Chemin de Croix présidé par le Pape François, vendredi saint 10 avril 2020. (1ère partie)
07 avr. 2020
CHEMIN DE CROIX VENDREDI SAINT
Méditations de la prison de Padoue
Introduction Cette année, les méditations du Chemin de Croix sont proposées par l’aumônerie de la Maison de réclusion “Due Palazzi” de Padoue. Accueillant l’invitation du Pape François, quatorze personnes ont médité sur la Passion de Notre Seigneur Jésus Christ la rendant actuelle dans leurs existences. Parmi elles figurent cinq personnes détenues, une famille victime d’un crime d’homicide, la fille d’un homme condamné à la réclusion à perpétuité, une éducatrice de la prison, un magistrat de surveillance, la mère d’une personne détenue, une catéchiste, un frère volontaire, un agent de Police pénitentiaire ainsi qu’un prêtre accusé et ensuite absous définitivement par la justice après huit années de procès ordinaire. Accompagner le Christ sur le Chemin de la Croix, avec la voix rauque des gens qui habitent le monde des prisons, est l’occasion d’assister au duel prodigieux entre la Vie et la Mort, découvrant comment les fils du bien s’entrecroisent inévitablement avec les fils du mal. Contempler le Calvaire de derrière les barreaux c’est croire qu’une vie entière peut se jouer en peu d’instants, comme il est arrivé au bon larron. Il suffira de remplir ces instants de vérité : le repentir pour la faute commise, la conviction que la mort n’est pas pour toujours, la certitude que le Christ est l’innocent injustement moqué. Tout est possible à celui qui croit, parce que même dans l’obscurité des prisons résonne l’annonce pleine d’espérance : « Rien n’est impossible à Dieu » (Lc 1, 37). Si quelqu’un lui serre la main, l’homme qui a été capable du crime le plus horrible pourra être le protagoniste de la résurrection la plus inattendue. Sûrs que « même lorsque nous racontons le mal, nous pouvons apprendre à laisser de l'espace à la rédemption, nous pouvons aussi reconnaître, au milieu du mal, le dynamisme du bien et lui faire de la place » (Message du Saint-Père pour la Journée mondiale des communications sociales 2020). C’est ainsi que la Via Crucis devient une Via Lucis. Les textes recueillis par l’aumônier don Marco Pozza et par la volontaire Tatiana Mario, ont été écrits à la première personne, mais on a fait le choix de ne pas mettre le nom : Celui qui a participé à cette méditation a voulu prêter sa voix à tous ceux qui, dans le monde, partagent la même condition. Ce soir, dans le silence des prisons, la voix d’un seul veut devenir la voix de tous. Prions Ô Dieu, Père tout-puissant,
Jésus est condamné à mort * (Méditation d’une personne détenue condamnée à perpétuité) Pilate, dans son désir de relâcher Jésus, leur adressa de nouveau la parole. Mais ils vociféraient : « Crucifie-le ! Crucifie-le ! ». Pour la troisième fois, il leur dit : « Quel mal a donc fait cet homme ? Je n’ai trouvé en lui aucun motif de condamnation à mort. Je vais donc le relâcher après lui avoir fait donner une correction ». Mais ils insistaient à grands cris, réclamant qu’il soit crucifié ; et leurs cris s’amplifiaient. Alors Pilate décida de satisfaire leur requête (Lc 23, 20-24). Plusieurs fois, dans les tribunaux et dans les journaux, résonne ce cri : « Crucifie-le, crucifie-le ! ». C’est un cri que j’ai aussi entendu sur moi : j’ai été condamné, avec mon père, à la réclusion à perpétuité. Ma crucifixion a commencé quand j’étais enfant : quand j’y pense, je me revois recroquevillé dans le minibus qui m’amenait à l’école, exclu à cause de mon bégaiement, sans aucune relation. J’ai commencé à travailler lorsque j’étais petit, sans pouvoir étudier : l’ignorance a eu le dessus sur ma naïveté. Ensuite le harcèlement a volé des brins d’enfance à cet enfant né dans la Calabre des années Soixante. Je ressemble plus à Barabbas qu’au Christ, et pourtant la condamnation la plus féroce demeure celle de ma conscience : la nuit, j’ouvre les yeux et je