Retour sur le Café Théologique du 16 Décembre 2023
 
animé par Père Maurice MORAND (Professeur de Théologie à l'INSR)
 
"L'Espérance, un défi pour la pensée et pour la foi"
 
Père Jean Parfait CAKPO présente le Père Maurice Morand qui est l'un des premiers intervenants du Café Théo auquel il a souvent participé.
Le thème d'aujourd'hui est un sujet existentiel et pluridimensionnel trouvant presque une résonnance dans les quatre questions d'Emmanuel Kant :
- Que puis-je connaître ?
- Que dois-je faire ?
- Que m'est-il permis d'espérer ?
- Qu'est-ce que l'homme ?
L'espérance n'est pas l'espoir. La distinction entre les deux n'est pas simple. L'homme dispose de la faculté de penser à l'avenir, de s'interroger sur ce qui va advenir et qui n'est pas advenu, de se projeter dans le futur.
C'est ce qu'ont fait F. de Malherbe et M. Luther King :
  • François de Malherbe (poète normand)
"La moisson de nos champs lassera les faucilles,
Et les fruits passeront la promesse des fleurs."
  • Martin Luther King (en 1963 à Washington)
"Je rêve qu'un jour toute la vallée sera relevée, toute colline et toute montagne seront rabaissées, les endroits escarpés seront aplanis et les chemins tortueux redressés, la gloire du Seigneur sera révélée à tout être fait de chair. Telle est notre espérance. C'est la foi avec laquelle je retourne dans le Sud.
Avec cette foi, nous serons capables de distinguer dans la montagne du désespoir une pierre d'espérance. Avec cette foi, nous serons capables de transformer les discordes criardes de notre nation en une superbe symphonie de fraternité."
 
La question se pose de la réalisation de l'espérance. Nous avons à être des utopistes réalistes, à concilier l'utopie et le réel.
 
L'espoir c'est le rêve éveillé, une faculté humaine. L'espérance chrétienne est une promesse qui nous est donnée par Dieu.
Comment relever le défi de la connaissance de l'avenir dans la foi ?
Jésus disait : "Vous savez interpréter l'aspect du ciel, mais les signes des temps vous n'êtes pas capables de les interpréter." (Mt 16,1-3)
Père Maurice Morand nous invite à réfléchir à ce qu'est l'espérance. Le philosophe marxiste Ernst Bloch dans son ouvrage "Le principe espérance", considère l'espérance comme une conscience anticipante, l'action d'anticiper ce qui n'existe pas.
Le théologien Jürgen Moltmann dans son livre "La théologie de l'espérance" a étudié la pensée biblique de l'espérance. La Bible comme la mémoire des promesses de Dieu. Sans oublier qu'il y a une tension entre le temps de l'attente et la réalisation de ce qui est attendu. En effet, quant à l'espérance chrétienne proprement dite, il faut reconnaître que les promesses de Dieu après 2000 ans de christianisme ne sont pas encore arrivées à leur terme.
Quand tout va mal, c'est le moment d'espérer en Dieu "Redressez-vous et relevez la tête" (Luc 21,28)
L'espérance chrétienne naît de l'échec surmonté. Quel défi de comprendre la mort de Jésus et sa résurrection ! Jésus qu'on aurait pu croire mis hors-jeu par la mort, est la cheville ouvrière de la pensée chrétienne. Pour entrer dans la dynamique de l'espérance chrétienne, il faut cultiver sa foi et tendre vers un cœur pur entièrement tourné vers Dieu.
 
Une conférence riche en questions, passant du rêve ("la voie royale d'accès à l'inconscient") au rapport entre la foi et la raison, nous renvoyant vers les livres existants, à commencer par la Bible (pour une approche historique : les lettres de St Paul).
 
Elisabeth Gassama
Photos Nadine Deswasière et Marie-Christine Huau.
Photos Nadine Deswasière et Marie-Christine Huau.
Photos Nadine Deswasière et Marie-Christine Huau.
Photos Nadine Deswasière et Marie-Christine Huau.

Photos Nadine Deswasière et Marie-Christine Huau.

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