Entre guerres et paix, quel rôle pour les diplomates aujourd'hui par Daniel Jouanneau.

Journées Augustiniennes. Mardi 27 août. Paix et culture.
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Oraisons dans le spiritualité chrétienne et initiation par le Frère Hugues Vermès.

L’oraison dans la vie chrétienne

 F. Hugues Vermès o.praem.

27 août 2024

 

  • I. La prière comme exercice du désir : Lettre 130 à Proba
  1. Une attitude de pauvreté (desolata)

Texte 1 : Augustin d’Hippone, Lettre à Proba 

Ce qui peut paraître admirable, c'est que noble selon le siècle, riche, mère d'une si grande famille, veuve, mais sans être abandonnée, votre cœur ait fait de la prière son occupation principale et le plus important de ses soins ; mais vous avez sagement compris que, dans ce monde et dans cette vie, il ne peut y avoir de repos pour aucune âme.

Texte 2 : Augustin d’Hippone, Lettre à Proba 

Quel que soit donc votre bonheur dans ce siècle, vous devez vous y croire comme abandonnée, si vous songez avec amour à la vie future. […]

Dans les ténèbres de cette vie où nous cheminons comme des étrangers loin du Seigneur, appuyés sur la foi et non point illuminés par la claire vision, l'âme chrétienne doit donc se regarder comme abandonnée, de peur qu'elle ne cesse de prier. […]

Je voudrais que, même au milieu des soins et des services de ceux qui vous environnent, vous vous regardassiez comme abandonnée en cette vie, tant que vous ne serez pas arrivée à l'immortalité future où est la vraie et certaine consolation ; […]

Avant donc que cette consolation arrive, n'oubliez pas, malgré l'abondance de vos félicités temporelles, n'oubliez pas que vous êtes abandonnée, pour que vous persévériez jour et nuit dans la prière.

  1. Pourquoi prier ?

Texte 3 : Augustin d’Hippone, Lettre à Proba 

Ce qu'il est utile et permis de désirer doit donc, et sans aucun doute, se rapporter à cette seule vie par laquelle on vit avec Dieu et de Dieu. […]

Pourquoi donc aller à tant de choses et chercher ce que nous avons à demander, de peur de ne pas prier comme il faut ? Pourquoi ne pas dire tout de suite avec le Psalmiste : « J'ai demandé une seulechose au Seigneur, je la redemanderai, c'est d'habiter dans la maison du Seigneur tous les jours de ma vie, afin que je contemple les délices de Dieu et que je visite son temple? (Ps 26, 4) ».

Texte 4 : Augustin d’Hippone, Lettre à Proba 

Cependant, comme ce bien unique est la paix qui surpasse tout entendement, nous ne savons pas non plus le demander comme il faut dans nos prières, car ce que nous ne pouvons pas nous représenter comme cela est, nous ne le connaissons pas ; mais nous rejetons, nous méprisons, nous condamnons toute image qui s'en offre à notre pensée ; nous reconnaissons que ce n'est pas ce que nous cherchons, quoique nous ne sachions pas encore ce que c'est.

Texte 5 : Augustin d’Hippone, Lettre à Proba 

Pourquoi Dieu fait-il cela, lui qui sait ce qui nous est nécessaire avant que nous le lui demandions ? Nous pourrions nous en inquiéter si nous ne comprenions pas que le Seigneur notre Dieu n'attend point que nous lui apprenions ce que nous voulons, car il ne l'ignore pas ; mais les prières excitent le désir par lequel nous pouvons recevoir ce que Dieu nous prépare, car ce que Dieu nous réserve est grand, et nous sommes petits et étroits pour le recevoir : voilà pourquoi il nous a été dit : « Dilatez-vous; ne vous mettez pas sous le même joug que les infidèles » (2 Co 6, 13-14). Cette grande chose, l'œil ne l'a point vue, parce qu'elle n'a pas de couleur ; l'oreille ne l'a pas entendue, parce qu'elle n'est pas un son ; elle n'est pas montée dans le cœur de l'homme, parce que c'est vers elle que le cœur de l'homme doit monter; mais nous serons d'autant plus capables de la recevoir, que notre foi s'y portera plus vivement, que nous l'espérerons plus fortement, que nous la désirerons plus ardemment.