cherche désespérément une lumière qui éclaire mon histoire. Lorsque, enfermé dans ma cellule, je relis les pages de la Passion du Christ, je fonds en larmes : après vingt-neuf ans de galère, je n’ai pas encore perdu la capacité de pleurer, d’avoir honte de mon histoire passée, du mal accompli. Je me sens Barabbas, Pierre et Judas dans une seule personne. Le passé est quelque chose dont j’éprouve du dégoût, même si je sais que c’est mon histoire. J’ai vécu des années soumis au régime restrictif de l’article 41-bis (de la législation pénitentiaire), et mon père est mort réduit à la même condition. Tant de fois, la nuit, je l’ai entendu pleurer dans la cellule. Il le faisait en cachette mais je m’en apercevais. Nous étions tous les deux dans l’obscurité profonde. Cependant, dans cette non-vie, j’ai toujours cherché quelque chose qui fût vie : c’est étrange à dire, mais la prison a été mon salut. Si pour quelqu’un je suis encore Barabbas, je ne m’énerve pas : je ressens, dans mon cœur, que cet Homme innocent, condamné comme moi, est venu me chercher en prison pour m’éduquer à la vie. Seigneur Jésus, malgré les cris bruyants qui nous détournent, nous t’apercevons dans la foule de tous ceux qui hurlent que tu dois être crucifié ; et peut-être, parmi eux, nous y sommes aussi, inconscients du mal dont nous pouvons être capables. De nos cellules nous voulons prier ton Père pour ceux qui, comme toi, sont condamnés à mort et pour tous ceux qui veulent encore se substituer à ton jugement suprême. Prions O Dieu, toi qui aimes la vie, toi qui dans la réconciliation nous donnes toujours une nouvelle opportunité pour goûter ta miséricorde infinie, nous te supplions de répandre en nous le don de la sagesse pour considérer tout homme et toute femme comme temple de ton Esprit et les respecter dans leur dignité inviolable. Par le Christ notre Seigneur. Amen.
Jésus est chargé de la croix * (Méditation de deux parents dont une fille a été tuée) Les soldats l’emmenèrent à l’intérieur du palais, c’est-à-dire dans le Prétoire. Alors ils rassemblent toute la garde, ils le revêtent de pourpre, et lui posent sur la tête une couronne d’épines qu’ils ont tressée. Puis ils se mirent à lui faire des salutations, en disant : « Salut, roi des Juifs ! » Ils lui frappaient la tête avec un roseau, crachaient sur lui, et s’agenouillaient pour lui rendre hommage. Quand ils se furent bien moqués de lui, ils lui enlevèrent le manteau de pourpre, et lui remirent ses vêtements. Puis, de là, ils l’emmènent pour le crucifier (Mc 15, 16-20). Au cours de cet été horrible, notre vie de parents est morte avec celle de nos deux filles. L’une a été tuée avec sa meilleure amie par la violence aveugle d’un homme sans pitié ; l’autre, survivante par miracle, a été privée pour toujours de son sourire. Notre vie a été une vie de sacrifices, fondée sur le travail et sur la famille. Nous avons enseigné à nos enfants le respect de l’autre et la valeur du service envers celui qui est plus pauvre. Souvent nous nous demandons : “Pourquoi justement à nous, ce mal qui nous est arrivé ?”. Nous ne trouvons pas de paix. Pas même la justice, dans laquelle nous avons toujours cru, n’a été capable de soulager les blessures les plus profondes : notre condamnation à la souffrance restera jusqu’à la fin. Le temps n’a pas allégé le poids de la croix mise sur nos épaules : nous n’arrivons pas à oublier celle qui n’est plus aujourd’hui. Nous sommes âgés, toujours plus sans défense, et nous sommes victimes de la pire douleur qui existe : survivre à la mort d’une fille. Difficile à dire, mais au moment où le désespoir semble prendre le dessus, le Seigneur, de différentes manières, vient à notre rencontre en nous donnant la grâce de nous aimer comme époux, en nous soutenant l’un l’autre, même péniblement. Il nous invite à garder ouverte la porte de notre maison au plus faible, au désespéré, en accueillant celui qui frappe même seulement pour un bol de soupe. Avoir