Retour sur le carême, méditation vendredi saint
05 mai 2014Méditation Vendredi Saint.
Marie, vous êtes au pied de la croix...debout....silencieuse....et forte. Discrète aussi...comme toujours....Vous n’attirez pas l’attention sur vous. Vous pourriez dire et même crier « Je suis la mère du condamné. Il est innocent. Regardez ma souffrance »...mais non, vous êtes silencieuse...et vous regardez Jésus. Vous êtes forte parce que vous ne vous regardez pas. Vous nous apprenez à nous oublier pour être pur regard bienveillant et généreux sur l’autre...pur accueil de la souffrance de l’autre.
Marie, vous êtes au pied de la croix...silencieuse et forte. Votre regard et celui de Jésus se sont certainement croisés et assurément compris...Vos deux « oui » s’unissent dans une même offrande pour le Salut des hommes : « Je suis la servante du Seigneur »... « Père, pas ma volonté mais la tienne » Jésus, avec Marie, nous te regardons sur la croix. La croix, un auteur ancien qui vivait un peu avant Toi (Cicéron) a écrit d’elle : « Qu’elle est le supplice le plus cruel et le plus infamant que l’on puisse infliger à des esclaves...que les crucifiés poussaient des cris effrayants »...et la pensée juive qu’elle est le signe du rejet de Dieu » (Dt 21/22-23) St Paul écrit aux corinthiens « Alors que les juifs demandent des signes et que les grecs sont en quête de sagesse, nous proclamons, nous, un Christ crucifié, scandale pour les juifs et folie pour les païens » (1 Cor 1/22-23) De la croix, Toi Seigneur, tu fais le signe d’une victoire, la victoire de la fidélité et de l’amour....Tu avais une mission à accomplir : révéler un Dieu d’amour et de miséricorde...proche des hommes jusqu’à prendre la condition humaine, pensée inacceptable pour un juif...enseigner que la véritable foi appelle un renouvellement du cœur pour se livrer à l’amour inconditionnel de Dieu et des hommes...enseigner que le service est le chemin de la vraie grandeur... Tu t’es heurté au refus des hommes...tu bousculais leurs idées...ils ont voulu te condamner au silence...mais tu as persévéré à dire ce que tu avais à dire...à faire ce que tu avais à faire...Malgré la menace de la mort...Tu t’es livré dans le jusqu’au bout de la fidélité et de l’amour ...Ta résurrection va attester que ta mort est une victoire. Humilié sur la croix tu es le plus beau des enfants des hommes...et tu nous révèles le vrai visage de l’homme : nous ne sommes jamais autant homme...jamais autant enfant de Dieu que lorsque nous adhérons totalement à son appel dans une fidélité tenace qui va jusqu’au bout du don... Ton apôtre Paul nous dit « Je vous exhorte donc, par la miséricorde de Dieu, à offrir vos personnes en hostie vivante, sainte, agréable à Dieu...c’est là la culte spirituel que vous avez à rendre » ( Rm 12/1) De ta croix, Seigneur, tu fais un lieu de victoire et aussi un lieu de révélation... Su ton visage souffrant et rayonnant de fidélité et d’amour...nous voyons le visage de Dieu, de notre Dieu qui s’engage envers l’homme...qui le cherche...et qui se livre dans le jusqu’au bout de l’amour... C’est sur ton visage de crucifié que nous voyons la beauté de notre Dieu. Selon la pensée juive Dieu ne pouvait se révéler que dans des signes de puissance...et le Messie ne pouvait être qu’un condensé de gloire à la manière humaine... Tu es serviteur...humilié...et là tu révèles le visage de Dieu...dont la toute-puissance est celle de l’amour et du don...dont la gloire est de se faire serviteur...c’est pourquoi ton disciple Paul affirme « Je n’ai rien voulu savoir parmi vous sinon Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié » (1 Cor 2/2) Seigneur, tu avais donné le sens de ta passion et de ta mort « Si le grain de blé ne meurt il reste seul...s’il meurt il porte beaucoup de fruit ».
Te ton être crucifié puis ressuscité va jaillir un peuple de témoins, de martyrs, d’hommes et de femmes vivant en enfants de Dieu...un peuple bâtisseur d’un monde nouveau. De ton corps crucifié puis ressuscité vont couler des fleuves d’eau vive, de conversion, de paix, de joie et d’éternité. C’est pourquoi, en Toi, par Toi, nous prions le Père, pour notre monde, pour l’Eglise.