  1. Comment prier ?

Texte 6 : Augustin d’Hippone, Lettre à Proba 

Nos frères en Égypte prient fréquemment, mais brièvement et par élan ; ils agissent ainsi pour éviter que l'attention et la ferveur, si nécessaires à la prière, s'évanouissent et s'éteignent en des oraisons trop prolongées. Par là aussi ils montrent assez que s'il ne faut pas s'exposer à l'affaiblissement de cette ferveur, quand elle ne peut durer, il ne faut pas l'interrompre trop tôt, quand elle se soutient. Tant que dure cette vive et sainte application du cœur, écartez de l'oraison les longues paroles, mais priez, priez longtemps. Beaucoup parler en priant, c'est faire une chose nécessaire avec des paroles inutiles. Beaucoup prier, c'est frapper à la porte de celui qu'on implore avec un long et pieux mouvement du cœur. C'est là le plus souvent une affaire qui se traite plus avec des gémissements qu'avec des discours, plus avec des larmes qu'avec des entretiens.

Texte 7 : Augustin d’Hippone, Lettre à Proba 

Ainsi lorsque nous disons : « Que votre nom soit sanctifié», nous nous avertissons nous-mêmes qu'il faut désirer que son nom, toujours saint, le soit toujours aux yeux des hommes, c'est-à-dire que ce nom ne soit point méprisé : ce qui est profitable non pas à Dieu mais aux hommes. Lorsque nous disons : « Que votre règne arrive», nous excitons notre désir vers ce règne qui arrivera, que nous le voulions ou non, et nous demandons qu'il vienne pour nous et que nous méritions d'y avoir part.

Texte 8 : Augustin d’Hippone, Commentaire du Ps 37,14 (« Tous mes désirs sont devant toi ») 

 Ton désir c’est ta prière ; et si ton désir est continuel, ta prière est continuelle. Aussi n’est-ce pas en vain que l’Apôtre a dit « Priez sans cesse » (1Th 5, 17). Aurons-nous donc toujours les genoux à terre, le corps prosterné, les mains élevées, pour qu’il nous dise « Priez sans cesse » ? Si nous appelons cela prier, je ne crois pas que nous puissions le faire sans interruption. Mais il est dans l’âme une autre prière incessante qui est le désir. Quoi que vous fassiez, vous ne cessez point de prier, si vous désirez le repos du ciel. Si donc tu ne veux pas interrompre ta prière, n’interromps pas ton désir.

  1. La polarité dans la prière

Texte 9 : Romano Guardini, Lettre du 7 février 1968 à Richard Wisser

 Je pense fréquemment à la façon dont les tensions au sein de l’atome préservent son unité. De même, c’est la polarité (et non la contradiction !) qui maintient l’unité de « l’atome » qu’est la personne humaine. De fait, le phénomène de la polarité et ses expressions est pour moi le fruit de problèmes très personnels.

Texte 10: Romano Guardini, Initiation à la prière, Artège, 2013, Avant-propos, p. 5-6 

La prière est nécessité intérieure, grâce et accomplissement ; mais elle est aussi un devoir qui exige de la peine et un effort sur soi-même. Aussi y a-t-il d’une part l’expérience intérieure de la prière, de l’autre son exercice ; d’une part sa source, de l’autre son école.

  1. Prière de désir et prière d’intercession
  2. Prière d’oraison et prière biblique
  3. Prière personnelle et prière communautaire

 

Journées Augustiniennes. Mardi 27 août. Paix et culture.
Journées Augustiniennes. Mardi 27 août. Paix et culture.

 

 

La règle de Saint Augustin et la vie familiale par le Père-Abbé François-Marie Humann.

 

 

La règle de saint Augustin et la vie familiale

(P. François-Marie Humann, o. praem., abbé de Mondaye)

27 août 2024

  1. La vie conjugale, familiale, entre idéal et réalité.

Un seul cœur et une seule âme tendus vers Dieu : un projet de vie religieuse qui rejoint la vie de couple, la vie de famille

Avant tout, vivez unanimes à la maison, ayant une seule âme et un seul cœur tendus vers Dieu. N'est-ce pas la raison même de votre rassemblement ? (I, 1)

Quant à ceux qui s'y trouvaient dépourvus de biens, qu'ils n'aillent pas chercher au monastère ce qu'ils n'ont pu posséder à l'extérieur. (I, 5)

Mais d'autre part, que ceux-là qui jouissaient d'une certaine considération dans le siècle ne dédaignent pas ceux de leurs frères qui se sont joints à la même sainte assemblée à partir d'un état de pauvreté. (I, 7)

La prière en couple : pourquoi ? comment ?

