Homélie du 8e dimanche A 2014.

C’est en procédant à une lecture méditée de la Bible que nous recevons, peu à peu, la révélation du vrai visage de Dieu... Lorsqu’il s’adresse à Abraham il se révèle comme le Dieu qui s’approche de l’homme, entre en dialogue avec lui, lui propose de faire alliance et lui promet de rester près de lui. Il lui dit « Je serai avec toi ». Plus tard il se manifeste à Moïse. Celui-ci lui demande son nom. Il répond « Je m’appelle Yahwé »...

Les spécialistes des Ecritures Saintes disent que ce Nom évoque la solidité, la stabilité dans l’être...Dieu est celui qui a toujours existé et qui existera toujours...Ils disent aussi que dans le nom de Yahvé il y a la racine « vie ». Dieu est Vie, le Vivant...et que dans ce Nom il y a aussi une notion de mouvement pour aller à la rencontre de...

Dieu est fondamentalement Celui qui vient à la rencontre de l’homme pour lui parler en ami et s’engager envers lui. Plus tard, voulant toujours se faire connaître davantage, devant un homme et une femme qui s’aiment avec délicatesse, générosité et fidélité, Dieu dit « C’est comme cela que j’aime mon peuple et que je veux en être aimé ». Mais cette image de l’homme et de la femme qui s’aiment réciproquement n’est pas suffisante pour exprimer l’amour de Dieu, car souvent il aime sans être aimé...Il se trouve que son prophète Osée aime une épouse qui lui répond par l’ingratitude et même par l’infidélité, mais lui l’aime toujours et cherche toujours à conquérir son cœur...Là, Dieu trouve une image tout-à-fait adaptée pour exprimer son amour à l’égard de son peuple. Il dit « Va et dis-leur que c’est comme cela que j’aime mon peuple pécheur...même s’il m’abandonne, moi je l’aime encore, moi je cherche toujours à conquérir son cœur ».

Aujourd’hui, avec la lecture d’Isaïe, nous avons un sommet. Emu devant une mère berçant son enfant dans ses bras, Dieu dit à son peuple qui doute de Lui, qui se plaint « C’est comme cela que j’aime mon peuple. Une mère viendrait-elle à oublier son enfant ?...et même s’il s’en trouvait une, moi je ne t’oublierai pas »...Dieu ne peut pas oublier parce que sa mémoire est celle du cœur et de l’amour...La mémoire de l’intelligence peut connaître des défaillances mais la mémoire du cœur et de l’amour n’en connaît pas...Dieu est Amour ...Dieu n’est qu’amour et son amour est si fort qu’il est son être même...Ne pas aimer, pour lui, équivaudrait à ne plus exister...Dieu n’est qu’amour paternel et maternel à la fois. Dire que Dieu nous aime est affirmer que nous sommes précieux à ses yeux. Il dit par le prophète Isaïe « Tu comptes beaucoup à mes yeux. Regarde, je t’ai gravé sur la paume de mes mains »... Dire que Dieu nous aime est affirmer, aussi, qu’il compte sur nous, qu’il attend beaucoup de nous. Il dit par le prophète Isaïe « Tu seras pour moi l’objet d’éternelle fierté » Tout cela mène au cœur de l’Evangile car c’est en Jésus que la révélation de Dieu trouve sa plénitude. Tout dans la vie et l’enseignement de Jésus converge vers la manifestation de l’amour de Dieu. Qui le voit, voit le Père. Tout dans la vie de Jésus est invitation à répondre à l’amour du Père, en le mettant au cœur de notre vie, en répondant à ce qu’il attend de nous.

« Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et sa justice »...en assumant nos responsabilités... et en mettant en lui notre confiance. « Ne vous faites pas tant de soucis, ne dites pas « Qu’allons-nous manger ? ou encore « Avec quoi nous habiller ? »Tout cela, les païens le recherchent. Mais votre Père céleste sait de quoi vous avez besoin. « Regardez les oiseaux du ciel : ils ne font ni semailles ni moisson ...et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ? » Jésus emploie des images inoubliables. Mais elles sont si frappantes qu’elles peuvent être mal comprises. Il n’a jamais dit qu’il est permis d’être oisif ou négligent dans son travail... Il aurait, alors, dit le contraire de ce que dit toute la Bible. Jésus ne prêche ni la paresse ni l’insouciance. Lui-même a travaillé.... Il nous dit de travailler et de regarder « les oiseaux du ciel qui ne font ni semailles ni moisson ...et que le Père céleste nourrit »...

Par ses propos d’aujourd’hui Il nous demande de nous investir totalement dans nos tâches sans nous laisser gagner par l’inquiétude paralysante...il nous demande de travailler et en même temps de cultiver la confiance dans le Père....de faire tout ce que nous pouvons et d‘abandonner nos peurs et nos soucis entre les mains du Père. Dans tout ce qui fait notre vie il nous faut donner le meilleur de nous et en même temps nous en remettre au Père dans la confiance. Il nous appelle à tout faire comme si tout dépendait de nous ...et en même temps à tout attendre du Père comme si tout dépendait uniquement de Lui.

Dieu n’est qu’Amour envers nous...répondons à son amour en accomplissant ce qu’il attend de nous....et en cultivant la confiance envers Lui.

Père Michel Marie.

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