fait de la charité notre commandement est pour nous une forme de salut : nous ne voulons pas céder au mal. L’amour de Dieu, en effet, est capable de régénérer la vie parce que, avant nous, son Fils Jésus a fait l’expérience de la douleur humaine pour pouvoir en sentir la juste compassion. Seigneur Jésus, ça nous fait très mal de te voir frappé, ridiculisé et dépouillé, victime d’une cruauté inhumaine. Dans cette nuit de douleur, nous nous adressons suppliants à ton Père pour te confier tous ceux qui ont subi violences et injustices. Prions O Dieu, notre justice et notre rédemption, toi qui nous as donné ton Fils unique en le glorifiant sur le trône de la Croix, répands dans nos cœurs ton espérance pour te reconnaître présent dans les moments sombres de notre vie. Console-nous dans chaque affliction et soutiens-nous dans les épreuves, dans l’attente de ton Règne. Par le Christ notre Seigneur. Amen.
Jésus tombe pour la première fois * (Méditation d’une personne détenue) En fait, c’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé. Et nous, nous pensions qu’il était frappé, meurtri par Dieu, humilié. Or, c’est à cause de nos révoltes qu’il a été transpercé, à cause de nos fautes qu’il a été broyé. Le châtiment qui nous donne la paix a pesé sur lui : par ses blessures, nous sommes guéris. Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait son propre chemin. Mais le Seigneur a fait retomber sur lui nos fautes à nous tous (Is 53, 4-6). C’était la première fois que je tombais, mais cette chute a été pour moi la mort : j’ai ôté la vie à une personne. Il a suffi d’un seul jour pour passer d’une vie irréprochable à l’accomplissement d’un geste dans lequel est contenue la violation de tous les commandements. Je me sens comme la version moderne du larron qui implore le Christ : « Souviens-toi de moi ! ». Plus que repenti, je l’imagine comme quelqu’un qui est conscient d’être sur la mauvaise route. De mon enfance, je me rappelle l’environnement froid et hostile dans lequel j’ai grandi : il suffisait de débusquer une fragilité chez l’autre pour la transformer en une forme de divertissement. Je cherchais des amis sincères, je voulais être accepté comme j’étais, sans y parvenir. Je souffrais pour le bonheur des autres, je sentais les bâtons dans les roues, ils me demandaient seulement des sacrifices et des règles à respecter : je me suis senti étranger pour tous et j’ai cherché, à tout prix, ma revanche. Je ne me suis pas rendu compte que le mal, lentement, grandissait en moi. Jusqu’à ce que, un soir, sonne mon heure des ténèbres : en un instant, les souvenirs de toutes les injustices subies dans la vie se sont déchaînés, comme une avalanche. La colère a assassiné la gentillesse, j’ai commis un mal immensément plus grand que tout ce que j’avais reçu. En prison, ensuite, l’injure des autres est devenue un mépris envers moi-même : il suffisait de peu pour y mettre fin, j’étais arrivé au point de rupture. J’avais aussi conduit ma famille dans le ravin : ils ont perdu à cause de moi leur nom, l’honorabilité, ils sont devenus seulement la famille de l’assassin. Je ne cherche pas d’excuses ni de remises, j’expierai ma peine jusqu’au dernier jour parce qu’en prison j’ai trouvé des gens qui m’ont redonné la confiance perdue. Ne pas penser qu’il existait la bonté dans le monde a été ma première chute. La deuxième, l’homicide, a été presque une conséquence : j’étais déjà mort à l’intérieur. Seigneur Jésus, toi aussi, tu as fini à terre. La première fois est peut-être la plus dure parce que tout est nouveau : le coup est fort et le désarroi prévaut. Nous confions à ton Père ceux qui se renferment dans leurs raisons et n’arrivent pas à reconnaître les coups commis. Prions O Dieu, toi qui as relevé l’homme de sa chute, nous te supplions : viens en aide à notre faiblesse et donne-nous des yeux pour contempler les signes de ton amour disséminés dans notre quotidien. Par le Christ notre Seigneur.