Soyez assidus à prier aux heures et temps établis. (II, 1) Dans l'oratoire, faites uniquement ce à quoi il est destiné et d'où il tire son nom. (II, 2)

Lorsque vous priez Dieu par des psaumes et des cantiques de louange que vive dans votre cœur ce qui est formulé par vos lèvres. (II, 3)

  1. Qu’as-tu fait de ton époux, de ton épouse ?

L’amour se vit dans le concret : les choses matérielles, prendre soin l’un de l’autre, etc.

Ceux qui sont venus au monastère après une vie plus raffinée, reçoivent peut-être en fait d'aliments, de vêtements, de couvertures ou d'autres pièces de literie, des choses qu'on n'accorde pas aux frères plus vigoureux et par conséquent plus heureux. (III, 4)

Quant aux malades, il est vrai qu'ils ont à manger un peu moins pour ne pas être incommodés ; mais après leur maladie, ils doivent être traités d'une façon non moins appropriée pour promptement rétablir leur santé. (III, 5)

Responsabilité, vigilance mutuelle, liberté, confiance

Soyez les uns pour les autres les gardiens de la pureté. (IV, 6)

Ce que je viens de dire à propos des regards qui ne doivent pas s'attacher, doit être appliqué, soigneusement et fidèlement, aux autres péchés : il faut les découvrir, les écarter, les dénoncer, les prouver et les punir, tout cela inspiré par l'amour des personnes et la haine des péchés. (IV, 10)

  1. « L’amour rend service… il n’entretient pas de rancune » (1 Co 13, 4-5)

Servir : revisiter la répartition des tâches et des rôles.

On dit, en effet, de la charité : « Elle ne recherche pas ses propres intérêts ». Cela veut dire qu'elle fait passer les intérêts communs avant les intérêts personnels, et non pas les intérêts personnels avant les intérêts communs. Et pour cette raison, vous aurez la certitude d'avoir fait d'autant plus de progrès que vous aurez apporté plus de soin au bien commun qu'à vos intérêts personnels. (V, 2)

Le pardon mutuel, la communication

N'ayez pas de disputes, ou, du moins, venez-en à bout le plus tôt possible. (VI, 1)

L'un se laisse souvent aller à la colère, mais se hâte d'implorer le pardon de celui qu'il reconnaît avoir offensé ; il est préférable à tel autre qui est plus lent à la colère, mais se décide difficilement à demander pardon. Mais celui qui prétend ne le faire jamais, ou ne le fait pas du fond du cœur, n'est pas à sa place dans un monastère, même s'il n'en est pas expulsé. Soyez donc avares de paroles dures. Et si votre bouche en a proférées, n'ayez pas honte d'apporter le remède par la même bouche d'où est venue la blessure. (VI, 2)

  1. Ce mystère est grand, je le dis en référence au Christ et à l’Eglise (Ep 5, 32)

Ensemble à l’écoute du Seigneur et de sa volonté. Mariage, famille et mission dans l’Eglise et le monde

Qu'on obéisse au frère prieur comme à un père, toujours avec le respect qui est dû à sa charge, pour ne pas offenser Dieu en lui. (VII, 1)

Qu'il soit pour tous un modèle de bonnes œuvres, s'appliquant à corriger les instables, à ranimer ceux qui manquent de courage, à soulever les faibles et à exercer la patience envers tous. (VII, 3)

Humilité et grandeur d’âme dans la vie conjugale

Que le Seigneur vous accorde la grâce d'observer tous ces préceptes avec amour, comme des amants de la beauté spirituelle, répandant par votre vie la bonne odeur du Christ ; non pas servilement, comme si nous étions encore sous la loi, mais librement, puisque nous sommes établis dans la grâce. (VIII, 1)

Journées Augustiniennes. Mardi 27 août. Paix et culture.
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Concert du soir avec lectures intercalées. Influences interculturelles et belle unité !

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