« …IL SERA LA PAIX ! » Mi5, 4

 

Il est parfois des époques où les rendez-vous de l’Histoire se métamorphosent en rendez-vous avec l’Histoire et en rendez-vous devant l’Histoire. Durant l’année 2018 qui vient de s’achever, précisément le 11 Novembre, nous avons commémoré le centenaire de l’armistice de la première guerre mondiale (1914-2018) : un rendez-vous de l’histoire récente pour toutes les Nations désireuses de Paix et de stabilité, de progrès et de liberté, de respect et de cohésion. Il y a quelques jours seulement au mois de décembre, nous avons célébré le 70è anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’homme.

Cette année 2019 comme tous les premiers jours de l’an, nous célébrons la Journée mondiale de la paix. Il ne faut point la confondre avec la « Journée internationale de la Paix. » La première est une initiative de l’Église Catholique romaine depuis 1968, sous le pontificat du Pape Paul VI, en faveur de la paix dans le monde. Il écrivait alors : « Nous voudrions voir la paix, avec son juste et bienfaisant équilibre, dominer le déroulement de l’histoire à venir. » (Du Vatican, le 8 Décembre 1967) Quant à la seconde, elle résulte de la résolution 36/67 de l’Assemblée générale des Nations Unis depuis 1981, en vertu de sa Charte. Véritable trésor commun de l’humanité, la Paix embrasse plusieurs paramètres dont les implications et ramifications sont à la fois historiques, sociologiques, culturelles et cultuelles, économiques et écologiques, éthiques et politiques.

Pour des raisons économiques et politiques, mais aussi idéologiques et religieuses, de nombreuses guerres ont semé la désolation et l’abomination sur notre planète. Ce sont là des rendez-vous de notre histoire humaine individuelle et collective. Cette dimension de la paix doit mobiliser la conscience de chacune et chacun d’entre nous dans notre relation aux autres, nos semblables. Voilà pourquoi le Pape François estimait dans son message de paix, pour la Journée mondiale en 2014, que la fraternité est le fondement et la route pour la paix. « En effet, la fraternité est une dimension essentielle de l’homme, qui est un être relationnel. La vive conscience d’être en relation, nous amène à voir et à traiter chaque personne comme une vraie sœur et un vrai frère ; sans cela, la construction d’une société juste, d’une paix solide et durable devient impossible. »(Pape François) En choisissant ce petit verset du prophète Michée, nous voudrions faire émerger de la réflexion trois points d’attention sur la paix :

 

ANALYSES SCRIPTURAIRES ET MESSAGES ACTUELS.

LA PAIX EST PROPHÉTIQUE : Le chapitre cinq du livre du prophète Michée d’où est tiré cet court verset, est une annonce pleine d’espérance. Celle d’un prince messianique. Il se conduira comme un bon berger. (v3) Il sera courageux pour défendre le peuple par la majesté du Nom du Seigneur, son Dieu. Il redonnera au peuple du Seigneur la sécurité. (v 6)Quant au contenu des oracles de Michée, il nous révèle que ce prophète dénonçait l’idolâtrie du peuple et la vénalité des rois de Juda ainsi que les scandaleuses injustices. Rien d’étonnant car « amour et vérité se rencontrent pour que justice et paix s’embrasent » Ps 85 (84) C’est ainsi que la paix résulte de la vigilance et de l’engagement des veilleurs et éveilleurs des esprits, des cœurs ou des consciences, toujours résolus et ardents à faire le bien. (Tite2, 14)

LA PAIX EST HISTORIQUE : Il n’est pas anodin de préciser

que la mission du prophète Michée s’est déroulée sous les règnes de trois Rois : Yotam, Achaz et Ézéchias qu’il faut situer entre 687 et 740 avant J.C. Période terrible de crises multiples dont la chute de Samarie et la ruine définitive du royaume du Nord en 722. La paix est toujours un rendez-vous de l’histoire, si ce n’est pas un rendez-vous devant l’Histoire et avec l’Histoire. Elle doit donc pouvoir tenir compte des leçons du passé, pour se maintenir dans le présent, afin de créditer l’avenir que veulent bâtir les hommes et femmes qui font œuvre de Paix. (Mt5, 9)

LA PAIX EST HUMAINE ET DIVINE. : Il est digne de remarquer que le verset de notre réflexion ne dit pas que le Prince, envoyé de Dieu, fera la paix. Mais plutôt il est dit qu’il sera la paix. Cette nuance est plus qu’une différence. Elle est une référence à ce qui fait la racine de la paix : la personne humaine dans toutes ses aspirations et relations, dimensions et inspirations. Ce beau verset veut également dire que ce n’est pas une seule personne, ni une personne seule qui peut et doit vivre la paix ou en paix ; mais une personne consciente de sa dépendance aux autres quels qu’ils soient d’où qu’ils viennent. Tels sont les visages, les rivages et les virages de la Paix. Puisque toute personne est un visage unique qui raconte une histoire unique, la paix, elle est aussi, est une quête unique, un trésor historique, et pourtant, commun tel le visage, différent comme chaque personne humaine. Elle dépend de chacun et elle engage tout le monde.

Enfin selon la prophétie, l’Envoyé messianique annoncé, c’est le Christ Jésus, Fils de Dieu lui-même, Fils de l’Homme venu pour le Règne de Dieu. « Il est justice, paix et joie dans l’Esprit Saint. » (Rm14, 16).

Père Jean-Parfait CAKPO.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Edito du mois de Janvier.
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