Jésus rencontre sa Mère * (Méditation de la maman d’une personne détenue) Or, près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine. Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils ». Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui (Jn 19, 25-27). Pas même un instant j’ai ressenti la tentation d’abandonner mon fils face à sa condamnation. Le jour de l’arrestation, toute notre vie a changé : toute la famille est entrée en prison avec lui. Aujourd’hui encore, le jugement des gens ne se calme pas, c’est une lame tranchante : les doigts pointés contre nous tous alourdissent la souffrance que nous portons déjà dans le cœur. Les blessures grandissent au fil des jours, en nous enlevant même le souffle. Je sens la proximité de la Vierge Marie : elle m’aide à ne pas me faire écraser par le désespoir, à supporter les méchancetés. Je lui ai confié mon fils : à Marie seulement je peux confier mes peurs, puisqu’elle-même les a ressenties pendant qu’elle montait au Calvaire. Dans son cœur elle savait que son Fils n’échapperait pas au mal de l’homme, mais elle ne l’a pas abandonné. Elle se tenait là, pour en partager la douleur, l’accompagnant de sa présence. J’imagine que Jésus, en levant le regard, a rencontré ses yeux pleins d’amour et ne s’est jamais senti seul. C’est ce que je veux faire, moi aussi. J’ai pris sur moi les fautes de mon fils, j’ai aussi demandé pardon pour mes responsabilités. J’implore sur moi la miséricorde que seule une mère arrive à ressentir, pour que mon fils puisse retourner vivre après avoir expié sa peine. Je prie tout le temps pour lui, pour qu’il puisse, jour après jour, devenir un homme différent, capable d’aimer de nouveau, lui-même et les autres. Seigneur Jésus, la rencontre avec ta Mère, le long du chemin de la croix, est peut-être la plus émouvante et douloureuse. Entre son regard et le tien nous mettons celui de toutes les familles et des amis qui se sentent meurtris et impuissants pour le sort de leurs proches. Prions O Marie, mère de Dieu et de l’Eglise, disciple fidèle de ton Fils, nous nous adressons à toi, pour confier à ton regard attentionné et à la protection de ton cœur maternel, le cri de l’humanité qui gémit et souffre dans l’attente du jour où sera asséchée toute larme de nos visages. Amen.
