libération)."
Enfin, sur la vigne et sa métaphore, sur les deux versants de l'enracinement et de l'attachement effectif et affectif, je ne saurais conclure sans me rappeler que ce n'est pas à vous que je parlerai de la vigne, sans dire que vous êtes une terre de vigne (La France), de vignerons et de viticulteurs, et qu'en matière de vin, c'est une question de palais. La psaume 33 dit : "Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur."  Voyez-vous ce que je veux dire ? Même si cela va sans dire, c'est mieux de le dire. Goûtez au Seigneur et soyez BONS. Recevez cette bonté comme fruit de l'Esprit Saint, vous qui êtes invités à la table du Christ. Saint Athanase d'Alexandrie, dans ce sens, disait : "Le Christ ressuscité fait de la vie de l'homme une fête continuelle."  C'est ici que vient mon souhait à chacune et chacun. Pour cela, que se réalise pour vous ce souhait du psalmiste dans le psaume 21 : "A vous, toujours, la vie et la joie !"
Une vie joyeuse et une joie vivante.
A vous, toujours, la vie et la joie !
Pour qu'à l'Amour, le monde croie.
A vous, toujours, la vie et la joie !
Par la foi Dieu vous ouvre la voie.
A vous, toujours, la vie et la joie !
De la peur ne soyez pas la proie.
A vous, toujours, la vie et la joie !
Est-ce que votre cœur les déploie ?
 
 
Père Jean Parfait CAKPO  
Photos Nadine Deswasière. Messe avec le Père Jean Baptiste de la paroisse d’Asnières
Photos Nadine Deswasière. Messe avec le Père Jean Baptiste de la paroisse d’Asnières
Photos Nadine Deswasière. Messe avec le Père Jean Baptiste de la paroisse d’Asnières
Photos Nadine Deswasière. Messe avec le Père Jean Baptiste de la paroisse d’Asnières
Photos Nadine Deswasière. Messe avec le Père Jean Baptiste de la paroisse d’Asnières

Photos Nadine Deswasière. Messe avec le Père Jean Baptiste de la paroisse d’Asnières

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