Homélie du Dimanche des rameaux 2017 : Is 50,4+7/Ps 21/ Ph 2,6-11/Mt 26,14-27.

Il y a un symbole,

Il y a un lieu

Et il y a un mot.

Frères et sœurs en Christ,

On l’appelait autrefois Pâques fleuries.

Cette célébration inaugure,ce qu’on appelait aussi la Grande Semaine ou la Semaine Sainte. Sa tradition remonte au quatrième siècle avec une liturgie qui durait toute la journée. Les fidèles se réunissaient alors pour la messe qui, une fois célébrée se poursuivait par une marche jusqu’au mont des Oliviers(L’ÉLEONA)Les fidèles écoutaient l’Évangile de l’entrée solennelle de Jésus à Jérusalem. Puis toute l’assemblée descendait jusqu’à la Basilique de la Résurrection (Anastasia) par une longue procession avec des chants des prières qui ponctuaient les prédications jusqu’aux vêpres. Mais au temps du saint Pape Léon le Grand (440-461) et sous l’instigation des pèlerins,la procession prendra place avant la célébration de la messe.

Cette solennité des Rameaux est marquée par trois éléments importants :

Il y a un symbole,

Il y a un lieu

Et il y a un mot

Le symbole qui a fini par donner son nom à cette liturgie c’est celui des rameaux. Nous les portons en référence à l’évangile selon saint Mt qui rapporte que la foule enthousiasmée avait accueilli Jésus avec des manteaux et les palmes à la main. Le Symbole des rameaux est signe d’espérance. Une nouvelle vie recommence. Jésus est comme le rameau tout neuf qui se lève sur vieil arbre de l’humanité blessée coupée fatiguée. Grâce à lui Dieu dit à chacun je fais toutes choses nouvelles. Mais ici nous sommes venus avec des buis. Le buis est signe de la stabilité,de la fécondité mais aussi de la fidélité. Quelle que soit la saison le buis reste toujours vert. À une époque où l’on zappe ou l’on a tendance à changer d’école,de religion, de convictions pour un oui ou pour un non et même pour un « ptête ben qu’oui ptête ben que non »,eh bienle symbole du buis nous rappelle la beauté de la fidélité. Comme le serviteur dont parle Isaïe. Malgré les persécutions,il a est resté fidèle comme le Christ qui est resté confiant en l’amour de son Père. C’est ainsi qu’il pourra dire la finale du Psaume 22 : tu mas répondu et je proclame ton nom devant mes frères. Jésus est un Sauveur et un ami fidèle. Il est le même hier aujourd’hui et demain. Donnons notre confiance.

Enfin il y a un lieu : JÉRUSALEM.Les rameaux nous rappellent la mission de Jésus : LA PAIX.

Elle est illustrée dans la prophétie d’Isaïe que nous venons d’écouter. Cette paix est d’abord compassion et solidarité. « Pour que je sache à mon tour réconforter celui qui n’en peut plus,» dit le prophète Isaïe.La paix réside également dans l’écoute et le dialogue : « Il m’a ouvert les oreilles. » Elle est enfin dans le refus de la violence. « Heureux les artisans de paix,ils seront appelés fils de Dieu. » (Mt 5,9). La paix c’est le sens du chemin que Jésus ouvre devant nous. Il va à YÉROUSHALEIM (VILLE DE PAIX) Pour elle Jésus pose un acte simple et humble,il monte sur un anon. La paix est un chemin qui invite chacun à faire un déplacement en lui-même vers les autres. Elle demande un cheminement fait de compromis sans compromissions. La paix que toute notre vie doit proclamer. Et si Jésus est acclamé c’est en tant que MESSIE.

Et la mission du Messie c’est de proclamer la paix et la joie. Il mérite donc ce mot HOSANNA. Voilà le mot. Il y a donc un mot. Ne l’oubliez pas frères et sœurs dans la foi. Étymologiquement il rappelle l’hébreu « Hôchiana » (au secours ! Viens nous sauver ! Mais aussi l’araméen « uchéna » c’est-à-dire puissance et louange. Continuons donc à célébrer Jésus par des vivats. C’est bien ce que nous demande le dernier verset du psaume du jour.

Vous qui le craignez,louez le Seigneur. Laissez-moi vous le redire.

Vous qui l’aimez,vous qui le craignez, louez le Seigneur. Oui de toute votre âme de tout votre cœur.

Louez le Seigneur.

Il est l’Agneau et le Pasteur

Louez le Seigneur !

Il est le Messie le Sauveur ;

Louez le Seigneur

Il mérite la louange et l’honneur

Louez le Seigneur !

Et n’ayez pas peur.

Comme le disait si bien Sainte Thérèse d’avila : « Que rien ne te trouble que rien ne te tracasse. Tout passe Dieu demeure. »

Il demeure car Il est Amour et jamais l’amour ne meurt.

Jean Parfait CAKPO

Homélie des Rameaux.
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