Jésus est aidé par le Cyrénéen * (Méditation d’une personne détenue) Comme ils l’emmenaient, ils prirent un certain Simon de Cyrène, qui revenait des champs, et ils le chargèrent de la croix pour qu’il la porte derrière Jésus (Lc 23, 26). Avec mon métier j’ai aidé des générations d’enfants à marcher droit. Puis, un jour, je me suis trouvé à terre. C’était comme s’ils m’avaient brisé le dos : mon travail est devenu un point d’appui d’une condamnation infamante. Je suis entré en prison : la prison est entrée chez moi. Depuis ce moment-là, je suis devenu un errant dans la ville : j’ai perdu mon nom, on m’appelle par celui du crime dont la justice m’accuse, je ne suis plus le maître de ma vie. Quand j’y pense, il me revient à l’esprit cet enfant avec les chaussures trouées, les pieds mouillés, les habits usés : c’était moi, autrefois, cet enfant. Puis, un jour, l’arrestation : trois hommes en uniforme, un protocole rigide, la prison qui m’engloutit vivant dans son béton. La croix qu’on m’a chargée sur les épaules est lourde. Au fil des jours j’ai appris à vivre avec ça, à la regarder en face, à l’appeler par son nom : nous passons des nuits entières à nous tenir compagnie. Dans les prisons, tout le monde connaît Simon de Cyrène : c’est le deuxième nom des volontaires, de celui qui gravit ce calvaire pour aider à porter une croix ; ce sont les gens qui refusent la loi de la meute en se mettant à l’écoute de la conscience. Simon de Cyrène, c’est ensuite mon compagnon de cellule : je l’ai connu la première nuit passée en prison. C’était un homme qui avait vécu pendant des années sur un banc, sans affection ni revenus. Sa seule richesse était la fabrication de brioches. Friand de gâteaux, il a insisté pour que j’en amène à ma femme, la première fois qu’elle est venue me trouver : elle a fondu en larmes pour ce geste aussi inattendu que généreux. Je suis en train de vieillir en prison : je rêve de retourner un jour faire confiance à l’homme. De devenir un Cyrénéen de la joie pour quelqu’un. Seigneur Jésus, depuis ta naissance jusqu’à la rencontre avec un inconnu qui a porté ta croix, tu as voulu avoir besoin de notre aide. Nous aussi, comme le Cyrénéen, nous voulons nous faire proches de nos frères et de nos sœurs, et collaborer avec la miséricorde du Père pour soulager le joug du mal qui les opprime. Prions O Dieu, défenseur des pauvres et réconfort des affligés, restaure-nous par ta présence et aide-nous à porter tous les jours le doux joug de ton commandement d’amour. Par le Christ notre Seigneur. Amen.
Véronique essuie le visage de Jésus * (Méditation d’une catéchiste de la paroisse) Mon cœur m’a redit ta parole : Comme catéchiste, j’essuie beaucoup de larmes, en les laissant couler : on ne peut limiter le trop-plein des cœurs déchirés. Tant de fois je rencontre des hommes désespérés qui, dans l’obscurité de la prison, cherchent un pourquoi à leur mal qui leur semble infini. Ces larmes ont le goût de la défaite et de la solitude, du remords et du manque de compréhension. J’imagine souvent Jésus en prison à ma place : comment essuierait-il ces larmes ? Comment apaiserait-il l’angoisse de ces hommes qui ne trouvent pas une voie de sortie à ce qu’ils sont devenus en cédant au mal ? Trouver une réponse est un exercice ardu, souvent incompréhensible pour nos logiques humaines petites et limitées. Le chemin que le Christ m’a suggéré c’est celui de contempler ces visages défigurés par la souffrance, sans en ressentir de la peur. Il m’est demandé de rester là, à côté, en respectant leurs silences, en écoutant la douleur, en cherchant à regarder au-delà du préjudice. Exactement comme le Christ regarde avec des yeux pleins d’amour nos fragilités et nos limites. A chacun, même aux personnes emprisonnées, la possibilité de devenir des personnes nouvelles est offerte chaque jour, grâce à ce regard qui ne juge pas mais qui donne vie et espérance. Et de cette manière les larmes tombées peuvent devenir le germe d’une beauté qu’il était même seulement difficile d’imaginer. Seigneur Jésus, Véronique a eu compassion de toi : elle a rencontré un homme souffrant et elle a découvert le visage de Dieu. Dans la prière nous confions à ton Père les hommes et les femmes de notre temps qui continuent à essuyer les larmes de tant de nos frères. Prions O Dieu, vraie lumière et source de la lumière, toi qui révèles dans la faiblesse la toute-puissance et l’extrémisme de l’amour, imprime dans nos cœurs ton visage, afin que nous sachions te reconnaître dans les souffrances de l’humanité. Par le Christ notre Seigneur. Amen.
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