PAROISSE ST THOMAS DE LA TOUQUES
XXIVe Ord - C - Dimanche 11 Septembre 2022
Ex 32, 7-11.13-14 / 1 Tm 1, 12-17 / Ps 50 / Lc 15, 1-32
 
 
La miséricorde de Dieu est un festin
Si vous en avez faim prenez-en le chemin.
 
 
Bien-aimés filles et fils de Dieu,
Certains pensent, et ils ont raison de penser qu'ils connaissent bien cette page d'évangile selon St Luc (chapitre 15) contenant les trois paraboles de Jésus sur la brebis perdue, la pièce de monnaie perdue et le fils perdu.
D'autres croient, et ils ont tort de croire, qu'ils maîtrisent les enseignements de Notre Seigneur Jésus dans ces paraboles. Surtout concernant la Parabole dite du "Fils Prodigue" ou du Père prodigue. Et de là, ils se rangent facilement du côté du fils aîné qu'ils considèrent comme victime du complot du Père et du fils cadet. Non, frères et sœurs, il s'agit d'un enseignement que Jésus donne à tout le monde qui que nous soyons et quels que nous soyons. Et si vous me demandiez de dire en une seule phrase le thème de mon homélie, thème qui traverse tous les quatre textes de cette messe, je citerais l'illustre apôtre St Paul pour le dire : "Dieu est riche en miséricorde" (Eph 2, 4)  C'est d'ailleurs ce qui explique les tout premiers mots que j'ai prononcés au début de mon homélie.
La miséricorde de Dieu est un festin
Si vous en avez faim, prenez-en le chemin.
Dans la première lecture tirée du livre de l'Exode, Moïse plaide en faveur du peuple d'Israël qui est tombé dans l'idolâtrie. Mais Moïse ne plaide pas des circonstances atténuantes. Il a recours à la fidélité de Dieu qui est miséricordieux. Et Dieu leur a pardonné. Car comme l'écrit le théologien français François VARILLON : "Le pardon est, si l'on peut dire, le cercle le plus intérieur de Dieu. C'est le noyau de son être, c'est-à-dire le don dans sa gratuité." (P 195) (Le message de Jésus)
Dans le psaume 50, dit "Psaume du Roi David", une longue demande de pardon après son double et terrible péché. Frères et sœurs du Christ, sans la miséricorde de Dieu, nous ne pouvons pas vivre, nous ne pouvons pas nous présenter devant lui. Ecoutez comment St Paul le dit dans la deuxième lecture, épître à Timothée : "Voici une parole sûre et qui mérite d'être accueillie sans réserve : le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs ; et moi, le premier, je suis pécheur, mais le Christ m'a pardonné." (1 Tm 1, 15)  Est-ce que nous, les chrétiens, nous pardonnons à nos frères et sœurs ? Est-ce que nous nous reconnaissons pécheurs ? Certains disent : "Je pardonne mais je n'oublie pas." D'autres disent : "Je lui garde un chien de ma chienne." Si c'est pour se venger, c'est de la maltraitance animale. Sans le pardon illimité de Dieu, sans cette générosité sans borne, nous n'aurions jamais eu un grand apôtre comme St Paul. Sans la miséricorde du Père éternel, qui pourrait espérer donner à notre religion et au monde un philosophe, un saint évêque, un théologien aussi bon que St Augustin de Carthage ?
Alors que devons-nous faire ?
1- Revenir à Dieu. Avez-vous remarqué que dans la Parabole du Fils perdu, aucun des deux enfants n'était à la maison ? Que nous soyons le fils aîné ou le frère cadet, la fille aînée ou la fille cadette, nous avons besoin de revenir vers le Père et d'entrer dans la maison, c'est-à-dire dans son cœur miséricordieux. Il ne faut pas rester à la porte comme le fils aîné.
2- Rayonner la Joie : La joie d'être sauvé. A plusieurs reprises, l'évangile déclare : "Réjouissez-vous avec moi, il fallait bien se réjouir." Le Fils aîné refuse d'entrer dans la joie du Pardon. Il s'est exclu du bonheur. Car comme le dit Georges BERNANOS : "Etre capable de trouver sa joie dans la joie de l'autre, voilà le secret du bonheur." Etes-vous heureux du succès des autres ? Ou bien êtes-vous jaloux ? (1 Tm 1, 17)
3- Proclamez la louange. Le dernier verset de St Paul (Deuxième lecture) : "Au roi des siècles, au Dieu immortel, invisible et unique, honneur et gloire pour les siècles des siècles."
4- Ne jugez pas
5- Faire bon accueil aux autres. C'est terrible comme l'on exclut des personnes. Jésus dit cette parabole pour répondre à la critique des bien-pensants, des grands pratiquants de son époque (lisez le début de l'évangile), parce qu'il faisait un bon accueil aux pécheurs, aux personnes de mœurs légères. C'est comme si l'on critiquait un médecin au motif qu'il accueille des malades. Que devons-nous faire d'autre ?
6- Bannir la colère et la haine
C'est la faute du fils aîné. Or il est écrit dans Matthieu : "Quiconque se met en colère contre son frère en répondra au tribunal." (Mt 5, 21-23)  Il déteste son frère. "Or si quelqu'un dit qu'il aime Dieu qu'il ne voit pas et qu'il haïsse son frère, c'est un hypocrite." (1 Jn 4, 20)  Que devons-nous faire ?
7- Participer à la fête de Dieu. Au festin de son amour, au festival de sa bonté, à la danse de sa miséricorde ... Car il dit : "Mon fils, il fallait bien se réjouir et festoyer, car ton frère que voilà était mort, il est revenu à la vie ..."
Laissez-moi finir avec cette phrase du Père ZUNDEL, le mystique : "Seigneur rends-moi transparent à Ta présence et apprends-moi à être le sourire de ta bonté."  AMEN
 
 
Père Jean Parfait CAKPO
Retour à l'accueil